CHAMPION OLYMPIQUE
Après la médaille d’or des Bleus en cécifoot aux Jeux Paralympiques de Paris, Gaël Rivière revient à La Réunion pour en faire profiter tout le monde. Nous l’avons rencontré, lui qui est athlète de haut niveau, vice-président de la fédération française Handisport et, enfin, avocat d’affaires à Paris.
C’est devant la préfecture de Saint-Denis, avant un entretien avec le préfet, que l’agenda de Gaël Rivière comporte un trou dans lequel je me glisse volontiers. En effet, l’athlète décoré d’or a enchaîné plateaux télé, rencontres avec la Région, avec les Réunionnais mais surtout avec les marmailles.
A cause d’un problème de transport lié au réseau de bus de couleur canari dont je ne citerai pas le nom, je vais chercher en vitesse ma collègue Léa, restée bloquée à Saint-Paul. Nous arrivons in extremis, à 16 heures pile, l’heure prévue pour la rencontre avec Gaël. À savoir que c’est ma première interview filmée où l’on me voit, je stresse depuis à peu près 48 heures. Un mélange d’excitation et de peur. Peur de quoi ? bonne question.
Nous installons nos deux caméras, dans un coin sympa du jardin près de la préfecture. Gaël arrive, avec sa mère et son coach. Plein de choses me traversent l’esprit mais je vous la fais bref : « il est médaillé d’or et d’argent paralympique, il est athlète de haut niveau, il a deux masters en droit, il vient de passer à la télé 4 fois en 2 jours, il est avocat d’affaires à Paris avec sûrement des gros dossiers à des millions d’euros, il est vice-président d’une grosse institution française, et moi bah… On va dire que je suis digne d’exister ! »
Et oui, là, c’est vous la faire courte. Grosse baisse d’estime de soi face à cet homme à tout faire. D’ailleurs, c’est un point sur lequel il est revenu durant l’interview. Il disait que son parcours, en tant que non-voyant, relevait souvent aux yeux des autres de l’exploit.
Durant d’autres interviews que j’ai pu réaliser, un tic de langage, comme beaucoup je pense, revient fréquemment, à savoir des « d’accord » et des « okay » pour acquiescer les réponses de mon interlocuteur. J’essaie alors de le remplacer par quelque chose de plus discret, pour ne pas parasiter la discussion, comme un hochement de tête. C’est en commençant l’entretien que je me rends compte que ces hochements de tête seront complètement inutiles face à Gaël Rivière qui est non-voyant. Un GROS stress en plus, qui fait pop dans ma tête au moment où le son de la caméra retentit pour dire que l’enregistrement commence.
Je vous laisse regarder l’interview, sur notre chaîne YouTube, pour laquelle j’ai pris le soin au montage d’enlever un maximum de ces « okay » et « d’accord ». La magie du montage. Bon visionnage.
Etienne Satre
PS : J’ai utilisé pour cet article le journalisme dit « gonzo », qui permet l’emploi de la première personne et l’apport d’informations subjectives au sujet de base. En espérant que cela vous ait plu,