CONCERT PRÉSENTÉ PAR L’ORGANISATEUR
Le Bisik a repris son envol samedi dernier, 3 septembre, avec une scène ouverte enflammée.L’occasion pour notre équipe de renouer avec les rendez-vous (K)ozé, animés par Beurty Dubard et Bertrand Robert, nos deux fonnkézèr inspirés, qui avaient été interrompus durant un peu plus de deux ans.Samedi dernier donc nous avons ouvert la saison au rythmes des performances pyrotechniques de Norbert et Lilie et de 14 nouveaux talents venus défendre leurs propositions devant le public bienveillant du Bisik.Ce rendez-vous qui fait partie de notre ADN sera organisé désormais le premier samedi de chaque mois !Retour en images ici : https://www.facebook.com/bisiklieudemusiquesactuelles
Pour poursuivre la saison avec le même enthousiasme nous recevrons Baster en trio et Tibwa qui fait son grand retour sur scène en exclusivité au Bisik ce vendredi 9 septembre malheureusement à guichet fermé pour ceux qui n’ont pas réservé…
Notre prochain concert aura lieu le vendredi 16 septembre à la salle Gramoun Lélé avec Barbadine, un projet très jazz entraîné par Bernard Joron qui remonte ici librement le fil de ses souvenirs avec la complicité de trois musiciens voyageurs venus du vieil Hexagone : l’accordéoniste et melowtoniste Laurent Derache, le guitariste Pierre Durand et le contrebassiste Yves Torchinsky.
La première partie de cette soirée exceptionnelle sera assurée au violoncelle par Mélanie Badal qui présentera son projet Sélēne qui nous plonge dans l’univers mélodique des musiques arméniennes.
Pascal Saint-Pierre
À l’ombre des manguiers…
Barbadine est une collection de chansons glanées à l’ombre des manguiers, dans le jardin d’un groupe légendaire des Mascareignes, Ousanousava. Leur auteur, Bernard Joron, remonte ici librement le fil de ses souvenirs avec la complicité de trois musiciens voyageurs venus du vieil Hexagone : l’accordéoniste et melowtoniste Laurent Derache, le guitariste Pierre Durand et le contrebassiste Yves Torchinsky.
Ce trio jazz d’une élégance inspirée se glisse autour de la voix chaude de Joron, comme une vague douce habille discrètement le sable d’écumes et d’étincelles. S’y baignent en liberté quelques-uns des plus beaux titres de la discographie d’Ousanousava, une adaptation magique en créole réunionnais du Bidonville de Nougaro, une berceuse traditionnelle, ou un standard malicieux du séga composé par Jules Joron, le père de Bernard.
Dépouillées de leur patine folklorique par le pincement des cordes et le souffle chaud de l’accordéon, ces chansons révèlent une impressionnante qualité d’écriture et de mélodie. Et l’on éprouve à leur écoute la même émotion que, lorsque passant le doigt sur la poussière qui recouvre un objet familier, on découvre comme pour la première fois sa ravissante beauté.
Cette rencontre miraculeuse entre les hémisphères est née de l’intuition de l’ingénieur du son Julien Reyboz. De passage à La Réunion à la faveur d’un Bal de l’Afrique Enchantée dédié aux musiques de l’Océan Indien dont Bernard Joron est l’un des invités, il est immédiatement frappé par son talent. Il a l’idée géniale de réunir autour de lui quelques-uns des meilleurs experts français de la note bleue pour improviser un voyage inédit dans l’univers de cet auteur-compositeur majeur dont la musique reste méconnue en France. La rencontre a lieu en studio quelques mois plus tard. Et la magie est immédiate. L’harmonie et l’équilibre qui règnent entre ces quatre garçons résonnent dans chaque recoin de cet enregistrement.
Barbadine est l’un de ces miracles qui font voir le monde autrement : un changement de rythme et de lumière qui abolit la vieille hiérarchie entre nord et sud, entre « musiques du monde » et chanson française, pour révéler le talent hors-norme d’un auteur-compositeur-interprète, mis en écrin par les arrangements subtils de l’accordéoniste.
