vue partielle de la vanilleraie

[Économie] Tourisme péi : « un rééquilibrage nécéssaire »

ÉPISODE 2 : ENTRETIEN AVEC PASCAL PLANTE, VICE-PRÉSIDENT DE L’IRT

2022 a été une très bonne année pour le tourisme avec une fréquentation en nette hausse. L’occupation des hôtels et autres hébergements touristiques a dépassé largement celle d’avant la crise sanitaire (+ 20 % de chiffre d’affaires en juillet-août  par rapport à 2019). La semaine dernière, Jean Michel Louis, agent de direction du tourisme, nous a apporté sa définition du tourisme. Notre deuxième témoin , Pascal Plante, habitant de l’Est, conseiller régional, vice-président de l’IRT (Île de la réunion tourisme), élu à la CCIR (chambre de commerce et d’industrie) et administrateur de la CPME (Confédération des petites et moyennes entreprises) va compléter notre regard.

Pascal Plante
« l’Est est une pépite, avec ses traditions, ses paysages : le vert, l’eau, les arbres, les sentiers », s’enthousiasme Pascal Plante.

Ousa noulé (que représente le tourisme) ?

Le tourisme est un espace d’échanges, de partage de ce que le Réunionnais est, dans toute son authenticité. Ce secteur d’activité a ceci de singulier que le produit vendu est en lien avec la terre mère, le territoire sur lequel on vit, le patrimoine, la culture donc un peu de nous-même. À La Réunion, le tourisme n’est pas un feu de paille mais un bon feu de filaos qui gagne en intensité. Le feu n’a pas pris trop vite , on a du fond et de la structure.

Grâce au Covid, le tourisme local a explosé : l’habitant qui ne pouvait quitter son lieu de résidence a mangé à proximité, loué un logement pour s’évader ou se reposer, sillonné les sentiers et les sites, a redécouvert son pays.

Anse des cascades
L’anse des Cascades, l’un des sites les plus prisés de l’est de l’île.

Des études ont défini les attentes des clients (qualité de l’accueil, de l’hébergement, des loisirs, accessibilité de la destination, intérêt culturel) mais il est primordial que le Réunionnais s’approprie la démarche touristique, qu’il ait envie de découvrir l’île, de la faire découvrir, sa créolité. L’avenir de La Réunion est de s’ouvrir sur le monde.

« L’audace »

— Ousa nou sava (vision du tourisme de demain) ?

Après l’échange , la fierté du Réunionnais d’être ce qu’il est, son envie de partager sa culture, un autre terme phare : l’audace, c’est-à dire s’autoriser à découvrir ce que l’on ne connaît pas. Évoluant dans un contexte mondial, le tourisme doit être flexible et s’adapter aux nouvelles tendances. La Réunion offre la sécurité d’une terre européenne dans l’océan Indien et peut innover, se positionner sur beaucoup d’attentes de demain de la clientèle sans perdre sa nature, son authenticité.

Mille-feuille ou café gourmand (les institutions du tourisme) ?

De cet empilement d’organisations publiques pourrait naître une confusion, si ce n’est une concurrence entre elles, néfaste au développement du tourisme à La Réunion. À ce sujet, le président de l’IRT a rappelé l’intérêt de donner de la cohérence et de rendre lisible et visible l’action de chacune des entités : IRT, FRT, offices de tourisme, que chacune travaille avec les autres et ait son utilité.

Le parent pauvre (le tourisme dans l’Est)

99% des touristes extérieurs recommandent la destination Réunion à leurs proches car l’île intense offre au touriste le vivre-ensemble, un art de vivre dans des paysages somptueux tropicaux en toute sécurité. Dans ce contexte, l’Est est une pépite, avec ses traditions, ses paysages : le vert, l’eau, les arbres, les sentiers.

La Région Réunion a pour objectif un rééquilibrage nécessaire entre l’Est et les autres régions et peut accompagner les volontés exprimées en termes de logistique, de financement de projets. Les acteurs politiques, les élus sont responsables de la valorisation des atouts  de ce territoire.

Entretien : Dominique Fruteau-Razé

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