LE VACCIN, SAIN OU PAS SAIN ?
« Des centenaires, il y en a aujourd’hui, il n’y en aura plus demain. » C’est l’étonnante remarque que nous a faite un praticien hospitalier rencontré autour des travaux de Barbara Stiegler, notamment l’essai publié récemment avec François Alla, Santé publique année zéro. Il nous explique également quelques données sur le Covid et sa vaccination, apportant un précieux éclairage sur notre article précédent Un pass dogmatique plus que sanitaire (voir ici)
Malheureusement, par crainte de sa hiérarchie, notre interlocuteur nous a demandé l’anonymat, que nous respectons.
Une société hyperhygiéniste
« Le port du masque par les femmes enceintes, par les enfants de 6 ans et moins, ajouté à un monde où les enfants ne sont plus en contact avec la nature, fait baisser l’immunité. L’épidémie de Covid ajoutée à notre mode de vie entraîne un système immunitaire qui ne se développe pas suffisamment, le microbiote non plus.
« Depuis deux ans, partout en France, les cas de bronchiolites graves explosent et on trouve des nourrissons en réanimation pour des rhinovirus, ceux qui donnent les rhumes. En revanche, les cas de varicelle chutent de façon vertigineuse. C’est un problème car c’est pendant la petite enfance que ces maladies sont bénignes, qu’on se forge un système immunitaire.
« Ces enfants, à l’adolescence, vont souffrir de plus d’asthme, d’eczéma, d’obésité et de maladies auto-immunes. Et de cancers à 50 ans. Car, nous explique le médecin, quand notre corps n’a pas à se défendre contre une agression extérieure, il s’attaque à lui-même.
La transmission
« Le vaccin à ARN messager s’est avéré un très bon vaccin pour les personnes âgées, avec peu d’effets secondaires. Chez les jeunes, en revanche, il y a plus d’effets secondaires et, sauf pour les personnes en surpoids, les hypertendus, les diabétiques… – 80% des malades hospitalisés à l’APHP (hôpitaux de Paris) présentent ce profil et ont plus de cinquante ans – le vaccin a peu d’intérêt. Le Covid est une infection respiratoire qui touche le nez et les bronches et fabrique une immunité locale avec une réaction inflammatoire. Tant que le virus reste dans les voies aériennes supérieures, la maladie n’est pas grave, c’est en revanche quand elle passe dans les tissus via les vaisseaux sanguins que les formes graves avec pneumopathies apparaissent.
« Or, pour lutter contre la maladie, le vaccin injecté produit des immunoglobulines (Ndlr: des anticorps) de type G appelés IgG. Il existe cinq types d’immunoglobulines : IgG donc, IgA, IgM, IgD et IgE. L’IgA est celle qui protège les voies aériennes, elle se développe dans la première phase de la maladie, tant qu’elle ne touche que le nez et les poumons. L’IgG n’entre en action qu’en cas de forme grave avec pneumopathie, quand le virus passe dans le sang et les tissus. Le vaccin, injecté dans les tissus, ne permet de développer que les IgG, et n’est efficace que contre ces formes graves. L’idée d’un vaccin à pulvériser dans le nez, qui aurait joué sur les IgA, était une bonne idée pour se prémunir également des formes légères.
« Alors, vacciné ou pas, on n’a pas d’IgG dans le nez, le vaccin n’empêche pas d’attraper la maladie et n’a aucune action sur les formes légères. Les chiffres de 80% de protection contre une contamination, et même de 30% comme prétendu ensuite, ne sont étayés par aucune étude. C’est ce que nous avions écrit dans notre article du 25 mars Un pass dogmatique plus que sanitaire.
La vaccination
« Le vaccin à ARN messager proposé était efficace à 100% sur la forme découverte à Wuhan, 60% sur le variant delta, mais zéro sur l’omicron. Pourtant, on nous avait vendu cette technologie comme facile à adapter à toute nouvelle mutation, ils ne l’ont pas fait. Un nouveau vaccin adapté à omicron doit sortir d’ici septembre ou octobre, on peut peut-être l’attendre pour sa quatrième dose, même si ce vaccin n’est efficace que quatre à six mois.
Vacciner les enfants de moins de dix ou douze ans n’a pas de sens. Leur physiologie fait qu’ils ne peuvent pratiquement pas attraper la maladie. Et, comme on l’a vu, vacciné ou pas, la maladie se transmet.
