Le collectif NousToutes974 appelle à manifester ce samedi 22 novembre, à l’occasion de la journée internationale de lutte contre les violences sexistes, sexuelles et de genre. C’est dans les rues de Saint-Denis que les militant·e·s élèveront leur voix contre les féminicides, les violences patriarcales, mais aussi contre le racisme, l’impérialisme, les colonisations, les génocides et les guerres.
Samedi 22 novembre marque la journée internationale de lutte contre les violences sexistes, sexuelles et de genre. Partout en France, ce sont plus de 200 organisations et personnalités qui appellent à manifester. À Saint-Denis, c’est le collectif NousToutes974 qui a pris le lead sur cet évènement. D’autres associations de lutte contre les violences seront présentes, dont Solidaires 974, ainsi que des syndicats qui devraient défiler dans le cortège, aux côtés des batucadas.
En ligne de mire, les violences sexistes et sexuelles et de genre, le racisme et les colonisations
Ce samedi, les bras se lèveront contre les violences sexistes, sexuelles et de genre, mais pas que. C’est aussi contre les violences sociales et d’État, contre la destruction des services publics qui impacte plus fortement les femmes et les personnes minorisé·e·s, contre le racisme, l’impérialisme, les colonisations, les génocides et les guerres que les militant·e·s marcheront. Shamia est militant·e au sein du collectif depuis quatre ans maintenant. Elle explique pourquoi ces combats sont imbriqués : « C’est vraiment ce qu’on appelle la convergence des luttes. Elles sont représentatives du système patriarcal qui domine nos sociétés. La lutte contre les génocides, que ce soit à Gaza, au Soudan ou au Congo, est représentative des populations qui sont opprimées par un système capitaliste qui ne sert que les mêmes personnes : les hommes blancs, hétérosexuels, valides et bourgeois. Ce groupe de personnes domine toutes ces minorités, et voilà pourquoi cela fait partie des luttes féministes. »
Un contexte de hausse des violences…
La manifestation s’inscrit dans un contexte de hausse des violences, et le collectif rappelle que depuis le début du premier mandat d’Emmanuel Macron, près de 1 200 femmes ont été assassinées en raison de leur genre, dont plus de 140 depuis le début de l’année 2025, et tout cela dans une inaction publique. Cette année sur l’île, il y a eu deux féminicides : Salma en mars et une femme anonyme de 45 ans en juillet. Un hommage avait été rendu à Salma à l’occasion de la marche du 8 mars. Plusieurs autres tentatives de féminicides ont aussi été relayées dans la presse.
« À La Réunion, on sait qu’il n’y a pas tous les ans des féminicides, mais des femmes victimes de tentatives de féminicides. Selon les chiffres de la préfecture, on sait que douze femmes se rendent dans un commissariat de police tous les jours pour dénoncer des faits de violences conjugales. On sait aussi que nous sommes le deuxième département où il y a le plus de violences intrafamiliales”, rappelle Shamia.
Et d’inaction politique
Pourtant, dans un tel contexte, les aides et subventions publiques aux associations qui sont en première ligne pour soutenir les victimes de violences ne font que baisser. « Alors que les violences de genre sont en augmentation, les associations de soutien et d’accompagnement des victimes sont définancées et les victimes abandonnées », rappelle aussi le collectif dans un communiqué. Et au-delà même de cette ignorance, NousToutes 974 dénonce l’instrumentalisation des luttes à des fins racistes et réactionnaires par des gouvernements qui se succèdent. Alors, pour agir, c’est un plan global d’action féministe qu’il faut mettre en œuvre pour éradiquer toutes les violences et tous les systèmes de domination, annonce le communiqué. « Un plan qui porte des solutions à travers des politiques publiques et budgétaires engagées, multisectorielles et intersectionnelles pour agir sur les comportements et les pratiques au sens large. Nous lançons donc un cri d’appel à se mobiliser massivement pour une société juste, solidaire, équitable et écologiste. »
Le collectif attend entre 300 et 400 personnes ce samedi, à Saint-Denis, avec un départ de la manifestation à 15 h à la préfecture, et une possibilité de rejoindre le cortège rue de Paris, Labourdonnais, Jules-Auber, Maréchal-Leclerc, et un retour prévu au Jardin de la Liberté.
Sarah Cortier
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