DIFFAMATION, INJURES ET USURPATION D’IDENTITÉ
Depuis plus de dix ans que la « crise requin » anime les débats réunionnais, l’injure et l’invective sont devenus la norme. L’opposant à la pêche au requins, Didier Derand, vient de porter plainte.
Depuis la mort tragique de Mathieu Schiller en septembre 2011 dans les vagues de Boucan-Canot, insultes, dénigrements et prises à partie font le quotidien des fervents de la pêche aux squales et des défenseurs de l’environnement. Dès le soir de l’attaque, sur le plateau d’une chaine de télévision, un surfeur traitait d’ « assassins » les responsables de la Réserve marine, et les choses n’ont plus cessé depuis. Dernièrement encore, nous avons publié un communiqué de Jean-François Nativel, que nous avions dû expurger du terme « assoiffés de sang ». A notre connaissance, jamais personne n’avait porté plainte pour ces faits.
C’est chose faite. Didier Derand, Représentant du Collectif Requins en Danger à la Réunion, nous « informe par la présente que j’ai déposé plainte ce jour auprès du Procureur de la République, ainsi qu’à la gendarmerie, pour diffamation, injures et usurpation d’identité, contre Franck J., résidant apparemment à Nouméa (Nouvelle Calédonie), les administrateurs (réunionnais) de la page Facebook « Médias Requins », les administrateurs (réunionnais) de la page Facebook « Rend à Nou la Mer ».
Et de citer dans son courrier des extraits de la partie « réactions » de nos confrères Zinfo974, Le Quotidien, et quelques pages FaceBook. Il relève ainsi « quelques exemples de commentaires de son cru (Ndlr: Franck J.) : « ce monstre provocateur et tordu de Dérand » ; « DD la Sardine » ; « ces mêmes décérébrés d’écolos » ; « les mêmes tarés d’illuminés de menteurs et de manipulateurs d’écologistes malthusiens vegan misanthropes et profondément antihumanistes » ; « À La Réunion, essentiellement des gauchistes, gangrenés par des écologistes, des gens sans aucune et véritable humanité » ; « CES GENS-LÀ SONT DANGEREUX !!!! » ; « des petits ayatollahs inculturés de l’écologie 2.0 » ; « les méthodes de notre épouvantail de la crise requin ».
A Parallèle Sud, nous nous étonnons que cette plainte ne fût pas déposée plus tôt, et pensons que le débat malsain qui a émaillé toutes ces années de « crise requin » aurait eu une toute autre tenue dans le cas contraire.
Philippe Nanpon