SAVOIR-FAIRE
La Grande Île connaît depuis longtemps les bases et les bienfaits de la construction bioclimatique. Désormais, il s’agit d’utiliser le concept à des fins de durabilité tout en misant sur les nouvelles technologies.
A Madagascar, les anciens connaissaient déjà parfaitement les avantages procurés par l’approche bioclimatique pour les constructions. Ils ont même érigé des règles de base de la construction comme l’orientation d’une maison, le choix des matériaux à utiliser ou encore l’utilisation des ressources naturelles existantes. Aujourd’hui, les nouveaux adeptes de la construction bioclimatique s’inspirent de ces connaissances anciennes tout en intégrant les nouveautés technologiques et les résultats des recherches contemporaines. Un retour aux sources en quelque sorte…
Des bâtiments à moindre coût, avec des matériaux locaux.
Arthur Besse, d’origine française mais basé sur l’île depuis de longues années, a fondé Eko Kaza, une entreprise de construction « utilisant des matériaux naturels, bioclimatiques et autonomes en énergie ». La société mise ainsi sur la technique de super adobe, dont est issue le « earthbag » avec des sacs de terre fabriqués localement. Les constructions en terre crue sont réalisées avec des murs d’une cinquantaine de centimètres d’épaisseur afin d’avoir le maximum d’inertie et de garder la fraîcheur en journée. Comme ces constructions sont facilement réalisables, l’aide des villageois permet d’obtenir des bâtiments à moindre coût, avec des matériaux locaux.
Notons par ailleurs la montée en puissance des briques de terre compressée (BTC)*. Obtenues par la compression de terre et de ciment, ces briques écologiques participent à la réduction de l’appauvrissement des sols des rizières. Plusieurs entreprises sont sur le créneau depuis quelques années et soutiennent qu’elles répondent aux exigences techniques et environnementales des constructions modernes à Madagascar. Ainsi, les autorités ont initié une démarche de mise en place d’une norme malgache sur ce matériau de construction sous la supervision du vice-ministère en charge des nouvelles villes et de l’habitat et en partenariat avec les organismes affiliés aux ministères de l’aménagement du territoire et des travaux publics. Dernièrement, un programme de formation a été dispensé par le Laboratoire national des travaux publics et des bâtiments (LNTPB) en collaboration avec le cimentier Cementis (ex-Holcim).
La célébrissime association Akamasoa du père Pédro s’est aussi laissé séduire par la construction bioclimatique en général et les BTC en particulier. Elle bénéficie pour cela d’un appui étatique dans le cadre d’une initiative de promotion des logements durables et écologiques à travers le programme immobilier national de logement social et écologique.
Article paru dans le Journal des Archipels Par Liva Rakotondrasata
Photo : maison bioclimatique construite par Eko Kaza
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