Pour aider à sortir de la prostitution, un dispositif existe. Pour ce faire, à La Réunion, un seul organisme est agréé par l’Etat : l’ARPSH (Association Réunionnaise pour la Prévention des risques liés à la Sexualité et aux Harcèlements).
L’Association Réunionnaise pour la Prévention des risques liés à la Sexualité et aux Harcèlements (ARPSH) est le seul organisme agréé pour réaliser le Parcours de Sortie de Prostitution (PSP) instauré par la loi de 2016 visant à renforcer la lutte contre le système prostitutionnel et l’accompagnement des personnes prostituées. Parallèle Sud s’est entretenu avec deux membres de l’ARPSH Marthe de Laclos , secrétaire du bureau du conseil d’administration de l’ARPSH, et Adrienne Mansard, animatrice de prévention et référente des actions prostitutions dont le PSP. Retour sur l’histoire de cette association fondée en 1988 et sur le bilan de l’action PSP menée depuis 2020.
Il est prévu pour une durée de six mois renouvelables, dans la limite de 24 mois. Les personnes engagées dans celui-ci peuvent bénéficier :
– D’un accompagnement individualisé vers la sortie de la prostitution et l’insertion sociale et professionnelle par une association agréée ;
– D’un logement ;
– D’une autorisation provisoire de séjour d’une durée initiale de 6 mois ;
– Du versement de l’aide financière à l’insertion sociale
Aviez-vous des réserves vis-à-vis de cette loi ?
– Quand on a entendu parler de cette proposition de loi, on s’est demandé comment on allait faire si la prostitution de rue disparaissait. Notre force c’est le local d’accueil mais on a eu peur puisque cette loi, ce qu’elle voulait dire, c’est que la prostitution devait se cacher. Si la prostitution de rue disparaissait, comment continuer nos maraudes avec notre prévention sur le dépistage, l’avortement et nos distributions de préservatifs, lubrifiants, etc. On avait peur de de ne plus avoir accès à notre public.
L’ARPSH est la seule association de La Réunion agréée par la préfecture dans le cadre de ce PSP (parcours de sortie de la prostitution), en quoi consiste l’accompagnement individualisé et l’insertion sociale et professionnelle ? Y a-t-il un accompagnement psychologique et des conseillers d’orientation ?
– Pour une sortie définitive, ça se fera en plus de six mois. Le suivi est réalisé en collaboration avec des avocats, assistantes sociales, psychologues et aussi le CeGIDD. On propose aussi des ateliers pour que les personnes engagées dans ce PSP puissent regagner confiance en elles et accepter qu’elles ont été prostituées. Ensuite on commence à travailler les CV avec France Travail. Il y a aussi un accompagnement de coaching relooking avec une association socio esthétique, car les TDS (NDLR: travailleur / travailleuse du sexe) ont l’habitude de s’habiller de façon très voyante donc on les aide à trouver un style plus approprié pour trouver un emploi.
Beaucoup de personnes souhaitent elles sortir de la prostitution ?
– L’année dernière nous avons eu six candidates, il n’y en a qu’une qui est sortie définitivement de la prostitution. On est actuellement en train d’en accompagner une autre. Ces dames là souhaitent sortir de la prostitution pour leurs enfants en général.
Quels sont les principaux problèmes rencontrés dans ces parcours de sorties ?
– Le principal obstacle c’est l’argent. La prostitution ce n’est pas de l’argent facile mais de l’argent rapide. Donc les candidates sont honnêtes et me disent d’elles-mêmes qu’elles veulent sortir du parcours car elles rencontrent des problèmes financiers. On leur laisse la possibilité de reprendre ce parcours plus tard, lorsqu’elles seront prêtes.
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Etienne Satre
Léa Morineau
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D’un point de vue législatif, on peut distinguer trois conceptions de la prostitution, produisant trois approches politiques des États sur son exercice : le réglementarisme, l’abolitionnisme (et sa variante néoabolitionniste) et le prohibitionnisme. Qu’ils condamnent ou qu’ils administrent la prostitution, qu’ils fassent des personnes prostituées des coupables ou des victimes, ces régimes convergent néanmoins dans leurs enjeux et dans leurs effets quant à la définition de la prostitution comme un « problème public ».
La prostitution est régulièrement l’objet de vives controverses entre politiques et intellectuels qui sont en faveur d’une légalisation de l’activité et ceux qui sont partisans de son interdiction7. De telles controverses ont notamment lieu au sein des mouvements féministes.