ESPÈCES MENACÉES OU PAS, LES RÉUNIONNAIS DISENT NON AUX HÉLICOS
Une consultation menée par le Parc National jusqu’au 15 août sert d’exutoire à tous ceux qui s’élèvent contre les nuisances des hélicoptères.
« Il est rappelé que la question du survol du coeur de Parc en hélicoptère de manière globale (notamment le survol touristique) n’est pas l’objet du présent projet d’arrêté », précise le Parc National de La Réunion dans un récent communiqué. Il y aurait de quoi rire, si le sujet n’était pas aussi grave.
Depuis le 11 juillet et jusqu’au 15 août, une consultation est lancée par le Parc pour limiter les vols d’hélicoptères auprès des sites de nidification des tuit-tuits, pétrels de Bareau et pétrels noirs de Bourbon, espèces d’oiseaux en danger critique d’extinction. La plupart des signataires considèrent la consultation comme une consultation sur l’usage des vols touristiques et leur écrasante majorité s’élève contre les nuisances sonores des hélicoptères, et parfois leur pollution et leur contribution au réchauffement climatique.
Pourquoi une telle consultation quand les plaintes restent lettres mortes, quand on se rend compte que jamais ces questions de bruit ne trouvent d’échos auprès de nos responsables politiques ou administratifs ? Pour certains, c’est que toute plainte concernant ces espèces d’oiseaux extrêmement menacées trouverait un écho favorable auprès de la justice et mettrait en difficulté le Parc National. Les autres habitants de l’île, humains ou animaux, pas suffisamment menacés d’extinction, n’ont qu’à se boucher les oreilles.
Cinq cent trente contributeurs avaient donné un avis au 11 août, une participation tout à fait remarquable dans ce genre de consultations, qui illustre le ras-le-bol de la population de l’île devant ce fléau. Parfois ils sont défavorables, arguant qu’il faut aussi protéger la quiétude des Réunionnais, parfois favorables en pensant au bien être des oiseaux. Très peu se réjouissent des dizaines de survols que presque chacun d’entre-nous subissons quotidiennement.
La consultation ne concerne donc pas les nuisances chaque jour grandissantes des hélicoptères et ULM. Mais, selon l’association Kolair ou encore Attac, il convient de se positionner contre le projet d’arrêté, la règlementation n’étant pas assez restrictive, et peu appliquée, concernant les vols touristiques.
On peut déposer son avis jusqu’au 15 août à l’adresse suivante: http://www.reunion-parcnational.fr/fr/le-parc-national-de-la-reunion/reglementation/le-survol-motorise
Philippe Nanpon