embouteillages grève taxi 19/05

Les syndicats de taxis reçus à la préfecture ce mardi 20 mai 

Cette fois, ils ont dit stop. Les taxiteurs souhaitent se faire entendre. Après un lundi chaotique sur les routes, les représentants des syndicats de taxi seront reçus ce mardi 20 mai à 16 heures par le préfet de La Réunion, Patrice Latron.

Pour apaiser les tensions grandissantes, la préfecture a décidé de recevoir les différents syndicats cet après-midi à 16h. « C’est bien, j’ai l’impression qu’à l’échelle locale, l’approche semble différente. Le préfet semble avoir conscience des problèmes qu’il y a sur l’île. Maintenant, la réunion ne s’est pas encore déroulée, nous verrons. » Pour rallier la préfecture, deux opérations escargots partiront de Saint-Pierre à 13 h et de l’Est à 14 h.

Un arrêté qui tombe mal

Le 16 mai, quelques jours avant le mouvement national des taxiteurs, un arrêté visant à simplifier la grille tarifaire au niveau des transports sanitaires est tombé. « Thomas Fatome, directeur général de la Caisse nationale de l’assurance maladie (CNAM), avait assuré que les discussions se poursuivraient jusqu’au 31 mai. Nous sommes le 20 mai et nous sommes tous très surpris de voir qu’ils publient cet arrêté la veille de ce mouvement national », explique Grégory Tréport, président de la fédération réunionnaise des artisans taxis (FRAT).

Les taxis conventionnés, qui prennent en charge les malades, ont vu leur tarification modifiée. Ce même arrêté permettrait d’économiser 300 millions d’euros entre 2025 et 2027, dont 150 millions d’euros pour ces mêmes taxis. Les taxis seront donc rémunérés sur la base d’un forfait de 13 € et d’une tarification au kilomètre qui sera fixée dans chaque département.

Ils se sont postés aux quatre coins de l’île et ont mis en place des blocages. Sainte-Suzanne, Sainte-Marie, Saint-Denis ou encore Saint-Pierre, les taxiteurs ont décidé de faire front. Dès 4 heures du matin, ils ont décidé de bloquer les routes et de perturber la circulation pour faire entendre leur mécontentement, et ce sur toute la journée. « Depuis 15 mois, nous cherchons un accord pour cette nouvelle convention, nous avons fait quatre propositions tarifaires qui ont toutes été refusées », explique Grégory Tréport, président de la fédération réunionnaise des artisans taxis (FRAT).

Selon les différents syndicats, l’arrêté entrainerait 40 % de perte de chiffre d’affaire pour les taxiteurs réunionnais.

« Ce sont des humains, pas des marchandises »

Les taxis conventionnés pour le transport sanitaire sont au nombre de 500 sur l’île. Depuis le 1er mars 2025, les taxiteurs doivent privilégier le transport partagé.

Le transport partagé est organisé dans des conditions qui garantissent au patient des délais d’attente raisonnables et des détours limités. Il ne peut être proposé que si le détour qu’il occasionne pour le malade ne dépasse pas 10 kilomètres par patient transporté à partir du deuxième patient, dans la limite de 30 kilomètres, explique l’assurance maladie sur son site, Ameli.fr.

Par ailleurs, l’attente sur le lieu de soins, avant l’horaire programmé de sa prise en charge et à l’issue de celle-ci, ne doit pas dépasser 45 minutes au total

 « On nous demande d’augmenter le transport partagé pour qu’on continue à avoir le chiffre qu’on avait avant, ça va baisser la qualité du service que nous transportons, ce sont des humains pas des marchandises », déplore Grégory Tréport, président de la FRAT.

Loïc Vidon

A propos de l'auteur

Ajouter un commentaire

⚠︎ Cet espace d'échange mis à disposition de nos lectrices et lecteurs ne reflète pas l'avis du média mais ceux des commentateurs. Les commentaires doivent être respectueux des individus et de la loi. Tout commentaire ne respectant pas ceux-ci ne sera pas publié. Consultez nos conditions générales d'utilisation. Vous souhaitez signaler un commentaire abusif, cliquez ici.

Articles suggérés