Après de nombreux accidents mortels dans le monde et y compris à La Réunion, la campagne au rappel pour les airbags Takata déféctueux continue. Le plan d’action Stop Drive s’intensifie, radio, télé, presse : nous allons être « martelés » de prévention avant la montée des températures en été. Environ 21 000 véhicules doivent encore se présenter aux concessionnaires automobiles pour faire changer leur airbag défectueux.
Pour rappel, Takata est un ancien constructeur japonais d’airbag qui utilisait du nitrate d’ammonium comme propulseur. Celui-ci devient instable avec la chaleur et l’humidité. En cas d’accident, l’airbag se déploie, mais fait aussi exploser des composants, projetant des morceaux de métal dans l’habitacle.
Ce défaut de fabrication a causé la mort d’une vingtaine de personnes en France dont une grande partie en outre-mer, à cause des températures plus chaudes. Le dernier décès en date lié au défaut à La Réunion remonte à ce début d’année. Cliquez sur le lien pour voir la liste des véhicules concernés.
Dans la continuité de son plan d’action Stop Drive en février, et avec l’été qui approche, la préfecture déploie davantage de moyens pour inciter les quelque 21 000 véhicules restants. « Les Réunionnais vont l’avoir en boucle », c’est ce qu’annonce Philippe-Alexandre Rebboah, président du SICR (Syndicat de l’importation et du commerce de La Réunion), avec 30 000 euros investis par la préfecture pour diffuser ce message. Le SICR finance 64 spots télévisés qui seront aussi diffusés sur les chaînes locales. Un affichage est prévu sur certains bus, ainsi que sur les panneaux d’affichage sur les 4 voies de l’île.
Vincent Bernard-Lafoucrière, directeur du cabinet du préfet, précise : « On est là aujourd’hui pour rappeler aux Réunionnais les risques qu’ils encourent avec l’airbag takata. » « En février il y avait encore 35 000 véhicules potentiellement concernés. On a fait des progrès mais il reste encore plus de 20 000 véhicules potentiellement concernés donc on relance une campagne de sensibilisation, d’alerte. Aujourd’hui les stocks sont disponibles, on incite tout le monde à vérifier son véhicule, et à en parler autour de soi, car il y a un vrai danger de mort avec ces airbags takata. »
Il rappelle aussi que le changement d’airbag est totalement gratuit, tout comme le remorquage du véhicule si on ne veut pas le conduire jusqu’au concessionnaire. Depuis le mois de juillet le ministère des Transports travaille sur des mesures supplémentaires pour permettre aux forces de l’ordre d’immobiliser un véhicule lors d’un contrôle si l’airbag n’est pas changé.
La préfecture déclare que 35% du stock nécessaire est déjà sur l’île, ce qui devrait fluidifier les changements sur les voitures.
« Sous 10 jours »
10 jours sont nécessaires pour recharger les stocks à La Réunion, ajoute le président du SICR. « Les airbags ont la possibilité de voyager par avion, donc le réapprovisionnement est relativement facile du moment qu’il est disponible en usine. Si à l’époque, ce réapprovisionnement posait un problème, depuis le nouvel arrêté, des véhicules sont mis à disposition des personnes concernées, donc il n’y a aucun sujet à ne pas faire changer son airbag. »
En contactant un concessionnaire de Saint-Denis après l’annonce, les délais annoncés aux propriétaires d’airbags défectueux restent de 1 mois, comme au début de l’année. Le concessionnaire ajoute que suite à l’annonce de la préfecture, un point devrait être fait pour probablement baisser ce délai et pouvoir changer plus rapidement les airbags.
Malgré l’instabilité gouvernementale, le directeur de cabinet assure que c’est un sujet majeur et que le prochain ministère des Transports — s’il venait à changer — traitera le dossier comme une priorité et affirme que les préfectures restent là pour suivre ce sujet de manière continue.
Après le changement par le concessionnaire, l’objet défectueux reste dangereux. Il est détruit ici ou ailleurs avec des filières d’exportation qui les prennent en charge, selon Vincent Bernard-Lafoucrière.
Etienne Satre
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