« On a voulu vacciner les enfants, mais on n’a pas fait grand chose pour convaincre ceux qui en avaient le plus besoin. Pire, la société française de pédiatrie recommande de tester les adolescents avant de les vacciner sous peine de risquer une réaction allergique, et 30 % des femmes de moins de 35 ans présentent des problèmes de règles après vaccination ; ces chiffres sont publics et consultables sur Public Sénat (Ndlr: par ailleurs, Santé publique France annonce une vaste enquête concernant 10 000 signalements de femmes ayant des problèmes de règles dans notre pays). »
La politique sanitaire
La politique sanitaire, c’est le sujet abordé par Barbara Stiegler, notamment l’essai publié récemment avec François Alla, Santé publique année zéro (voir ici). La philosophe et le spécialiste en santé publique y expliquent longuement les errements, les mensonges et les contre-vérités. Ils y expliquent aussi et surtout ce que doit être la santé publique: démocratique, acceptée, responsable. « Avec un consentement libre et éclairé depuis la loi Kouchner de 2002 », rappelle Barbara Stiegler.
« Olivier Véran (ministre de la Santé de l’époque) le sait, les immunoglobulines, c’est au programme de la troisième année de médecine. Alors quand on nous dit « tous vaccinés tous protégés », c’est faux », s’insurge notre praticien hospitalier. Quant à nous, journalistes, nous ne pouvons que réagir au slogan « on peut discuter de tout sauf des chiffres » tant nous savons que, justement, on peut faire dire ce qu’on veut aux chiffres.
Pour le médecin que nous avons rencontré, « un vaccin doit avoir des indications ». Et quand le bénéfice n’est pas clairement plus important que le risque, l’indication n’est plus convaincante. Sans compter les effets pervers des décisions prises comme, pendant le confinement de novembre, l’augmentation de 210 % du nombre d’hospitalisations en pédopsychiatrie. Ou tous les problèmes nés du report des soins ou des diagnostics.
On l’a vu aussi avec le port du masque à l’extérieur, mesure controversée, et celle moins grave de se désinfecter les mains, « inutile tant le risque de transmission par cette voie est ridicule, le virus n’étant virulent sur une surface que quelques seconde ».
Propos recueillis
par Philippe Nanpon
Qui a fait mieux ?
Le traitement de la crise Covid par le gouvernement français n’échappe évidemment pas à la critique. La soi-disant « guerre » contre la pandémie a provoqué une fracture profonde de la société. Avec le recul, il serait sans doute possible de faire mieux. Tout comme il est important d’analyser les arrières-pensées politiques qui ont pollué le débat depuis deux ans et demi.
Afin de garder un regard le plus objectif possible sur cette période, nous avons contacté un autre médecin hospitalier qui a été aux premières loges de la réponse médicale à La Réunion. Il est d’emblée très circonspect sur les discours qui ont contredit la communication officielle de la campagne de vaccination. Selon lui, le faible taux de vaccinés a favorisé les décès. Il n’accepte pas non plus que des personnels soignants refusent de se faire vacciner, mettant en danger leurs malades.
« On ne peut surtout pas sous-estimer le lourd tribu qu’ont payé les personnes âgées face à covid, il y a eu une surmortalité évidente », insiste-il. Selon lui, la réponse médicale n’a cessé de s’améliorer grâce à des traitements plus adaptés avec la limitation des recours aux intubations et la prise d’antiviraux et de corticoïdes.
La perte d’efficacité du vaccin face aux nouveaux variants concerne la contamination puisqu’il n’empêche pas de contracter la maladie, et donc de la propager. En revanche il reste efficace contre le développement des formes graves. Il serait audacieux, selon lui, de lui d’en nier tout intérêt chez les jeunes. « J’ai pu voir de jeunes gens non vaccinés attraper le covid. Ils n’en sont peut-être pas morts mais en ont gardé longtemps des séquelles. Ce n’est pas une petite grippette comme certains peuvent le dire ».
Toujours selon lui, il est prématuré de faire le lien entre l’augmentation du nombre de lits en pédiatrie avec une éventuelle fragilisation des enfants qui n’auraient pas développé leurs défenses immunitaires du fait d’une sur-protection : « On ne peut pas regretter l’époque où on vivait dans la boue. Il y avait alors beaucoup plus de maladies ». « Rien ne permet d’affirmer que e développent de maladies auto-immunes serait lié au masque et au lavage de mains ».
Enfin, pour critiquable que puisse être la réponse française au covid, ce médecin ne voit pas quel pays aurait eu une réponse plus efficace. « Qui a fait mieux ? Faut-il s’inspirer des Etats-Unis sous Trump où le déni de la maladie a provoqué des vagues mortelles ? Et peut-on parler de dictature sanitaire quand on compare les mesures en France aux confinements stricts qui sont imposés en Chine »?
F.C.