Sébastien Gigan. Technicien Sobac, regarde vers l'avenir. Champ d'ananas Sainte Anne

Le Bactériosol remplace les fertilisants chimiques sur 550 hectares à La Réunion

SANTÉ DE LA TERRE


Le Bactériosol, une technologie révolutionnaire prônant une agriculture durable et respectueuse de l’environnement, s’implante progressivement à La Réunion. Élaborée par la société Sobac, cette solution naturelle mise sur les micro-organismes pour régénérer les sols, tout en préservant la biodiversité et en augmentant les rendements agricoles. Focus sur une approche innovante et prometteuse.

Un procédé naturel et performant

Depuis 1984, la société Sobac, fondée par Marcel Mézy, éleveur visionnaire de l’Aveyron, propose des solutions naturelles pour fertiliser les sols. Le Bactériosol, issu de recherches avancées sur les micro-organismes, les moisissures et les champignons, agit directement sur la structure du sol, favorisant son aération, sa perméabilité et sa capacité à capter le carbone. En complément, le Bactériolít est conçu pour enrichir les fumiers, renforçant ainsi l’efficacité globale du système.

Des bénéfices à plusieurs niveaux

Contrairement aux fertilisants chimiques, le Bactériosol agit durablement sur la fertilité des sols sans polluer les nappes phréatiques. Ce procédé éco-responsable, reconnu à l’échelle européenne et par la Fondation Solar Impulse parmi 1000 solutions efficaces pour la planète, permet une production égale voire supérieure aux méthodes classiques. Il réduit également l’érosion et les impacts du réchauffement climatique tout en améliorant les qualités gustatives des cultures.

Une implantation réussie à La Réunion

Depuis 2010, des essais ont été réalisés à La Réunion, notamment sur les prairies, les cultures maraîchères et même certains champs de canne à sucre. Ces tests ont confirmé l’efficacité du Bactériosol, adopté dès 2014 par de nombreux agriculteurs locaux. Aujourd’hui, plus de 550 hectares sur l’île bénéficient de ce procédé unique, avec environ 200 clients répartis dans toutes les filières animales et végétales.

Des résultats concrets ont été observés, comme la diminution des taches noires sur les ananas et une amélioration générale de la qualité des sols. Le coût du Bactériosol, équivalent à celui de la fertilisation chimique, renforce son attractivité auprès des agriculteurs cherchant une alternative écologique et économique.

Champs agriculture Réunion
Le Bactériosol reste peu soutenu par les institutions locales à La Réunion.

Un réseau de distribution local

La Sobac, représentée à La Réunion par Sébastien Gigan, s’appuie sur deux points de vente : Terra Coop dans l’Ouest et Fertibio dans l’Est. Ces distributeurs proposent des visites de parcelles et des démonstrations pour sensibiliser les professionnels aux avantages de cette technologie.

Cependant, malgré une reconnaissance nationale et européenne, le Bactériosol reste peu soutenu par les institutions locales à La Réunion. Selon Sébastien Gigan, technicien agricole de la Sobac 974, ce scepticisme s’explique par une dépendance persistante aux méthodes chimiques traditionnelles, au détriment de la santé des sols et du public. Paradoxalement, de nombreuses campagnes publicitaires sur les réseaux sociaux mettent en avant l’importance de « bien manger » grâce à des cultures raisonnées, souvent encore dépendantes de produits chimiques. Une telle contradiction soulève des questions, notamment sur l’usage des produits chimiques à des fins spéculatives.

Pour une agriculture durable

Adopter le Bactériosol, c’est s’engager pour une agriculture durable et responsable. En régénérant les sols, en réduisant la pollution et en contribuant à la séquestration du carbone, cette solution s’inscrit pleinement dans les objectifs des COP21 et suivantes. Une véritable opportunité pour La Réunion et le monde entier.

Connu et reconnu partout en France et en Europe, le Bactériosol peine encore à trouver un soutien institutionnel fort à La Réunion. Cette technologie promet pourtant un avenir plus durable pour l’agriculture, un enjeu crucial face aux défis environnementaux et sanitaires de notre époque.

Sébastien Autale

(Contribution bénévole)

Paroles de terrain

Jean-Pierre Gigan : « Nous étions en train de tuer la terre avec les engrais »

Sébastien Gigan. Technicien Sobac, regarde vers l'avenir. Champ d'ananas Sainte Anne

Au Tampon depuis près de 40 ans, Jean-Pierre Gigan a adopté le Bactériosol en 2015 pour ses 6 hectares d’ananas et de légumes. Il témoigne :

« Nous étions en train de tuer la terre avec les engrais et la chaux. Depuis, la vie a repris : des sols noirs, des vers de terre et des rendements impressionnants. »

Le cycle de culture des ananas est passé de 16 à 12 mois, permettant une récolte supplémentaire tous les trois ans. Ses ananas, plus gros et sans taches noires, attirent des clients venus de loin pour leur goût exceptionnel.

Philippe Dalleau : Un avenir pour la canne à sucre

Président de la coopérative agricole du Nord-Est, Philippe Dalleau utilise le Bactériosol depuis 2017. Il relate une augmentation spectaculaire de sa production sur ses parcelles les plus difficiles :

« La production est passée de 300 à 489 tonnes, soit une hausse de 63 %. Les racines sont plus développées et les sols respirent mieux. »

Il insiste sur l’importance de cette méthode pour l’avenir de l’agriculture :

« Avec cette méthode, on prépare l’avenir en respectant l’environnement et en répondant aux attentes des consommateurs. »

Jean-Laurent Ferrère : Des gains multiples sur une exploitation diversifiée

Producteur de canne à sucre, de palmistes et éleveur de lapins, Jean-Laurent Ferrère a adopté cette solutions en 2016. Il observe des économies substantielles et une meilleure qualité des produits :

« Avec le « bactérisol », les rendements sont meilleurs et le goût est incomparable. Le cœur des palmistes est plus tendre et sucré, et je réduis mes coûts de fertilisation et de main-dœuvre. »

En élevage, le Bactériolit a résolu un problème de lisier épais, améliorant la santé des lapins et des bâtiments.

Pour en savoir plus :


Retrouvez toutes les informations sur le site internet de la Sobac (www.sobac.fr) incluant une vidéo explicative très riche en détails. Découvrez également cette vidéo explicative sur le procédé.

A propos de l'auteur

Ajouter un commentaire

⚠︎ Cet espace d'échange mis à disposition de nos lectrices et lecteurs ne reflète pas l'avis du média mais ceux des commentateurs. Les commentaires doivent être respectueux des individus et de la loi. Tout commentaire ne respectant pas ceux-ci ne sera pas publié. Consultez nos conditions générales d'utilisation. Vous souhaitez signaler un commentaire abusif, cliquez ici.

Articles suggérés