Avant de découvrir Barbadine, c’est Mélanie Badal qui ouvrira la soirée avec Sėlēnę !
Sėlēnę nous plonge dans l’univers mélodique des musiques arméniennes, où Mélanie crée des thèmes d’Orient à sa façon. Avec pour instruments son violoncelle, sa voix et ses pédales d’effets, elle conçoit des compositions évolutives entre classique, électroacoustique et musique traditionnelle.
Création et découverte seront les maîtres-mots de cette soirée !
*** Bios Express ***
Bernard Joron
Chanteur et musicien atypique, adepte du métissage musical, Bernard Joron est le leader du groupe légendaire Ousanousava, faisant partie intégrante du patrimoine musical de l’île de la Réunion. Les chansons d’Ousanousava, poétiques et authentiques, reflètent depuis les années 80 les mutations de la société Réunionnaise, sur fond de séga/maloya.
Bernard Joron baigne dans la musique depuis son enfance grâce à son père Jules Joron, lui-même musicien et personnage incontournable de la musique locale. Fin guitariste, Bernard a reçu sa première guitare à l’âge de 13 ans et a également fait de la trompette l’un de ses instruments fétiches. Ses références musicales vont de Georges Brassens, à Claude Nougaro, en passant par Cesária Évora, Pink Floyd, ACDC, Touré Kunda, Led Zepplin ou encore Chico Buarque…
Laurent Derache
La passion de la musique lui sera transmise par son père mélomane. À la maison, en voiture, on écoute beaucoup de disques, de tout. Il ne lui restait plus qu’à trouver le moyen d’exprimer ses émotions, un prolongement de l’âme, l’instrument. Là encore, c’est papa qui oriente son choix vers celui qui le fascine depuis toujours, l’accordéon, il rêvait d’en jouer. Laurent fera ses armes avec valses musette, pièces virtuoses et autres morceaux de bravoure du poumon aux deux claviers. Puis c’est la rencontre avec le jazz. Coup de foudre. Viennent alors les envies d’émancipation, de liberté, et de nouveaux horizons plus vastes. Il rejoint la classe de jazz du Conservatoire de Reims, puis le Centre des Musiques Didier Lockwood. Curieux et assoiffé de connaissances, il étudie aussi l’harmonie classique au Conservatoire du Xème arrondissement de Paris. Tel est le background qui permet aujourd’hui à Laurent Derache d’être un musicien complet.
Pierre Durand
Pierre Durand est guitariste et compositeur de jazz. Dès l’âge de 5 ans, la guitare s’est imposée à lui. Son premier choc musical s’appelle Atahualpa Yupanqui. À 16 ans, il découvre le blues, c’est une révélation. À la majorité, c’est le jazz qui le happe.
Mélanger les styles musicaux avec l’imprévu, donner du sens aux notes, prendre des risques et raconter des histoires, voilà le credo du guitariste.
Yves Torchinsky
Yves Torchinsky se consacre aussi à la composition et à l’enseignement – contrebasse et basse électrique – à l’Université Paris 8 et au Conservatoire à rayonnement régional de Lille.Yves Torchinsky multiplie les collaborations avec des formations variées – Denis Badault Trio, Xavier Cobo Quartet, Renaud Garcia-Fons, Simon Spang Hanssen, Claus Stötter. Il a aussi été membre de l’Orchestre national de jazz (ONJ) de Franck Tortiller. Après des expériences à la basse électrique et des études auprès de Philippe Drogoz, Patrice Caratini et Christian Gentet, Yves Torchinsky opte pour la contrebasse et se tourne vers le jazz. Il est membre de l’Orchestre de Contrebasses depuis sa création et, depuis 1989, du trio de René Urtreger avec Éric Dervieu.
Chaque contribution publiée sur le média nous semble répondre aux critères élémentaires de respect des personnes et des communautés. Elle reflète l’opinion de son ou ses signataires, pas forcément celle du comité de lecture de Parallèle Sud.