Marie-Josée Barre

Hommage : Marie-Josée Barre Agénor, joyeuse et libre !

Je souhaite partager avec vous ces quelques mots en hommage à Marie-Josée Barre Agénor, qui nous a quittés il y a quelques jours. Elle fait partie des figures emblématiques de la culture réunionnaise et s’est investie sans relâche et avec passion auprès de la jeunesse, notamment dans les domaines de l’écriture et de l’audiovisuel.

« Embrayage » et « Plan Scénar-Action » dans les années 1990 ont été de véritables révélateurs de talents, offrant des tremplins à des artistes et des professionnels de l’audiovisuel de notre île : Marie-Alice Sinaman, Bruno Cadet, Jean-Pierre Boucher, Myriam Sellah, Véronique Barre, Jérôme Vellayoudom… que l’on retrouve ensuite dans la joyeuse petite troupe des Improductibles ! Jacky Grondin, Élyas Akhoun, Marie-Ange Frassati… qui se sont ensuite brillamment intégrés dans le paysage audiovisuel réunionnais !

Ardente militante féministe, elle a été nommée déléguée régionale aux droits des femmes à la Préfecture en 1994, poste qu’elle a occupé jusqu’en 2002. Elle y a engagé de nombreux projets qui perdurent à travers le tissu associatif pour l’égalité entre les hommes et les femmes, notamment en matière d’insertion et de réinsertion professionnelle, d’entrepreneuriat féminin et de changements de représentations. On lui doit la première enquête chiffrée sur les violences faites aux femmes à La Réunion (Enveff).

Esprit libre, grande amoureuse de poésie et de littérature, grande amoureuse de la vie, et grande amoureuse tout-court, elle avait cette incroyable générosité et ce don patient et joyeux de tisser des liens entre les personnes, générant des rencontres parfois improbables, toujours fertiles.

C’est au CEDAACE que je l’ai connue, en 1992, en même-temps que sa collaboratrice et amie Yannick Conan. Toutes deux sont indissociables dans le tissu de nos amitiés. Je m’occupais alors provisoirement de La rubrique des Journalistes en herbe (la RJH) qu’elle avait contribué à créer et où de nombreux adolescents d’alors avaient réalisé leurs premiers reportages et jeté leurs premières encres : Frédérique Lebon, Juliane Ponin-Ballom, Moniri M’Bae…

Chère, très chère Marie-Jo, un infini merci pour ton amitié indéfectible, pour ta présence joyeuse et libre. Que cette joie continue à te porter, à jamais légère, pour toujours indomptable…

Chère, très chère Marie-Jo, un infini merci pour ton amitié indéfectible, pour ta présence joyeuse et libre. Que cette joie continue à te porter, à jamais légère, pour toujours indomptable…

Patricia de Bollivier

A propos de l'auteur

Patricia De Bollivier

Reporter citoyenne et critique d'art. Patricia de Bollivier est critique d’art et commissaire d’exposition indépendante. Elle a dirigé l’Ecole Supérieure d’Art de La Réunion entre 2014 et 2021, après avoir assuré la coordination technique du projet de centre d’art de la Ville de Saint-Pierre et la gestion et la valorisation de la collection d’art contemporain de la Ville de Saint-Pierre. Elle a enseigné la théorie des arts à l’ESA Réunion, l’Université de La Réunion et l’ENSAM-Antenne de La Réunion et assuré la direction de projets artistiques (résidences, commissariats d’exposition, éditions). Docteure de l’EHESS en sciences de l’art, sa spécialisation et ses domaines de recherche portent sur la création visuelle à La Réunion et la création en situation post-coloniale.

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