Maîtres de soirée jeux au Soubik, Cyrille et Manu font rayonner leur passion avec une ludothèque impressionnante et une envie contagieuse de partager.
Cyrille et Manu : les maîtres des jeux
Ils sont là, les deux maîtres des jeux, et tandis que quelques joueurs font durer l’apéro (chacun apporte un petit truc à boire et à grignoter), d’autres, petits et grands, sont déjà attablés dans la grande salle et installent des plateaux.
118 kallax
Je viens à peine de leur demander combien ils possèdent de jeux que les deux compères dégainent leur application My Ludo. C’est là-dessus qu’ils gèrent leur ludothèque.
Manu : « On en a 582 ! On n’a pas de manoir pour tout stocker, juste une petite pièce. En tout, on totalise trois mètres cubes de jeux, l’équivalent de 118 kallax (étagères Ikea). Ce soir, on en a apporté 46. Tout rentre dans la petite voiture blanche garée sur le parking. »
Quels sont vos critères pour acheter un jeu ? Cyrille prend la main : « Le bouche-à-oreille, la mécanique du jeu, et aussi les auteurs, les éditeurs qui sortent des nouveautés. C’est un peu comme les bouquins, finalement. Il y a aussi de grands évènements du jeu comme les As d’or ou le Spiel des Jahres. Ce sont des festivals où les meilleurs jeux sont récompensés. Jusqu’à très récemment, on était très branchés sur les réseaux, mais on s’en écarte de plus en plus. On en quitte même certains. Il y a aussi des revues comme Plateaux, revue belge à laquelle nous sommes abonnés. Ça fait un budget ! On en achète à La Réunion, mais aussi par correspondance. Avec des achats groupés, on optimise les frais de port. On aime toujours la nouveauté, même si on achète moins de jeux qu’avant. »
Depuis longtemps pris aux jeux
Pour Manu, c’est depuis qu’il est tout petit, en famille : « Je jouais au Cluedo, au Scrabble, au Monopoly… Quand je rentre en métropole, je rejoue à la belote et au tarot, en famille. »
Cyrille, lui, joue au boulot ! : « Avec les gamins avec qui je bosse, on joue aux petits chevaux, aux dominos… Je travaille pour l’association K-Pab6t du quartier de Bras-Fusil avec des enfants et des adultes. On initie les marmailles aux jeux de société à la médiathèque. On fait aussi des ateliers d’insertion dans le cadre du dispositif Parkour Éroïque avec l’association Mimesis. Ce sont des modules d’une semaine d’accompagnement de personnes, avec tout un travail sur la valorisation des compétences douces, appelées aussi soft skills. »
Les ingrédients pour un bon jeu !
Alors que Cyrille sèche un peu, Manu sort son joker : « Un bon jeu doit être vraiment accessible. C’est difficile de trouver un jeu tous publics. C’est comme si tu me demandais s’il existe un livre tout public ! Il existe quand même des jeux intergénérationnels. Le plaisir est immédiat et tout le monde peut y jouer. Par exemple, la belote. Il faut une mécanique simple et surtout que tu aies envie d’y rejouer. »
Manu me confie que les jeux vidéo l’agacent, mais que Cyrille y joue souvent !
Une offre pléthorique
Il sort environ 2 000 nouveautés par an. Manu précise : « Beaucoup de jeux n’inventent rien. Il y a des jeux pas bons, c’est comme les livres ! Certains sont faits pour toi. Le pire, c’est quand tu attends beaucoup d’un jeu et qu’au final tu es déçu ! Il y a des auteurs de jeux qu’on affectionne, comme l’Allemand Uwe Rosenberg. Il a créé les jeux Patchwork, Black Forest et Agricola, un grand classique, celui-là. Cet auteur a inventé le jeu moderne. Le monde du jeu, c’est un monde d’édition. Quand tu es dingue de jeux, tu regardes l’auteur, l’éditeur et les thématiques. Comme pour les romans. Chaque auteur a ses marottes. Dans un jeu de Rosenberg, tu trouveras souvent des cochons et des vaches. »
Deux catégories de jeux peuvent être distinguées : l’Eurogame (jeux de plateau) et l’Améritrash (jeux de figurines).
La France et l’Allemagne sont des pays leaders en Europe dans la création et l’édition. Les éditeurs français les plus connus sont Yello et Asmodee. Cyrille précise : « Choisir un jeu, c’est comme choisir un livre : on regarde le nom de l’auteur, l’éditeur. Moi, par exemple, je suis sensible aux illustrations. Dans mon rapport aux jeux, j’aime bien les beaux objets. Certains jeux ont des illustrations soignées, comme Black Forest et Narak. Je pense par exemple au travail de l’illustrateur Vincent Dutrait, qui fait des choses magnifiques. »
L’effet confinement
Pour Manu, le confinement a beaucoup joué, ce qui explique l’engouement actuel pour les jeux de société : « Il y a eu un vrai renouveau. Les gens se sont retrouvés chez eux et il fallait s’occuper… D’ailleurs, les éditeurs ont joué le jeu et il y a eu beaucoup de versions gratuites à télécharger. Les gens se retirent un peu des réseaux sociaux et ont envie de se retrouver. »
Le top ten des meilleurs jeux de Cyrille et Manu
- Les Ruines perdues de Narak (un univers qui fait rêver. Tu explores la jungle !)
- Lucky Numbers (un jeu universel qui revisite le loto quine)
- Odin (nommé à l’As d’or)
- Les Aventuriers du Rail (un classique maintenant, décliné en plusieurs versions)
- New York Zoo
- Tsuro, qu’on amène à toutes les soirées jeux
- Fareshore
- The Loop
- High Score
- Narak
Yourte la Vanille vous accueille pour la prochaine soirée jeux de société au Soubik de Bras-Panon le samedi 26 avril.
Si vous habitez de l’autre côté de l’île, sur Saint-Paul et Saint-Leu, il y a Agathe de La Rivière des Jeux. C’est son job. Elle organise des soirées jeux, et c’est très, très bien !
Franck Satre
(Contribution bénévole)
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