Europe Ecologie Les Verts réagit suite à l’annonce le 18 juillet 2025, par MétéoFrance, d’une première dépression tropicale pour la saison 2025/2026.
La 1ère dépression tropicale évoluant dans l’Océan Indien a été annoncée par MétéoFrance il y a deux jours, soit en plein cœur de l’hiver austral. Potentiellement susceptible d’évoluer en tempête tropicale, il s’avère qu’un « affaiblissement du système est prévu ce week-end, avant une dissipation définitive en début de semaine prochaine ». Ce phénomène, qualifié d’inhabituel et de préoccupant dans la presse, a surpris, intrigué mais n’a pas suscité de commentaires particuliers.
Les températures de notre océan se sont réchauffées au point d’offrir l’énergie suffisante à la formation d’un système organisé
Un constat : si la saison cyclonique dans l’hémisphère Sud est habituellement annoncée à compter de novembre et se termine vers avril, elle a pourtant débuté en septembre pour 2022, aucun système ne s’est formé au cours de la première partie de l’été 2023 (on se souvient de la suite : Belal et, aussitôt après, Candice) et la 1ère dépression a été identifiée le 30 décembre pour 2024.
Pour Les Ecologistes, la formation d’un tel système en juillet est loin d’être anecdotique, il fait directement écho aux alertes régulièrement lancées concernant les dérèglements climatiques en cours, leurs causes et leurs impacts ; ce d’autant que l’année 2024 a été la plus chaude jamais enregistrée sur la planète.
Alors que les préoccupations des réunionnais et réunionnaises sont actuellement tournées vers la baisse des températures et les dangers de la houle australe qui s’intensifie, il est important de réaliser que, malgré tout, pas si loin de nous, une chute importante de la pression atmosphérique a entraîné une augmentation de la teneur en eau dans l’atmosphère et que les températures de notre océan se sont réchauffées au point d’offrir l’énergie suffisante à la formation d’un système organisé.
Les Outre-mer sont parmi les territoires les plus exposés aux impacts du changement climatique
Tout comme il est important de rappeler que les Outre-mer sont parmi les territoires les plus exposés aux impacts du changement climatique, avec une intensification des cyclones et une élévation rapide du niveau de la mer. Et on en connaît parfaitement les conséquences, elles sont déjà bien visibles autour de nous : disparition accélérée des récifs coralliens, sécheresses plus fréquentes, longues et intenses, recul du trait de côte, pour n’en citer que quelques-unes.
Dernier rapport du Haut Conseil pour le Climat
Le rapport rendu le 3 de ce mois par le Haut Conseil pour le Climat est édifiant. Pour ces scientifiques, il est urgent de tout mettre en œuvre pour la santé des sols et la protection de nos littoraux, de réduire la dépendance aux intrants carbonés, d’intégrer la commande publique dans la loi industrie verte, de soutenir la production d’énergie renouvelable, de conserver la trajectoire de la Zéro Artificialisation Nette, etc. Et pour y parvenir, « il faut un portage politique fort et des dispositifs stables », engager les évolutions structurelles à hauteur des enjeux de décarbonation. Le constat est alarmant : « Ce n’est pas le cas aujourd’hui ». Plus grave, nos politiques vont à l’opposé de ces recommandations, pour preuve l’importation des énergies fossiles en France représente encore 3/4 de notre déficit commercial.
Absence d’investissement pour la transition écologique dans les annonces budgétaires
A l’heure où notre Gouvernement démonte les lois protégeant notre environnement (mais aussi nos acquis sociaux), dénigre tout investissement pour la transition écologique, Les Ecologistes rappellent que notre avenir passe par des politiques de sobriété et de résilience territoriale, seul levier pour réduire les émissions, protéger les milieux naturels et repenser les modes de vie.
Alors que le désastre causé par le cyclone Garance est encore à vif dans notre mémoire collective, à bien y regarder ce système dépressionnaire hors saison opère comme un lanceur d’alerte : il rappelle l’évidence du changement climatique. Pour Les Ecologistes, face à l’ampleur des défis, l’adaptation n’est plus une option mais une nécessité et une urgence. Pourtant, cette adaptation est encore sous-dimensionnée pour être efficace et adaptée aux contextes locaux.
Communiqué de presse
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