PRECARISATION
Parallèle Sud était invité ce mercredi 20 septembre à un débat organisé en visio par le QG Zazalé du Tampon. Le thème : le mal-logement. La première marche pour le logement à La Réunion est organisée le samedi 23 septembre 2023 par la Confédération nationale du logement (CNL).
Après des années de sensibilisation et d’interventions auprès des bailleurs et des résidents mais aussi sur les plateaux télé, Erick Fontaine, de la Confédération nationale du logement (CNL) décide de miser sur la rue. Il co-organise cette première marche pour le logement à La Réunion pour dénoncer l’indécence dans laquelle vivent quantité de concitoyens réunionnais et interpeler citoyens et politiques. Le rassemblement partira à 9h du Jardin de l’Etat à Saint-Denis ce samedi 23 septembre.
Invités de l’échange en visio :
Erick Fontaine, administrateur de la Confédération nationale du logement
Teddy Aky, militant culturel, auteur du livre « La richesse d’être pauvre: De la déshumanisation de la société traditionnelle réunionnaise »
Jéromine Santo-Gammaire, journaliste et co-fondatrice du média indépendant réunionnais Parallèle Sud
Zavyé Rivir : animateur de l’échange organisé par le QG Zazalé
34 000 logements vacants
Erick Fontaine commence par un état des lieux accablant et chiffré de la situation du mal-logement. 360 procédures engagées au tribunal avec la CNL qui accompagne chaque année 15 000 personnes. 41 000 Réunionnais sont en demande d’un logement mais seuls 6 000 sont attribués chaque année. En parallèle, l’île compte, selon ses données, 34 000 logements vacants dans le privé, soit un nombre supérieur aux primo-demandeurs. « Nous peut pas accepter un seul logement vacant », lâche Erick Fontaine, soulignant que des dispositifs existent pour sécuriser les petits propriétaires qui n’osent plus louer leur bien.
Erick Fontaine dénonce les problèmes d’accessibilité de certains logements aux personnes âgées et handicapées voire aux services de soin. Les problématiques d’accès à un logement dans des cas d’urgence parfois vitales (violences conjugales par exemple).
Teddy Aky rappelle l’explosion récente des prix des loyers et établit un lien avec la situation du travail et des discriminations sociales à La Réunion. Le nombre d’hébergements saisonniers lui aussi explose, impactant directement la quantité de logements locatifs disponibles et leur prix. « Il faut que l’accès à la propriété privilégie les Réunionnais », reconnaît lui aussi Erick Fontaine, ouvrant la porte à une éventuelle revendication d’un « statut de résident », comme d’autres Régions de France l’ont portée (Bretagne, Corse, Pays Basque).
Jéromine Santo-Gammaire