Lorsque Michaël Crochet, 71 ans, ancien professeur, militant de longue date de la langue et de la culture créole, parle du rejet du PELCR (le Plan d’enseignement de la Langue et de la Culture Réunionnaises) par le recteur de La Réunion, il ne s’indigne pas seulement d’une décision administrative. Il raconte une histoire. La sienne, celle de sa génération, mais surtout celle d’un pays qui, depuis plus de vingt-cinq ans, revit les mêmes blocages, les mêmes accusations, les mêmes silences.
Un combat qui ne finit jamais
« C’est l’éternel recommencement », souffle-t-il. En 1997 déjà, au moment où s’organisaient les premières démarches pour structurer un véritable enseignement bilingue français–créole, les militants se heurtaient à des murs. En 2001, un premier plan académique, voté à l’unanimité des syndicats, avait été élaboré… avant de disparaître des radars, jamais appliqué.


