fourmis

Invasion de fourmis rouges au collège Adam de Villiers

LE KARO PIÉDBWA OLIVIER SALERNO

Dans des interventions de Parallèle Sud en établissements scolaires, les élèves du dispositif Ulis du collège Adam de Villiers de Saint-Pierre, ont réalisé un reportage sur l’invasion de leur forêt, « le karo piédbwa Olivier Salerno » par les fourmis. François Vandeschricke, professeur de SVT (Sciences de la vie et de la terre) explique comment les fourmis sont arrivées dans le jardin du collège et comment les faire partir.

François Vandeschricke, professeur de SVT et Franck Cellier, journaliste.

Bonjour, pouvez-vous vous présenter ?

Je m’appelle François Vandeschricke, et je suis professeur de SVT (Sciences de la vie et de la terre) au collège Adam de Villiers.

C’est une espèce de fourmis qui a été introduite par les humains avec des plantes exotiques. Ils ne l’ont sans doute pas fait exprès.

Depuis quand les fourmis sont-elles arrivées et comment ?

Depuis au moins 150 ans à La Réunion.

Quels dégâts ont-elles faits ?

Les fourmis ont enlevé la terre autour des racines. Et elles ont surtout fait un élevage de cochenilles pour se nourrir de leur miellat. Mais les cochenilles absorbent la sève de la plante, ce qui l’affaiblit.

Est-ce que les fourmis ont envahi d’autres endroits au collège ?

C’est surtout dans la forêt qu’on les trouve car elle offre les conditions idéales pour que les fourmis y fassent leur nid. Lorsqu’on a fait la plantation, on y a mis du paillage, de l’humidité et du compost.

Quelle est l’alimentation des fourmis ?

Ces fourmis, au régime opportuniste, consomment tout ce qui se présente à elles : matière organique, petits champignons, insectes, cadavres d’animaux et fruits. Certaines cultivent même leurs propres ressources alimentaires.

Quelles solutions avez vous-trouvé pour enlever ces fourmis ?

Nous avons vu que les méthodes naturelles, comme l’arrosage du sol ou les répulsifs, sont inefficaces contre les fourmis rouges. La seule solution qui a fonctionné est le traitement chimique, mais c’est une option polluante.

Les fourmis piquent-elles fort ?

En réalité, les fourmis mordent, et si une seule morsure est supportable, plusieurs à la fois peuvent devenir très désagréables. Mais il existe aussi des espèces de fourmis qui ne mordent pas !

Si on noie les fourmis pour les enlever, cela ne va t’il pas aussi noyer les plantes?

Pour noyer une plante, elle devrait rester submergée plusieurs jours. Lorsqu’on arrose les fourmis, l’eau ne reste que quelques minutes, assez pour les faire fuir sans noyer la plante.

Y’a t’il d’autres espèces d’insectes dans le jardin ?

Oui, d’autres espèces d’insectes mais aussi, des oiseaux, des lézards… C’est pourquoi il est essentiel de limiter l’utilisation de produits chimiques pour protéger les autres espèces.

Avez vous vu la reine des fourmis ?

Ces fourmis s’organisent autour de plusieurs reines, et ont donc plusieurs colonies. Les autres fourmis cherchent de la nourriture, défendent la colonie et s’occupent des reines et de leurs bébés..

La colonie survivra t’elle si la reine meurt ?

La reine émet des odeurs pour signaler sa présence. En vieillissant ou en étant malade, elle en produit moins, les ouvrières vont le sentir et vont donc désigner une nouvelle reine parmi les bébés.

Et si la reine attrape une maladie, la colonie sera t’elle contaminée ?

En fait, c’est souvent une ouvrière qui introduit une maladie dans la colonie, pas la reine. Les autres fourmis sentent quand l’une d’elles est malade et l’isolent rapidement pour éviter de contaminer le reste de la colonie.

Les fourmis peuvent-elles attraper les mêmes maladies qu’un humain ?

Non, la plupart des maladies sont spécifiques à une espèce, donc les humains et les fourmis ne peuvent pas se transmettre leurs maladies.

Vous avez donc utilisé un insecticide, est il dangereux pour la santé ?

Nous avons dû utiliser un insecticide chimique, qui peut être dangereux, mais nous avons bien suivi les consignes et utilisé de petites doses pour limiter les effets sur la nature. Le traitement a été fait quand personne n’était dans l’établissement.

Interview réalisée par les élèves du dispositif Ulis

A propos de l'auteur

Franck Cellier | Journaliste

Journaliste d’investigation, Franck Cellier a passé trente ans de sa carrière au Quotidien de la Réunion après un court passage au journal Témoignages à ses débuts. Ses reportages l’ont amené dans l’ensemble des îles de l’océan Indien ainsi que dans tous les recoins de La Réunion. Il porte un regard critique et pointu sur la politique et la société réunionnaise. Très attaché à la liberté d’expression et à l’indépendance, il entend défendre avec force ces valeurs au sein d’un média engagé et solidaire, Parallèle Sud.

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