Le cyclone Garance a lourdement meurtri le nord et l’est de La Réunion, faisant trois morts. Son impact a été plus modéré dans le Sud. À côté des destructions dramatiques, quelques moments de répit voire de bonheur…
Le cyclone intense Garance a frappé fort avec des vents d’une violence rare (une rafale de 214 km/h enregistrée à Gillot). Mais il a frappé La Réunion en faisant une distinction entre le nord-est où son œil dévastateur est entré dans l’île et le sud-ouest d’où il en est ressorti affaibli.
Dans le Nord et l’Est : la désolation et la peur avec des toitures arrachées, des éboulements, des crues dévastatrices et 3 morts, selon le bilan préfectoral. Dans le Sud : un impact modéré. Une fois l’alerte rouge levée, on saura plus précisément quelles routes et infrastructures ont été endommagées sur l’ensemble du territoire.
Mais en ce vendredi de cyclone, au PC Orsec installé dans les services techniques de la mairie de Saint-Pierre, tant le maire Michel Fontaine, que le sous-préfet d’arrondissement Jean-Paul Normand, se montrent relativement rassurants. L’an dernier, Belal avait fait beaucoup plus de dégâts dans le sud en emportant nombre de routes secondaires.
Fatalité et exagération
Pas question d’être optimistes car tout le monde sait déjà que le monde agricole accuse d’immenses pertes qui s’ajoutent à celles dues au précédent cyclone puis à la sécheresse. Mais les routes ont tenu à part le radier du Ouaki qui a, comme d’habitude, été emporté par la crue de la rivière Saint-Etienne. Le niveau des flots monte à vue d’oeil, prêt à emporter une voiture abandonnée sur le bas côté.
Dans les rues de Saint-Pierre quelques rafales ont mis à terre les arbres les plus fragiles, quelques panneaux ou encore des roulottes. Celles de Saint-Louis, sont moins praticables. Au Gol, un habitant peste contre une inondation qu’il attribue à une mauvaise évacuation. Le gardien d’un temple indien reconnaît que ce qui est tombé devait tomber. Fatalité.
L’alerte rouge est toujours en vigueur alors on se fait discret. On entrouvre le barreau pour évaluer l’état des alentours, saluer un voisin. Dans les radios, les commentaires évoquent de la délinquance. Exagération. En guise de pilleurs, ce sont quelques enfants qui ramassent les mangues tombées à terre qui pourriront demain si personne ne les mange. En guise d’inconscient, c’est un jardinier qui commence à évacuer les déchets verts.
Un cyclone est toujours « révélateur ». Il révèle les faiblesses des réseaux et des organisations. A Saint-Pierre Garance a révélé une certaine évolution de la traditionnelle solidarité réunionnaise…
« Un très beau métier »
Abdou, est le seul homme parmi les travailleurs sociaux du CCAS. Depuis le début de l’épisode Garance, il est sur le pont pour mettre en oeuvre l’aide aux citoyens démunis et vulnérables. Ce soir, il veille sur les malades réfugiés au « centre de vie » installé dans le gymnase Nelson Mandela de Terre-Sainte.
Avec ses collègues, il analyse ces deux jours de cyclone : « On est là pour accueillir les malades sous assistance respiratoire électrique. Ils ont peur des coupures de courant, explique Christophe Fulmar, le responsable du centre provisoire. Mais il y a de plus en plus de familles qui veulent déposer des proches, même s’ils n’ont pas besoin d’assistance électrique ». Abdou, Christophe et Ibrahim y voient le signe que la solidarité familiale se délite un peu…
Peut-être aussi que le nouveau système d’alerte violette, inauguré en 2024 avec Belal et renouvelé cette année avec Garance, est plus inquiétant que rassurant. Les heures durant lesquelles les secours sont censés ne pas intervenir, s’apparentent à un abandon total qui effraye les familles et les pousse à se réfugier dans les structures d’accueil provisoire.
En tout cas, le « centre de vie » de Terre-Sainte apporte une lueur dans les sombres angoisses du cyclone. Pour les hébergés apeurés. Mais aussi pour les travailleuses du service d’aide à domicile. Avec sa collègue Guilaine Baijou Dika, Marie-Noëlle Gerville a donné le bain à un homme qui en avait bien besoin. Elle raconte : « C’est un très beau métier, on partage et on donne la main. Ça nous met du bonheur dans le coeur. »
Texte : Franck Cellier
Vidéo : Léa Morineau
Photos : Olivier Ceccaldi
mouai .. la voiture emporté par les flots, ca fait des semaines qu’elle est là en vrai … pas de désinformation ou de fausses informations , pitié !!! jolies photos cela dit
Ah oui, désolé pour l’imprécision de la légende et merci pour votre fact checking.