⏱️ Temps de lecture estimé : 3 min(s)

🎧

PELCR : le député Frédéric Maillot dénonce un « faux procès politique » et défend la place du créole à l’école

La décision du recteur de La Réunion de rejeter le Plan pour l’enseignement de la langue et de la culture réunionnaises (PELCR), jugé « trop politique », continue de provoquer des réactions. Dans une lettre adressée au recteur de La Réunion, le député Frédéric Maillot rappelle que toute politique linguistique — y compris celle portée par l’État — est, par nature, un acte politique.

Selon lui, qualifier le PELCR de projet idéologique est un non-sens, voire une contradiction flagrante lorsqu’on considère l’engagement du rectorat dans la promotion de la francophonie à l’étranger. « Derrière une langue et son apprentissage, il y a toujours une visée politique », estime le député, soulignant que la France assume pleinement cette dimension à travers sa stratégie d’influence dans l’océan Indien.
À ce titre, il cite le déplacement récent du recteur à Maurice, aux côtés du Président de la République, pour promouvoir le français et la culture française.

Pour Frédéric Maillot, l’enjeu est simple : ce que l’État fait pour la langue française hors de ses frontières, les Réunionnais souhaitent pouvoir le faire pour leur propre langue, sur leur propre territoire. Le créole, dit-il, n’est pas seulement un outil culturel, mais « un levier d’émancipation, en particulier pour les jeunes. »

L’élu rappelle d’ailleurs qu’il a fait adopter une loi visant à reconnaître l’usage pédagogique du créole dans la lutte contre l’échec scolaire : « En 2025, alors que le créole est majoritairement parlé sur l’île, il est incompréhensible que l’institution refuse d’assumer pleinement une politique éducative en sa faveur. »

Contrairement à l’image d’opposition entre le français et le créole, le député insiste sur le fait que le PELCR repose sur un modèle déjà éprouvé dans d’autres régions : Corse, Bretagne, Pays Basque… Autant de territoires où le bilinguisme sert à renforcer l’identité locale sans remettre en cause l’unité nationale.

« La langue est le ciment de l’identité », rappelle-t-il, estimant que La Réunion devrait pouvoir consolider son patrimoine linguistique « comme toutes les contrées de France et de Navarre, sauf à persister dans une approche coloniale ».

Pour Frédéric Maillot, la finalité du PELCR est claire : donner aux futures générations de Réunionnais et Réunionnaises les outils pour construire une identité solide et assumée, en s’appuyant sur leur culture et leur langue maternelle. Une démarche qu’il qualifie de « noble » et légitime, loin de toute stratégie partisane.

L’élu dit espérer une issue favorable au PELCR, et appelle le rectorat à reconsidérer sa position. Pour lui, refuser un tel plan reviendrait à nier non seulement la réalité linguistique du territoire, mais aussi les droits culturels de sa population.

La rédaction de Parallèle Sud

172 vues

A propos de l'auteur

Rédaction Parallèle Sud

La rédaction de Parallèle Sud réunit des journalistes professionnels et en apprentissage à La Réunion. Sous cette signature collective, le média publie des articles réalisés à plusieurs mains ou des communiqués et informations sélectionnés, mis en forme, travaillés et vérifiés par l’équipe éditoriale. Cette mention garantit le respect de la ligne éditoriale : indépendance, pluralisme et rigueur dans le traitement de l’information réunionnaise.

Ajouter un commentaire

⚠︎ Cet espace d'échange mis à disposition de nos lectrices et lecteurs ne reflète pas l'avis du média mais ceux des commentateurs. Les commentaires doivent être respectueux des individus et de la loi. Tout commentaire ne respectant pas ceux-ci ne sera pas publié. Consultez nos conditions générales d'utilisation. Vous souhaitez signaler un commentaire abusif, cliquez ici.

Articles suggérés

S’abonnerFaire un donNewsletters
Parallèle Sud

GRATUIT
VOIR