PROJET BASKET AU COLLEGE JOSEPH HUBERT DE SAINT-JOSEPH
Les « premiers de cordées » dont parlait un jour le Président Macron ne sont pas forcément ceux dont on parle dans ce projet… Quoique !
Ce projet, assez ancien (2008), initié par le Ministère de l’Education Nationale, a été relancé depuis deux ans, mais sérieusement freiné par la crise covid. Il s’adresse aux élèves des établissements scolaires à partir de la quatrième, en collaboration avec un lycée ou une université (« tête de cordée »). L’objectif principal avancé par le Ministère est de « permettre aux élèves de bâtir et de concrétiser un projet d’orientation ». Sont concernés « les élèves scolarisés en éducation prioritaire ou en quartier prioritaire, les collégiens et lycéens de zone rurale et isolée, les lycéens professionnels et il est ouvert à tous les élèves volontaires ».
A la Réunion, ce dispositif s’articule autour de neuf piliers très différents selon les établissements et l’âge des élèves ou étudiants.
Le projet du Collège Joseph Hubert à Saint Joseph
Au collège Joseph Hubert de Saint-Joseph, c’est un projet de cordée de la réussite sportive et artistique sur le thème du basket-ball qui est proposé. Willy Gaume, professeur d’EPS passionné de basket-ball, en est à l’initiative. Mixité sociale et scolaire, ambition scolaire et passion pour le basket en sont les piliers. La « tête de cordée » étant l’université de la Réunion et sa section STAPS (sciences et techniques des activités physiques et sportives).
Ce projet était initialement prévu pour cette année, mais la crise covid est passée par là… Ont donc été concernés une petite vingtaine d’élèves de 4e et 3e très motivés, et membres de la section basket du collège dont les règles sont strictes : comportement, travail scolaire et passion pour le basket (parents et élèves cosignent une charte avec le collège). Willy Gaume explique que « les élèves doivent bien comprendre que la passion pour le basket est indispensable, mais que résultats scolaires et le comportement sont tout aussi indispensables ». Il confie que plusieurs élèves en ont été évincés en cours d’année pour n’avoir pas respecté cette charte.
Les moyens pour mener à bien ce projet sont essentiellement ceux du collège (fonds propres et association sportive) un partenariat étroit existant avec le St Jo basket-club, la ville (éducateur de l’Ecole Municipale qui intervient hebdomadairement) et la ligue de basket. Malgré tout, « les embûches sont très nombreuses, en particulier les contraintes qui ont été liées aux différents protocoles covid. La journée à l’université a dû être annulée, elle aurait permis aux élèves de visiter les installations et de découvrir les différentes filières de formations proposées en STAPS ». Les élèves seront donc incités à choisir dès la 1ère la filière scientifique, qui pourrait alors leur permettre d’intégrer la formation STAPS.
Malgré la crise covid…
Malgré les difficultés et les nombreux contretemps, Willy Gaume a fait vivre son projet qu’il reconduit pour 2022-2023, via sa section basket, diverses animations, et les élèves ont eu la chance ce vendredi 24 juin de pouvoir participer à une longue séance d’entraînement et d’échanges avec Sara Chevaugeon joueuse professionnelle à Villeurbanne, et avec Guy Prat (ancien joueur professionnel), entraîneur de l’équipe féminine de Villeurbanne.
L’occasion de partager une séance d’entraînement très intense, basée essentiellement sur la vitesse, la technique : shoots, dribbles, et adresse. Mais aussi l’occasion d’évoquer la vie de basketteuse de haut-niveau, les sacrifices, le travail, l’abnégation pour arriver au haut niveau, le travail d’entraîneur, et le parcours que cela exige en termes de formations. De quoi donner envie à ces jeunes de poursuivre le basket à haut niveau, et de s’orienter vers certains métiers du sport à partir du vécu de ces deux basketteurs de talent. Le talent ne suffit pas, il faut surtout de l’ambition et du travail … y compris scolaire !
Ce projet, les jeunes le terminent cette année de la plus belle façon qui soit, avec des rencontres riches d’apports techniques notamment, mais aussi de nouvelles raisons de travailler tant sur le plan sportif que sur le plan scolaire.
Dominique Blumberger
Paroles de coachs et de jeunes
Guy Prat (entraîneur équipe pro féminine de l’ASVEL) : « Je suis venu à la demande de Willy, qui fait avec moi des camps d’entraînement à Voiron et qui est très investi sur son projet. J’apporte mon expérience d’entraînement du haut niveau, et je propose un travail de fond sur les fondamentaux du basket avec concours et remise de lots. »
Sara Chevaugeon (basketteuse professionnelle à l’ASVEL) : « Je suis venue essentiellement pour partager mon expérience du haut niveau avec les jeunes, les faire rêver, et leur montrer qu’avec une grosse motivation et beaucoup d’abnégation, on peut devenir joueur professionnel ».
Eva (jeune basketteuse) : « J’aime le sport, le foot et encore plus le basket. Je voudrais en faire encore quelques années, mais je privilégie les études. Je continuerai à faire du sport, mais pas forcément du basket »
Cédric (jeune basketteur) : « Le basket c’est ma passion. La section basket me permet d’allier le sport et les études. Les études sont importantes, mais j’aimerais toujours à côté continuer le basket, et peut-être devenir coach ».