LE CONCERT DE MICHOU RACONTÉ PAR LE BISIK
Samedi 9 décembre, nous recevions enfin Michou à la salle Gramoun Lélé pour un concert qui s’annonçait tout simplement incroyable. La diva du séga célébrait ses 50 ans de carrière accompagnée de ses musiciens et d’invités de choix ! Un feu d’artifice d’émotions pour près de 400 sectateurs conquis… Crazé salle verte !
Initialement prévu le 16 septembre et malheureusement reporté, le concert anniversaire de Michou a bel et bien eu lieu samedi 9 décembre, à la Salle Gramoun Lélé devant près de 400 spectateurs pressés d’en profiter.
Annoncé comme immanquable, le concert de Michou organisé à l’occasion de ses 50 ans de carrière dans la chanson créole a donc tenu toutes ses promesses…
Accompagnée de ses musiciens de toujours, la diva du séga fait son entrée en robe lamée or et sourire radieux pour un « Mariage Fanny » qui donne le ton de la fête qui s’annonce. L’orchestre est au complet et paré pour mét dofé ! Max Albac et Patrick Lebon aux claviers, Marcel Albac dit Célo à la guitare, Éric Payet à la basse et Lois Dallery à la batterie, Lalah Rakotorahalahy au saxo ténor, Fabrice Chow-Kam-Shing aux congas et Laurence Albac aux chœurs rayonnent et sont bien décidés à nous faire revivre les 50 ans de chanson de cette grande dame !
L’ambiance est déjà bien présente dans le public et c’est la première invitée de la soirée, Lucie, qui fait son entrée sur scène. Avec « Veil si li » la jeune artiste entraîne les spectateurs qui reprennent le refrain en chœur dans un torrent d’émotions…
À peine le temps de verser une larme et Michou revient pour nos offrir un festival d’allégresse ! Son talent, ses fous rires, sa joie de vivre et son naturel enflamme le public… difficile de ne pas tomber sous le charme de la chanteuse qui nous embarque dans son univers incroyable et distille ses titres indémodables qui restent gravés dans l’univers de la musique réunionnaise et font désormais partie de notre patrimoine musical.
Un bonheur qui se partage sans modération
“Bouscule, bouscule pas”, « L’amou y fé mal »… La soirée ne fait que commencer et déjà on se replonge dans nos souvenirs heureux… Un bonheur qui se partage sans modération avec la participation remarquée d’Élodie et Gina, deux jeunes danseuses radieuses qui viendront durant tout le spectacle égayer les tableaux proposés aux spectateurs.
Autre invitée de marque, Micheline Picot qui vient interpréter un autre titre incontournable du patrimoine musical réunionnais « Zenfants les hauts »… Instant frisson… et c’est ensuite accompagné de Marie-Armande Moutou et de Michou que Micheline entame « Tu crois trop le sort » qui ensorcèle…
Qui n’a jamais dansé ou krazé sur un titre de Michou lève la main !
C’est « Maximin mon coco » qui met le feu aux poudres dans une salle brûlante… Quel que soit son âge, c’est sûr, chacun retrouve ce soir ses jeunes années et son bonheur de vivre et Michou qui arbore désormais une robe de gala bleue aux belles arabesques l’assure « L’ambians lé avec nous » !
Moment très attendu également la prestation de Marie-Armande et Henry-Claude Moutou pour deux titres « Case bardeaux » et « Toi qui pars » emplis de nostalgie…
On en a vu certain verser une petite larme cette fois, larme de joie et de la souvenance du temps passé, des jours anciens qui revivent ce soir pour le plus grand plaisir des plus anciens… On oublie tous les tracas du quotidien et les difficultés du monde, le temps est suspendu dans une salle en prière et il n’est pas encore temps pour Michou de nous dire qu’elle s’en va…
« Ça un affaire » on peut le dire, repris avec Michou et le duo Moutou, avant de laisser place à Christian Ducap, le frère de Michou qui est venu rendre un « Hommage aux dalons » avant de reprendre « Maloya Bibi » avec sa chère et tendre sœur désormais parée d’une robe lamellée verte éblouissante, pour rendre hommage ensemble à un autre titre signé par leur père Narmine Ducap omniprésent ce soir.
Deux heures de spectacle total
On le sait, chez les Ducap la musique est une histoire de famille et ce n’est pas Célo, le mari de Michou qui l’accompagne depuis toujours, qui dira le contraire…
C’est donc tout naturellement que Laurence Albac, la fille du couple, qui assure les chœurs depuis le début du concert, avance sur scène avec sa guitare pour une interprétation solo acoustique poignante et inspirée de « désordre la ville » avant de le poursuivre cette interprétation avec sa maman et toute l’orchestration… « Et puis ma écout’ le vent, siffle dan mon zoreil, fré fré Fré ma frissonne un peu »… Comme tout le public qui à partir de ce moment est debout, danse et chante pour « Crasé salle verte », le premier tube de Michou signé Narmine Ducap et enregistré avec le groupe les Dièses. Un titre qui lui vaut le surnom de « petite fiancée des réunionnais » qu’elle garde encore aujourd’hui dans nos cœurs.
Arès ça… Dofé dan pay kan ! « Maloya ton tisane » qui nous invite à « danse maloya pou mette l’ordre là-dans jusqu’minuit »… « Tombé levé », « Mazel Paula » qui malgré un sujet terrible nous entraîne dans la danse.
Dernier virage avec l’incontournable « Largu’ la sauce » qui transporte chacun d’entre nous dans un dernier tourné viré tourbillonnant… Incontestablement « Douleur maloya ma trappé, Oui donc li même maloya ça fait bouger, Largue la sauce là donc gâté, Y sa largue son maloya piqué »…
Deux heures de spectacle total où Michou est rayonnante, magnifique et irradie le bonheur et la simplicité. Une vague de chaleur humaine a submergé nos cœurs…
On se souviendra longtemps de cette soirée ou son séga “piqué et cadencé” a apporté un rayon de soleil, une respiration enchantée dans nos vies ponctuée de rires, de mots doux et de mots d’humour.
Pascal Saint-Pierre
Photos : Iris Mardémoutou
Régie : Alexandre Duchemann / Patrick Prie
Son : Dany Latchimy / Quentin Apaya
Lumières : Alexandre Jacquot/ Fabrice Anicot