MUSIQUE
Les Francofolies, cette année, ça a aussi été de l’animation et de la musique pour tous. En effet, en plus des concerts gratuits au village salinois du festival, l’office de tourisme a financé une soirée entière de concerts à Saint-Gilles. Les autres soirs, c’est au skate Park que ça se passe.
C’est jeudi, la nuit n’est pas encore tombée, devant la scène de la place Paul-Julius-Bénard, une passionnée est installée dans son pliant tout juste devant un piano. Elle attend avec impatience William Mendelbaum, jeune prodige réunionnais qui a déjà enflammé les plus grandes scènes mondiales, y compris le Carnegy Hall de New York. Quatre autres podiums sont montée autour, dans la moitié Sud de la station balnéaire, entre le forum et le port.
C’est déjà la fin de l’hiver dans l’Ouest et les premières notes de piano qui s’élèvent dans les airs côtoient la danse des nuées de carias affamés. Plus loin, quand on s’éloigne, on peut entendre le son du rap et du dance floor à ciel ouvert, juste sur le quai d’en face. A cette heure, la scène « DJ » est encore en cours de montage devant le Chez Nous, c’est elle qui terminera la soirée.
Belle soirée
L’événement est organisé par Sakifo Production et financé par l’office de tourisme. « Pour cette première édition à Saint-Gilles, nous avons choisi de ne pas faire beaucoup de publicité, seulement sur les réseaux sociaux. Et puis nous sommes en semaine, jeudi, c’est plutôt un after work géant », nous explique Stéphanie Jautsy, la directrice de l’office de tourisme de l’Ouest, quand on remarque qu’il y a plus de personnels de sécurité que de spectateurs.
Il est encore tôt en effet, et les rues se remplissent petit à petit. Nombreux sont ceux venus écouter du séga, notamment Fabrice Legros et Nicole Dambreville au pied de la Baleine et Tine Poppy devant le forum.
Une belle programmation, une douce soirée, un public de passionnés, une affluence mesurée, tous les ingrédients étaient réunis pour une belle soirée.
Dès le lendemain, le mélomane désargenté pouvait se diriger vers le Village des Francos avec deux concerts passionnants, entre le bowl du skate Park et le bar Santa Cruz. Encore une fois, le paris est réussi avec la belle prestation de Nikki Never Dies, et l’extraordinaire groupe venu de Belgique, le Wild Classical Music Ensemble. Un groupe salué par la critique, les labels les plus exigeants, et nos confrères de Bongou, avec qui nous partageons l’avis du « meilleur groupe des Francofolies 2024 ». Un groupe composé en partie d’handicapés mentaux, mais tellement brut et sans faux-semblants… « Je n’aime pas le rock, mais là, c’est tellement frais authentique et spontané, que j’adore », m’a confié ma voisine de concert, conquise. Pourtant, c’est du brutal, et de la pop, il n’y en avait pas. A l’image de Bande de connards, le morceau fétiche du chanteur Sébastien Faidherbe, repris en choeur par le public subjugué. Ça fait un bien fou.
PhN
Le Wild Classical Music Ensemble se produit à nouveau ce vendredi 13 sur la scène du Théâtre de Saint-Gilles dans le cadre du festival des Arts de la marge.