Jean-Philippe Sevagamy aveugle cécité écriture braille machine perking

[Chronique dans le noir] La littérature au bout des doigts…  

DES LIVRES EN BRAILLE AU MÊME PRIX QUE LES AUTRES

Comment lire quand on est aveugle ! On vous dit tout sur le Braille !  

Livres Jean-Philippe Sevagamy aveugle cécité écriture braille machine perking
Jean-Philippe Sevagamy et sa machine Perking.

Qu’est ce le Braille ?  Utiliser le sens du toucher, écrire et lire au moyen de points en relief. Des caractères formés par différentes combinaisons de six points disposés sur deux colonnes de trois points leurs permettant de transcrire l’alphabet complet, la ponctuation, les notes de musique et les chiffres et symboles mathématiques. 

Un texte est écrit en Braille intégral c’est-à-dire lettre par lettre. Une forme contractée existe c’est le Braille abrégé. On ne parle pas de traduction mais de transcription car il s’agit d’un code et non d’une langue.   

Un document qui n’est pas écrit en Braille et qui n’est donc pas lisible par un aveugle est dit noir ou en noir. 

Livre braille Parallèle Sud

 Différentes manières d’écrire en Braille. L’écriture Braille est produite de différentes manières en premier lieu à la main avec une tablette spéciale et un poinçon.  

En 1892 apparaissent les machines à écrire, la plus célèbre est la Perking.   

En 1950 apparitions des premiers programmes informatiques de transcription de texte en Braille. Les plages Braille dispositif électro mécanique affichent en temps réel des caractères Braille issues le plus souvent d’un ordinateur ici le Braille est réfléchi de manière éphémère. 

La technologie qui aujourd’hui nous permet de lire !    Toulouse une ville ouverte au monde cosmopolite dans sa diversité, vous dit tout sur ses machines …  Au Centre de Transcription et d’Edition en Braille, des outils de Productions sont à la disposition de L’association CTEB.  

Munie et équipée par de grande capacité de production ; l’association compte notamment six embosseuses (imprimantes braille professionnelles) capable de produire chacune 800 pages Braille par heure.

En dehors de cette spécificité d’impression en relief, l’association dispose de nombreux équipements permettant la reprographie, le façonnage, et la reliure pour les livres comme pour tous les autres documents liés au secteur de l’imprimerie (thermorelieur, massicot, perforeuse, filmeuse…).

La transcription en Braille de textes, n’est pas la seule activité du CTEB. L’adaptation de plans et de dessins en relief nécessite également des machines spécifiques qui donnent des textures particulières pouvant s’interpréter par le toucher.

Pour faire ressortir des contours de dessins ou de plans, et réaliser des textures légendées, l’association utilise, enfin, quatre technologies différentes : le thermogonflage, le thermoformage, la gravure ou encore l’impression vernis UV 3D. Chacune de ces technologies s’opère grâce à des équipements dédiés. Le choix des technologies retenues pour l’adaptation d’un dessin ou d’un plan sera fait en fonction des contraintes liées à la demande et à son utilisation. 

Mais qui a inventé le Braille ?  Louis Braille est né en 1809 à Couvrez en France ; en 1812 Louis Braille perd un œil par accident, l’autre œil s’infecte et il devient aveugle à 5 ans. 

1819 Louis Braille fait son entrée à l’institut royal des jeunes aveugles de Paris et se révèle être un brillant élève. A cette époque, l’apprentissage de la lecture et de l’écriture se faisait alors avec des caractères gaufrés en relief, ce procédé s’avère plus efficace.  

1821 Louis Braille et son camarade expérimentent un code inventé par Charles Barbier, appelé sonographie. Un système qui représente des sons à l’aide de 12 points en relief. 

1829 Louis Braille modifie et perfectionne le code Barbier. Apparition du premier ouvrage en Braille suite à un procédé plus rapide en comparaison au code Barbier pour écrire les paroles la musique et le plain chant au moyen des points à l’usage des aveugles et disposés pour eux. C’est ainsi qu’est né le Braille. Après quelques améliorations, la méthode devient définitive en 1837. 

1852, Louis Braille meurt. En hommage national, sa dépouille repose au Panthéon. 

1854 La France reconnait le Braille.  

En novembre 2018 l’Union Mondiale des Aveugles a décidé de proclamer le 4 janvier journée mondiale du Braille, reconnaissant que l’usage de la langue écrite est indispensable à la pleine réalisation des droits de l’homme et des libertés fondamentales. 

Le mercredi 20 mars 2024 a eu lieu pour sa 29e édition la dictée en Braille du poinçon magique organisé en France métropolitaine et dans les départements d’autre mer par l’association AVH, concours qui généralement est ouvert gratuitement à toutes personnes voyantes, malvoyantes ou aveugles connaissant le Braille intégral ou le Braille abrégé. 

Le Braille m’a sauvé !  En perdant la vue suite au décollement de la rétine, j’ai repris gout à la vie car comme je l’ai toujours dit : l’écriture a été toujours une de mes passions. 

Pour tout vous dire, le Braille je l’ai appris en un mois au centre de rééducation fonctionnel de Marly le Roi à côté de Versailles en 1996.   

Aujourd’hui mes doigts sur ma machine Perking me permettent d’écrire ma liste de courses en Braille intégral pour éventuellement contrôler dans les supermarchés mon panier de courses tout en étant accompagné de ma sœur.   

Tandis que sur mon iPhone, tout en étant connecté avec ma page , elle m’offre la possibilité de pouvoir faire un mail, de publier sur Facebook ou sur Messenger des commentaires ou même de lire un livre.  

