INTERVIEW RÉALISÉE PAR LES ÉLÈVES DE « POV LA CHATOIRE »
Dans le cadre des 100 ans de la ville du Tampon, les apprentis journalistes de La Chatoire ont eu l’opportunité d’interviewer l’ancien maire du Tampon, André Thien Ah Koon. Il a évoqué, son enfance dans une famille modeste de Bourg-Murat ainsi que son parcours professionnel et politique. Il a raconté l’évolution du Tampon et sa fierté d’avoir servi la population.
André Thien Ah Koon grandit dans une famille modeste au Tampon. Dès l’adolescence, il doit aider sa mère après le décès de son père :
« J’ai commencé à travailler, j’avais 14 ans. Je vendais du charbon de bois et des pommes de terre. »
Il se souvient avoir marché pieds nus jusqu’à l’école, puis avec des sabots :
« On descendait, on marchait sans chaussures.Mes parents avaient fabriqué pour nous des sabots en bois. »
« On ne peut pas dire que seuls les enfants de riches réussissent. C’est faux. L’enfant d’un pauvre peut avoir plus de volonté. »
Il rend un hommage appuyé à sa mère :
« Elle plantait les légumes, moi je les vendais. Elle venait avec moi dans le camion. C’était une femme formidable. »
Il devient élu dans les années 70.
« Je suis devenu député alors que j’étais bazardier. C’est un commerçant qui m’a confondu avec un gars qui vendait balais et pommes de terre »
Il accumule les mandats : conseiller général, maire du Tampon (1983), député.
« Je fais partie des cinq élus les plus élus de La Réunion. »
Deux fois pressenti pour être ministre, il refuse :
« Je voulais rester un simple citoyen. Un ministre ne marche plus avec son peuple. »
Son plus grand projet : faire du Tampon une ville moderne à partir d’un territoire agricole pauvre :
« Là où nous sommes, c’était un champ de cannes. Aujourd’hui, ce sont 3 000 logements, des écoles, une université. »
Parmi ses fiertés : l’université, le CHU, l’irrigation agricole, la distribution de l’eau potable dans les hauts : « S’il n’y a pas d’eau, il n’y a pas de vie. L’eau, c’est ce qui a permis au Tampon de devenir la capitale des fruits et des fleurs. »
Il a visité la Chine comme parlementaire, conservant la langue apprise à l’école franco-chinoise :
« Je suis arrivé en Chine, j’ai parlé leur langue. J’ai fait toute la Chine jusqu’à la frontière du Vietnam. »
« Je suis un Français, un Créole, et mes yeux sont bridés. »
« Ma plus grande fierté c’est la confiance que la population a placée en moi. Quand je marche dans la rue, les gens viennent vers moi, ils m’embrassent. »
Photos : Olivier Ceccaldi
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