REPORTAGES DES ÉTUDIANTS JOURNALISTES RÉUNIONNAIS À MADAGASCAR
Plongeons dans le quotidien de La Fabrique et rencontrons aujourd’hui, Simon Fanomezantsoa Rahaoliariniaina et Christine Rasolonjatovo, deux jeunes entrepreneurs passionnés avec des rêves plein la tête.
Jeudi 5 décembre, nous traversons la RN2 de Moramanga sur un pousse-pousse et rencontrons Manda Zakaniaina Rabemanantsoa, 33 ans, travaillant à La Fabrique de Moramanga. Située au centre-ville, la structure, soutenue par l’ONG Saint-Gabriel, accompagne depuis 2023 des jeunes entrepreneurs du district dans la création de leurs entreprises. « Je travaille ici depuis deux ans. Nous proposons un accompagnement personnalisé pour chaque entrepreneur. On exploite l’ensemble de leurs talents, on leur offre des formations gratuites et on les conseille au quotidien », explique Manda Zakaniaina Rabemanantsoa.
Au lendemain de cette rencontre, nous partons, accompagnés de Manda Zakaniaina Rabemanantsoa, à la rencontre de deux jeunes entrepreneurs : Simon Fanomezantsoa Rahaoliariniaina et Christine Rasolonjatovo.
C’est dans le quartier de Mangrivotra que nous retrouvons Simon Fanomezantsoa Rahaoliariniaina, 33 ans, éleveur de lapins géants. Le jeune cuniculteur débute son activité en 2020 en achetant ses premiers lapins. En juin 2023, il crée son entreprise, « Mihaja Farm », avec l’aide de La Fabrique. De là, il se forme et développe peu à peu son business. Il passe de simple commerçant de lapins à un véritable accompagnateur d’adoption.
« Tout est bon dans le lapin »
Avec l’aide de sa femme et d’un employé, il propose des services de soins, des conseils pour les acquéreurs, et même la construction de cages de lapins. Aujourd’hui, il souhaite démocratiser la consommation de viande de lapin, qu’il dit riche en apports nutritionnels. Selon lui, « tout est bon dans le lapin ». Suivant ce « motto », il projette de lancer prochainement une gamme de répulsifs naturels à base d’urine de lapin et d’engrais naturel avec les excréments de lapins pour les productions agricoles.
Simon Fanomezantsoa Rahaoliariniaina est devenu un véritable entrepreneur et businessman. Depuis le début, il a su tirer profits de chaque formation suivie et a connu une évolution fulgurante. Face à une telle croissance, et des idées qui ne cessent de fuser, il envisage même de déménager prochainement pour faire de son habitation actuelle, une boutique de vente de viande de lapin.
Les paniers en Cyperus de Christine
Vendredi 6 décembre. Christine Rasolonjatovo, 38 ans, a également des rêves plein la tête. Nous la rencontrons, elle, et sa petite famille, chez elle, à Tanambao. Cinq femmes en plein travail, sont assises à même le sol, avec des tiges de Cyperus séchées à la main. Christine Rasolonjatovo, gérante de ce business familial, nous présente sa mère, ses sœurs et sa belle-sœur qui l’accompagnent au quotidien dans la confection de sacs, paniers, ou encore vases en Cyperus roulés.
La jeune femme, a toujours baigné dans l’artisanat. « J’ai appris à travailler le Cyperus avec mes parents. J’ai repris la tête de l’entreprise familiale depuis 2023. J’adore le contact avec la matière, mais ce que j’aime par-dessus tout, c’est le fait de voir le résultat final de mes créations », confie Christine Rasolonjatovo.
Afin qu’elle puisse vivre de cette passion, La Fabrique lui offre des formations et des conseils au quotidien. Avant que cette structure ne l’accompagne, Christine Rasolonjatovo, ne savait ni lire, ni écrire, aujourd’hui, elle gère ses commandes et son entreprise, seule. Une jeune femme pleine d’ambition, de persévérance et de rigueur.
Exportation aux quatre coins du monde
Grâce à La Fabrique, elle a bénéficié d’une formation auprès de professionnels, afin de perfectionner sa technique, et de gagner en visibilité en participant à pas moins de six foires en un an et demi. Un travail qui semble porter ses fruits, car à l’heure où elle nous parle, elle exporte ses créations aux quatre coins du monde : Chine, France hexagonale, île Maurice.
Une entreprise familiale qui prend de l’ampleur et ne cesse de croître. La gérante de « Natoraly Mamiratra », nous dit avoir un rêve, s’agrandir et produire sa matière elle-même : « On a déjà les terres, lors de la prochaine saison des pluies, on y plantera notre propre Cyperus. On continuera de travailler en famille, ensemble ».
La famille et le rêve d’agrandissement sont les dadas de ces deux jeunes entrepreneurs originaires de Moramanga. Ils constituent tous deux des exemples à suivre pour développer et faire évoluer l’économie et l’activité de la ville.
Urvashi Véléchy
A lire également l’article paru dans Midi Madagasikara
⚠︎ Cet espace d'échange mis à disposition de nos lectrices et lecteurs ne reflète pas l'avis du média mais ceux des commentateurs. Les commentaires doivent être respectueux des individus et de la loi. Tout commentaire ne respectant pas ceux-ci ne sera pas publié. Consultez nos conditions générales d'utilisation.