[Komidi] 12 000 élèves invités gratuitement aux spectacles

KILTIR

Depuis 2008, la priorité du festival Komidi a toujours été de permette aux scolaires de découvrir gratuitement le théâtre. Cela représente un très gros travail d’organisation et a bien sûr un coût important !

Des chiffres

12 000 élèves sont concernés dans le Grand Sud de la maternelle au lycée. L’idée de départ, disent les organisateurs, est « de permettre aux enfants qui n’ont pas la chance d’être nés dans un milieu favorisé culturellement et économiquement, d’être malgré tout sensibilisés à l’éducation artistique, à la fois pour contribuer à leur réussite en tant qu’élève, mais surtout contribuer à leur émancipation ». Ce que confirme Maur-Anne Benoit Gonin chargée de l’organisation des spectacles scolaires pour le second degré à Saint-Joseph « le théâtre c’est un spectacle vivant, qui ne se lit pas, mais se regarde et se vit. Notre but est donc vraiment que nos élèves puissent se déplacer dans une salle et voir des pièces ».

Choisir des pièces adaptées

« Les pièces sont vues et choisies souvent à Avignon notamment par Elisabeth et Philippe Guirado et les membres de Komidi qui les accompagnent, explique Maur-Anne Benoit Gonin, on peut alors savoir quelle pièce proposer pour quel public scolaire. A cela s’ajoutent les fiches techniques que les comédiens envoient ». Cette année, en vedette pour les lycées, la pièce « 4211 », qui vient de recevoir plusieurs nominations aux Molières et dont Parallèle Sud reparlera. Des pièces comme « Une Vie, la course au bonheur » (d’Après Maupassant) ou « ZZAZ » seront plutôt présentées à des collégiens, « la Sorcière du placard aux balais » plutôt à des petits, et une pièce comme « One Shot », spectacle de rue, conviendra à un public beaucoup plus large.

Organisation géographique des représentations

Une fois ce choix effectué il faut organiser tout cela. Il faut tenir compte des salles disponibles, de leur capacité, des pièces qui ont été choisies et du public à inviter. Dans tous les cas, on essaie au maximum d’éviter que les classes se déplacent en bus. A l’auditorium de Saint-Joseph ou au chapiteau de la Rivière des remparts viendront de préférence des élèves d’établissements scolaires proches qui peuvent se déplacer à pied. A la salle de Vincendo, viendront prioritairement des collégiens, et des lycéens de Vincendo. Seules se déplaceront des classes éloignées des salles. Charge alors aux établissements, souvent aux référents « culture » ou aux directions d’écoles, de proposer des classes en fonction du panel proposé, et de réserver les bus. Et charge alors aux bénévoles du secteur de mettre en place les plannings, en fonction des durées de spectacles, des jauges, des effectifs des classes accueillies. C’est parfois un sacré casse-tête !

Maur-Anne Benoit Gonin explique « je suis en charge du second degré à Saint-Joseph uniquement, Elizabeth Guirado se charge des écoles primaires, et sur Saint-Pierre, Petite-Ile, … nous avons chaque fois un référent qui se charge de l’organisation ». Une grosse « machine », mais qui semble parfaitement bien huilée !

Longues files d’attente de scolaires au Chapiteau et à la salle Jacques Dau

Préparer les élèves en amont

Les classes ayant été choisies (Komidi propose, les établissements se positionnent), une information en amont est prévue. Fiche explicative, lien vers un teaser, parfois texte complet envoyé par la troupe, et souvent dossiers pédagogiques fournis par les acteurs eux-mêmes, qui interviennent parfois dans les établissements. Cela permet de sensibiliser les élèves à ce qu’ils vont voir en particulier sur certaines pièces qui sont portées par des thèmes très forts. C’est aussi un travail important. « Grâce à l’informatique, j’y passe des centaines d’heures, on arrive à diffuser facilement l’information à destination des collègues qui viendront avec leur classe » ajoute Maur-Anne Benoit Gonin.

Des artistes de renom viennent au contact des élèves

Pour compléter tout cela, il y a aussi quelques rencontres avec des acteurs après les spectacles, mais aussi pour des élèves chanceux dans leur classe ! Et puis certains acteurs viennent aussi dans la classe théâtre ou à l’option théâtre et participent souvent avec les élèves. Ci-dessous un bel exemple d’échanges avec Christophe De Mareuil (Mademoiselle Molière, Les 39 Marches) et Anne Bouvier (deux « Molière » en 2016 pour le Roi Lear puis 2019 pour Mademoiselle Molière) avec une classe de collège en 2017. Inutile de dire que ces élèves garderont en mémoire ces échanges à vie !

spectacles komidi
Une classe de collège avec Christophe De Mareuil

Si le public connaît Komidi, qui s’est aujourd’hui fait une place irremplaçable dans le paysage de la culture réunionnaise, l’idée de départ est toujours là : emmener des élèves voir une pièce de théâtre ! C’est beaucoup de travail, mais les 120 bénévoles de ce festival sont en retour très fiers de pouvoir offrir cela au public réunionnais et en particulier aux scolaires.

Dominique Blumberger

Pour rappel, le festival Komidi 2024 se déroulera du 23 Avril au 04 Mai

A propos de l'auteur

Dominique Blumberger | Reporter citoyen

Ancien enseignant et directeur à la retraite, Dominique Blumberger a rejoint les rangs de Parallèle Sud quelques mois après son lancement. Passionné de musique, gros lecteur, il propose d’ailleurs souvent des avis sur ce qu’il a lu, il affectionne plus particulièrement les portraits et les reportages.

Articles suggérés