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Extinction Rébellion appelle à une mobilisation contre les leds polluantes

Dans un courrier envoyé à tous les médias, le groupe Extinction Rébellion dénonce le scandales des leds plein champ qui génèrent une forte pollution lumineuse. Une mobilisation est prévue le 3 décembre devant la sous-préfecture de Saint-Paul. Les militants écologistes appellent les agriculteurs à se joindre à eux.

Extinction Rébellion la Réunion a transmis un article à tous les médias sous le titre :

Sur toute La Réunion, des milliers de LED brillent inutilement aux frais des contribuables !

Le texte, illustré de deux photos, se poursuit ainsi :

Non vous ne rêvez pas ! Depuis quelques mois, ce ne sont pas des guirlandes de Noël qui s’illuminent à la tombée de la nuit dans les champs, mais bien des milliers de LED. Des lumières pour éclairer des champs de bananes ou de canne. Une nouvelle source de pollution lumineuse qui impacte la santé des riverains à travers la qualité du sommeil. Quant à la biodiversité, les coqs chantent toute la nuit et bientôt les puffins et les pétrels tomberont comme des mouches !

Les LED solaires à faible consommation sont censées réduire la consommation énergétique et la facture des agriculteurs comme de toutes entreprises. Mais qui croit encore à l’arnaque du père Noël ? Non ce ne sont pas les petits lutins qui triment gratuitement pour payer ces joujoux mais bien les citoyens via une prime de l’Etat.

A l’origine, le dispositif CEE (Certificat d’Economie d’Energie)

Cette aide gouvernementale est issue de la loi POPE du 13/07/2005 (Programme fixant les Orientations de la Politique Énergétique) chapitre II article 14, modifié le 12/07/2010, qui met en place les CEE (Certificats d’Economie d’Energie). Le principe est pour les grosses entreprises polluantes de remplir une obligation de décarbonation en achetant ces certificats, des « droits de polluer » en quelques sortes. Pour obtenir ces CEE, les entreprises telles que EDF, Engie ou Total Energie, par le biais d’entreprises tierces, proposent d’installer gratuitement des équipements permettant le remplacement d’une source d’énergie non renouvelable par une source d’énergie renouvelable.

Depuis plusieurs mois, une campagne marketting agressive (« cette offre est limitée, il faut faire vite », etc.) est faite auprès des agriculteurs réunionnais. l’offre étant très alléchante, à la fois par son aspect entièrement gratuit et par son aspect « environnemental », de très nombreux agriculteurs ont fait leur demande de Leds. Les démarcheurs poussent à la surconsommation (« Vous en avez besoin de 5, prenez-en 50 c’est gratuit ! ») aux frais du contribuable et au détriment du vivant.

Pascal Dijoux, agriculteur au Tampon témoigne : « j’ai été sollicité en juillet par une entreprise qui me proposait d’installer des LED sur mes terres agricoles pour une quantité équivalente à 1000 lampes par hectare avec un coût subventionné de 39 euros TTC l’unité sur 3 hectares de terrain. Le montant total était de 117 000 euros. Après signature du devis, j’ai finalement refusé pour la pollution lumineuse engendrée la nuit, les insectes nuisibles qui seraient attirés dans les champs, le déséquilibre jour nuit impactant l’environnement naturel, la précarité des installations suite aux passages des cyclones et l’introduction de déchets en devenir à court terme et du problème lié au recyclage. »

Devis de Pascal Dijoux : 1000 lampes facturées 117 000 euros aux frais des contribuables.

Des installations de LED qui ne respecte pas l’arrêté de décembre 2018

Un petit tour la nuit dans les hauts suffit pour s’apercevoir que l’installation de ces nouvelles LED ne respecte généralement pas la densité, l’orientation et la couleur des éclairages : des lumières souvent trop blanches et non orientées vers le sol.

Des lumières illégales qui meurtrissent un peu plus la faune et la flore réunionnaises. Pour ces raisons et pour suspicion de fraude, le Parc National n’a pas hésité à saisir le procureur de la République pour atteinte environnementale.

Exemple d’installation récente de LED à Bassin Plat dans un champ de bananiers. Ici l’orientation est clairement illégale.

Le problème se pose dans tous les DOM, dont la Guadeloupe qui a été envahie par ces LED quelques mois avant notre île ; sur ce territoire antillais, une quinzaine d’associations se sont regroupées au sein d’un collectif « Lannuit pa Gwanjou » et ont alerté dès début novembre les instances gouvernementales en charge de ce dossier.

Cette mobilisation semble avoir porté ses fruits, puisqu’un arrêté a été pris par le gouvernement ce 25/11/25, restreignant ce dispositif CEE à l’éclairage public et à l’État, aux collectivités territoriales et leurs établissement publics.

Mercredi 3 décembre, une mobilisation d’Extinction Rébellion devant la sous-préfecture de St Paul

Même si l’État vient de stopper ces abus pour la plupart illégaux, plusieurs agriculteurs et des militants d’Extinction Rébellion Réunion iront alerter le public en déposant (puis en récupérant) un tas de LED déjà hors d’usage devant la sous-préfecture de St Paul. Par ce geste, ils appellent les agriculteurs ayant passé commande mais en attente de l’installation des dispositifs, à faire preuve de bon sens en renonçant à cette installation qui pousse à la surconsommation en créant des besoins d’éclairages inutiles. Ils invitent également les agriculteurs à enlever les LED déjà en place dans les champs, en faisant appel si besoin aux militants écologistes (lareunion@extinctionrebellion.fr).

Les militants rappellent aussi que le Préfet a toute autorité pour faire adopter localement un arrêté préfectoral qui limiterait les éclairages extérieurs à 2200°K ce qui permettrait de préserver plus efficacement les animaux sauvages des effets de la pollution lumineuse et d’améliorer la qualité du sommeil des réunionnais.

Extinction Rébellion

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