MUSIQUE ET TÉLÉPHONE
Naturelle, écologique, acoustique… L’enceinte Mangobeat, de la taille d’une enceinte connectée, amplifie le son du téléphone de façon naturelle.
A chaque passage de chalands, sur le marché de Saint-Gilles, Djifa Danhoui soulève son téléphone et le repose sur sa base. La musique criarde typique de l’appareil laisse la place à un son rond et grave. L’enceinte nomade Mangobeat fonctionne sans électronique ni électricité, à la manière du cornet de Tryphon Tournesol.
Le procédé est à la fois simple et compliqué. Simple, puisqu’il s’agit d’un simple tube fait de bois de manguier, à peu de chose près de la taille d’une enceinte connectée, au centre duquel est percé un trou oblong dans lequel on place son téléphone. Le haut-parleur multiplie par cinq à huit le volume et permet de faire ressortir les basses. Compliqué parce que l’appareil répond aux lois de la physique et de l’acoustique. Le procédé est breveté, et a fait l’objet de quatre récompenses dont trois titres au concours Lépine.
Bois de manguier
Tous les Mangobeat sont fabriqués en Thaïlande – ni en Chine ni ailleurs – et décorés localement et à la main par Djifa Danhoui après importation. Un travail artisanal qu’elle partage avec une artiste tatoueuse pour des motifs polynésiens, elle peut également reproduire le dessin de votre choix. « A l’origine, la femme qui a fondé RFT Mango fabriquait des vases en bois de manguier. Des vases haut de gamme, qui font jusqu’à quatre mètres de hauteur, que l’on retrouve jusque dans les hôtels de Dubaï », indique la jeune cheffe d’entreprise. Du vase, il ne restait plus qu’à percer le fond, ce qu’a fait Niddal Douik, et s’arranger avec les propriétés acoustiques du bois de manguier pour optimiser le son. Le Mangobeat existe en trois tailles, le plus petit étant le moins grave.
Avec le Mangobeat, vous ne risquez pas la plainte des voisins mais le volume — qui n’est pas réglable autrement que par le téléphone — est largement suffisant pour une écoute à domicile, au bureau « ou en pique-nique ou à la plage », estime Djifa Danhoui. « A la salle de bains, surtout pour les adolescents », rigole-t-elle en évoquant sa fille qui passait trois heures dans son bain, équipée d’un smartphone et d’une enceinte bluetooth réglée au maximum. « Depuis qu’elle a lâché le téléphone dans la baignoire, elle n’a plus le droit qu’au Mangobeat pour écouter de la musique dans la salle de bains. » On peut recharger son téléphone en même temps qu’il fonctionne, même quand la fiche est en dessous. « On économise énormément les batteries », assure Djifa Danhoui, qui dit réussir à tenir une journée sans problème là où le système bluetooth réduit à quelques heures seulement l’autonomie du téléphone.
Philippe Nanpon
On peut retrouver Djifa Danhoui et ses enceintes Mangobeat sur les marchés de Saint-Paul, de l’Ermitage, de Saint-Pierre ou sur l’Instagram Mangobeat974.