Pas de coupure au montage. Parole est donnée à neuf manifestants croisés ce 18 septembre dans le cortège de la manifestation de l’intersyndicale à Saint-Pierre.
« Vous, la presse, vous êtes une partie du problème »… Voilà ce qu’on peut entendre lors de l’interview de l’un des 9 manifestants interrogés ce 18 septembre dans les rues de Saint-Pierre. Hormis que toute la presse n’est pas sous la coupe de Vincent Bolloré, qu’elle est multiple et que dans le paysage on trouve même un petit média associatif comme Parallèle Sud, nous donnons ici la parole sans coupure au montage.
« Pourquoi nous taper sur la tête nous travailleurs quand on est malade ? On ne fait pas exprès d’être malade », lance Mme Calpétard de l’Unsa, syndicat « toujours présent pour défendre les travailleurs ». Elle critique la surcharge de travail due au non-remplacement des effectifs et pointe la contradiction entre l’argent public distribué aux entreprises et l’absence de créations d’emplois.
Pour Morgan du SNUIPP : « Tout dysfonctionne, et le droit de manifester c’est un des derniers droits qui nous reste. » Il dénonce l’inaction dans les services publics (santé, justice, aide sociale à l’enfance) : « Où est l’argent Emmanuel Macron ? Le ruissellement, on l’attend. »
« On n’écoute pas le peuple »
Jimmy, travailleur à l’usine du Gol, prévoit de se serrer la ceinture pour le prochain réveillon : « Quand vous avez un salaire de 2000 € et qu’en fin d’année vous enlevez 1500 € d’impôt, il vous reste combien ? La vie est trop chère, il devient trop dur… la fin d’année c’est pour les impôts. »
Sur sa pancarte, il a écrit « Casse-toi Macron. » Karl dit sa colère : « On n’écoute pas le peuple… Il faut que Macron il dégage. » Ancien Gilet jaune, fâché de la façon autoritaire dont a été traitée la crise du Covid, il se félicite que les syndicats aient pu mobiliser autant de monde.
Gérald insiste sur la défense des acquis sociaux : « Ils nous ont enlevé les jours fériés, ils veulent en enlever d’autres. On veut garder nos acquis… et aller de l’avant. »
« On peut rêver… »
Laurent, syndiqué à la CGTR et éducateur social, décrit le manque de moyens pour aider les familles. « On accompagne des familles qui sont déjà dans le désarroi. Et nous-mêmes, nous sommes de plus en plus dans le désarroi. J’espère une réaction, une prise de conscience… mais bon, on peut rêver. »
Stéphane, 56 ans. C’est lui qui en veut aussi à la presse, enfin surtout les médias dominants… mais pas seulement. « On vit dans une société où de plus en plus de gens pauvres n’arrivent pas à vivre de leur salaire, tandis que d’autres vivent de leur rente. Le travail ne paye plus, il vaut mieux être actionnaire. »
Gladys, déléguée syndicale pour la CFTC-Santé parle du malaise des personnels soignants : « Je viens représenter toutes les personnes mécontentes de ce gouvernement. Le manque de personnel, c’est ça le problème principal. »
Hélène Grondin, Atsem à Saint-Joseph, partage le slogan le plus entendu sur le cortège : « Le gouvernement, il faut le virer parce que voilà tout va mal. » Elle est plus qu’inquiète pour les petits salaires et les menaces sur les jours fériés, l’assurance maladie et les allocations du chômage.
Propos recueillis par Franck Cellier
⚠︎ Cet espace d'échange mis à disposition de nos lectrices et lecteurs ne reflète pas l'avis du média mais ceux des commentateurs. Les commentaires doivent être respectueux des individus et de la loi. Tout commentaire ne respectant pas ceux-ci ne sera pas publié. Consultez nos conditions générales d'utilisation. Vous souhaitez signaler un commentaire abusif, cliquez ici.