Un mois après Garance, les sinistrés de Saint-Benoit s’interrogent sur la solidité des toitures

Dans l’Est, à Saint-Benoit surtout, le cyclone Garance s’est déchainé et laisse un grand nombre de maisons dévastées. Toiture arrachée, dégâts des eaux ou encore baies vitrées brisées, les maisons des lotissements des Girofliers étaient pourtant récentes. Un mois après, où en sont les sinistrés ?

Retour sur les lieux du désastre. Premier arrêt chez monsieur Hubert, qui vit ici depuis 6 ans. Le toit du dernier étage de sa maison a été arraché. Le lendemain de Garance, il était déjà en train d’essayer de trouver une solution. Trois semaines après, il nous répond depuis les toits de sa maison, en train de bricoler avec son fils : « Dès le lendemain, on a commencé à débarrasser ce qui était trempé et à bâcher les endroits qui sont plus à l’abri. Depuis, on s’occupe de la maison tous les jours. On n’a pas attendu de l’aide, on s’y est mis directement ».

De l’aide, pourtant, la mairie de Saint-Benoît en a apporté avec une distribution d’à peu près 2000 bâches. Ça dépanne, mais ce n’est pas suffisant selon monsieur Hubert « Oui, on en a récupéré une, mais un coup de vent suffit pour la déchirer. Du coup, on en a acheté d’autres, mais ça fait des frais supplémentaires alors qu’on n’a pas commencé les vrais travaux ».

C’est également le cas d’une voisine qui a vu son toit partir pendant le passage du météore Garance. Pour elle, les dégâts ne sont pas seulement liés aux travaux, mais aussi aux pertes matérielles. Même si l’assurance pourra intervenir, elle ne compte pas trop dessus. « On a pas attendu que l’assurance nous dise quelque chose. De toute façon, si on a 10 000 euros de pertes, on ne va pas nous rembourser les 10 000 euros. Il n’y a pas que le toit, il y a aussi toute la maison, les placos, le dressing des enfants, leurs affaires, tout… »

Toutes les maisons de ce lotissement situé à Bourbier les Hauts sont relativement récentes, les plus anciennes datent d’une dizaine d’années. Pourtant, c’est l’un des lotissements les plus touchés avec cinq toitures arrachées. Une des toitures a même fait 200 m dans les airs avant de s’écraser sur un snack bar en face du collège Alexandre Monnet.

Boutique « Chez Mireille »
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Pour Paul Adeler, qui travaille dans le BTP et qui a déjà construit beaucoup de toits, les techniques de constructions ont changé. « Avant, on construisait des structures solides. Il faut les fixer sur deux hauteurs de parpaings au moins. Il faut que ça rentre dans une profondeur de deux pierres. Là ça ne part pas. Il faut aussi que des tiges de fers soient coulées dans le béton depuis la base. Aujourd’hui, ils fixent la toiture qu’à un seul étage parfois, et les fers ne sont pas mis correctement. » Des malfaçons que monsieur Hubert constate dans son propre toit. « À un endroit où on devrait trouver une vingtaine de vis, il n’y en a que quatre. Ça a été fait à la va-vite. »

Etienne Satre

A propos de l'auteur

Etienne Satre | Etudiant en journalisme

Etienne Satre a rejoint l'équipe en janvier 2024 en tant qu'apprenti journaliste. Il étudie à l'Institut de l'image de l'océan indien (Iloi) basé au Port.

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