LE CONCERT RACONTÉ PAR LE BISIK
Vendredi 14 novembre, le Bisik s’est teinté d’or et de frisson, accueillant deux voix féminines puissantes et sensibles : Myëlava et Oyri’s. Une soirée maloya fusion placée sous le signe de l’intimité, de la spiritualité et de l’émotion partagée. Le public, plus de 150 spectateurs enthousiastes, se laisse emporter, suspendu entre les battements du cœur et ceux du roulèr.
Un chemin vers l’intérieur : Myëlava ouvre la voie
Les lumières tamisées dévoilent la silhouette d’Adeline Quinton aka Myëlava, pour une entrée paisible, presque cérémonielle. À 28 ans, la chanteuse réunionnaise incarne son projet Santèz lo Kér avec une sincérité bouleversante. Sa voix claire et vibrante, semble venir du fond de l’âme, portée par des textes qui parlent d’amour de nous, de guérison intérieure et de renaissance.
On se réchauffera avec 10 titres flamboyants à l’image de son nom de scène, lave de miel, la magie instille l’atmosphère du Bisik à la recherche de cœurs à soigner : Flèr Malizé, Karès linfini, Lèr Larivé résonnent comme des mantras, ou encore la reprise incroyable du titre incontournable de Bihel Ivoula, Filao, qui plonge la salle dans une douce extase.
Autour d’elle, une équipe complice : Jordan Anilha, basse et clavier, Alexandre Labbé à la guitare et Bino Waro, batterie et percussion, cisèlent des éclats de lumières dans l’obscurité.
On terminera cette première partie de soirée sur Na Pran Nout Tan dont le clip à fait exploser les compteurs. Une traversée intérieure, douce et lumineuse.
Oyri’s : confidences à fleur de voix
Après un changement de plateau discret, Oyri’s entre en scène. Mary Baré, révélation de la scène réunionnaise, fille du célèbre Zanmari Baré, déploie son enchantement. Sa voix, à la fois tendre et puissante, caresse les âmes et fait vibrer les murs du Bisik.
Elle est accompagnée par les mêmes virtuoses, toujours aussi pétillants : Bino Waro, Alexandre Labbé, mais aussi Luc Moindranzé, bénédictin passionné aux percussions qui façonne la pulsation avec une grande finesse. On sent l’émotion dans chaque regard et chaque sourire échangés.

Évad amwin, Monmon, ‘Pa… Mary parle souvent de connexions profondes, d’amour, de respect pour ceux qui l’ont forgée et tournée vers le futur qu’on espère pour nous tous, lumineux. Chaque chanson devient une confidence, les rythmes glissent et la guitare murmure; des gestes tendres et précis qui digdig lo kèr.
Le public conquis, brûle pour un set passionnant, avec des reprises comme Barmine de Danyèl Waro, ou Marie Louise de Gramoun Lélé en hommage à ce pilier du maloya disparu un 14 novembre, il y’à 21 ans déjà… Hommage aussi à Zanmari, présent dans la salle et particulièrement ému comme son épouse à l’écoute de ce titre, Papa qui dit tout l’amour d’une fille pour ses parents. En fin de set, le public réclame “Capitaine, Capitaine, Capitaine !” que l’équipe propose en version maloya acoustique avec les chœurs vibrants du public, un véritable cadeau en partage !
Les lumières s’éteignent, le public s’attarde, presque à regret, mais repart le cœur léger et l’esprit apaisé. Le Bisik se révèle une fois de plus comme un cocon unique, un lieu où les artistes s’expriment avec sincérité, où le public vit la musique de près, à portée d’émotions, où tout prend une ampleur incomparable. On vous attend, pour nos prochaines escales musicales, toujours prêts à vous faire rêver !
Texte : Mickaël Nava
Photos : Iris Mardémoutou
Contribution bénévole




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