Ma plage Braille de 20 caractères connectée à mon ordinateur portable me permet de lire dans le calme un roman en Braille intégral, une partition de chant ou plus encore. Un moyen également pour moi d’écrire mon autoportrait de 20 pages, des résumés sur le savoir expérientiel mais aussi sur la détermination.   

Initier le public à l’apprentissage du Braille sur des journées de sensibilisation ou rédiger un article pour Parallèle Sud.           

Désormais le Braille fait partie de mon quotidien, grâce à cette invention d’écriture codée, je suis autonome. Sans la méthode de Louis Braille, beaucoup de personnes non-voyantes auraient été perdues. En hommage à Louis Braille à travers cet article, je le remercie car grâce à lui, ma vie a changé. 

J’encourage les personnes déficientes visuelles à ne pas baisser les bras et à ne pas ignorer notre écriture Braille. 

A Toulouse, CTEB est un centre de transcription et d’édition en Braille qui se bat pour nous et qui met tout en œuvre afin qu’on puisse avoir accès à la culture et à l’information comme tout citoyen lambda. Bonne lecture à tous. 

Jean-Philippe Sévagamy

Centre de Transcription et d’Édition en Braille

Qui est le centre de transcription et d’édition en Braille ?

Association loi 1901 reconnue d’intérêt général, le Centre de Transcription et d’Édition en Braille (C.T.E.B.) s’efforce de développer l’accès à la lecture, à l’information et à la culture des déficients visuels. Basés à Toulouse, nous sommes une maison d’édition originale (littérature, livres jeunesse illustrés en relief, livres-jeu tactiles), une imprimerie spécialisée et une librairie braille en ligne de plus de 2200 références. Depuis 32 ans, le CTEB est renommé dans le monde du braille francophone pour son implication, son expertise et sa qualité.

Pourquoi existe le centre de transcription et d’édition en Braille ?

En France, en 2023,  1,7 million de personnes sont atteintes de troubles de la vision.

Une personne aveugle ou malvoyante naît toutes les 15 h.

800 000 livres sont disponibles chaque année. 

Seulement 5% d’entre eux sont accessibles en braille. 

Et l’accès à la lecture, la littérature, est devenue une cause nationale. La lecture fait l’objet de toutes les inquiétudes et de toutes les attentions. Même à l’international. Car le livre reste un support inaliénable et universel de culture, d’information, d’apprentissage. Études, emploi, autonomie : pas d’égalité des chances sans accès aux livres !

Alors le C.T.E.B. œuvre pour augmenter significativement l’offre de lecture aux personnes déficientes visuelles de tout âge et pour ramener le coût d’achat des livres en braille au prix de ceux pour personnes voyantes. Le C.T.E.B. sensibilise les collectivités locales, les scolaires, les entreprises comme les particuliers sur le handicap visuel et son intégration sociétale.

Le C.T.E.B. conseille et accompagne et réalise tout projet d’accessibilité à ce handicap sensoriel.

Le saviez-vous ?

Le prix de revient d’un livre en braille est de minimum 500€ !

Plus de papier, des compétences spécifiques, des machines rares, les livres en braille coûtent très cher à produire.

Tout le monde a besoin de lire pour savoir écrire, apprendre, étudier, travailler, imaginer, échanger, s’insérer, s’élever. Et un aveugle a aussi le droit de lire sans discrimination financière, il y va de son autonomie et de son insertion !

Un exemple concret :

  • Coût de revient du livre en braille pour le CTEB : 750€ !
  • Un voyant achète le livre 10€ dans le commerce (350 pages).
  • Un non-voyant achète le livre en braille : 55€ (673 pages faisant 5 volumes !)
  • Le CTEB vend à perte de 705€.
  • La personne handicapée paye 45€ de plus les mêmes livres en braille.

Depuis 1981, la loi Lang assure en France un prix du livre partout identique. Depuis le 4 janvier 2023 et après une attente de plus de 40 ans, vendant déjà à perte, le CTEB a engagé son projet « Les livres en braille au prix librairie ! ». Une première dans le monde de l’édition adaptée et peut-être mondiale ! Les déficients visuels francophones du monde entier peuvent désormais acheter des livres en braille dans la librairie en ligne au même prix que ceux de l’édition classique pour voyant. Les commandes ont doublé depuis : le prix est véritablement un frein à la lecture ! 

Pérenniser le projet et l’égalité des chances

Application de la loi, réduction des discriminations, inclusion sociale, la mesure a fait grand bruit dans la presse et les acteurs de la culture. Financée par nos fonds propres et dans un contexte marqué par le coût du papier et de l’énergie qui explose. 

Cette opération demande votre aide pour être pérennisée, être transformée en loi et marquer ainsi durablement le paysage culturel français.   

 Ne plus voir,  ne veut pas dire ne plus lire, le braille permet de construire son avenir !

Source Centre de Transcription et d’Édition en Braille (C.T.E.B.)

Adresse : 98 rue Michel Ange, 31200 Toulouse

Tél. : 05 61 57 95 89

Site : https://www.cteb.fr/

E-mail : contact@cteb.fr

Facebook : @cteb.braille et @Cteb Toulouse

Linkedin : https://www.linkedin.com/in/centre-de-transcription-et-d-%C3%A9dition-en-braille-cteb-27590b1a0/

Twitter : https://twitter.com/CtebToulouse

 

A propos de l'auteur

Jean-Philippe Sevagamy | Reporter citoyen

Jean-Philippe Sévagamy est non-voyant et membre actif de l'Association Valentin Haüy. Il surmonte son handicap en portant de multiples projets au profit des déficients visuels (DV). Il raconte comment « vivre dans le noir » pour les lecteurs de Parallèle Sud.

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