4 / ZAMAL TOUT KOULÈR
On continue la série zamal tout koulèr avec un quatrième épisode porté sur la production de CBD à La Réunion. C’est un marché en pleine expansion, mais pourtant rare sont ceux qui ont osé franchir le pas. C’est le cas de Guillaume Camus et Guillaume Raffard, deux agriculteurs lancés dans la filière depuis deux ans. Vainqueurs de la première cannabis cup cette année à la Réunion, ils se sont associés et ont créé ensemble Art’isane, une marque de thé, qui a agrandi son catalogue avec leur nouvelle activité : le CBD bio.
Sur un terrain agricole des hauts, les deux Guillaume plantent du jasmin, du thé et des légumes depuis quelques années. Passionnées de plante, ils ont décidé il y a deux ans de se lancer sur le marché du CBD à La Réunion. Un nouveau marché, sur lequel ils se distinguent en produisant « CBD bio ». Une méthode qui leur tient à cœur pour respecter la nature et les sols de l’île.
« On n’est pas labellisés bio, mais on va au-delà de ce qu’ils demandent. Le label bio, il demande pas d’arracher les feuilles pour faire des purins… […] Si quelqu’un se débrouille bien, comme nous en ce moment, y’a quasiment plus de problèmes de moisissure, de bestioles, c’est un équilibre, une philosophie. Pour nous, le résultat est totalement différent.[…] Du moment où tu tues quelque chose, tu mets un déséquilibre dans le sol. »
Un marché en pleine croissance
« Pour nous, le résultat d’une plante qui a été faite en bio, en sol vivant, elle va avoir un parfum beaucoup plus complexe, intense, sucré, fruité, beaucoup plus doux. Ça viendra aussi masquer ce côté âpre, amer, qui pour nous se ressent avec l’utilisation d’engrais chimiques qui viennent abaisser la qualité. Plus le sol est vivant, stimulé et plus il y a de vie, mieux la plante va épanouir ». Les deux agriculteurs sont les seuls à proposer ce type d’agriculture à La Réunion. Pourtant, la concurrence reste rude face aux pays exportateurs de CBD.
Ces dernières années, les CBD shop ont poussé sur toute l’île, mais ne proposent pas tous des produits locaux. Comme c’est une nouvelle filière, le cannabis ainsi que ses dérivés viennent principalement de pays occidentaux et du monde entier, dans les pays où les productions ont commencé bien avant la France. Des fleurs à bas prix qui prennent encore aujourd’hui une place importante dans les magasins de l’île. Pour vendre leurs productions, ils fournissent des magasins de l’île et se rendent sur le marché forain de l’Entre-Deux.
Etienne Satre
Zamal tout koulèr
Parallèle Sud se lance dans une série sur le zamal à La Réunion. De près ou de loin, tout le monde a une histoire en tête au sujet du cannabis. Nous sommes tous concernés. Notre objectif c’est d’en parler sans tabou et sans crainte. Ouvrir les yeux sur un phénomène de société qui traverse les siècles. Nous donnerons la parole, anonymement ou à visage découvert, à un maximum d’acteurs de cette histoire, ce drame, ce trafic, cette industrie, cette question de santé publique, cette culture, cette agriculture, cette identité, etc. La vie de beaucoup de gens est mêlée à cette plante. Il va de soi que les informations, images ou articles présentés dans ce dossier sont uniquement à but informatif et ne constituent en aucun cas une incitation à la consommation de cannabis. De même, nos interlocuteurs expriment leurs propres opinions qui peuvent être contredites.
⚠︎ Cet espace d'échange mis à disposition de nos lectrices et lecteurs ne reflète pas l'avis du média mais ceux des commentateurs. Les commentaires doivent être respectueux des individus et de la loi. Tout commentaire ne respectant pas ceux-ci ne sera pas publié. Consultez nos conditions générales d'utilisation. Vous souhaitez signaler un commentaire abusif, cliquez ici.