Le défi du 18ème gite de La Nouvelle à Mafate

Dans le cirque de Mafate, à La Nouvelle, Jessica et Michaël se lancent dans la création d’un 18ème gite de l’îlet. Cette destination touristique est de plus en plus fréquentée. Dans un lieu aussi reculé, tout est apporté par hélicoptère, trouver de la main d’œuvre est compliqué, la concurrence déjà implantée, mais le couple compte bien relever le défi.

Avant de se lancer dans le projet de créer un nouveau gîte à la Nouvelle, l’objectif était de passer par le site Gite de France pour être référencé à l’échelle nationale. Ce dernier propose des gites labellisés « Gite de France » à travers tout le pays aux touristes, et s’occupe également des réservations. Finalement, les démarches étaient trop lourdes à compléter dans le contexte du cirque et de ses contraintes. Tout comme le FEDER, un « soutien à la création d’hébergement touristique ». ‹‹ Ils demandent trop de choses, que nous ici on n’a pas en fait. Une décoratrice, un architecte, un paysagiste, un expert-comptable. Nous on ne peut pas, et si on demande le FEDER c’est aussi pour avoir des subventions. En plus ça fait beaucoup de papiers, donc on a laissé tomber et on a commencé les travaux.[…] Même pour la construction, c’est compliqué car il faut passer par plusieurs organismes, l’ONF, le parc, l’organisme pour l’eau et la fosse septique, la DEAL, la mairie et il faut obtenir l’accord de chacun. On a déjà eu un refus alors qu’on fait tout ce qu’il faut, ça va faire la cinquième fois qu’on refait une des demandes. On a besoin de travailler. ››

Après presque deux ans de préparation, les travaux pour Jessica et Michaël ont débuté en décembre 2024. Michaël, ouvrier polyvalent dans le BTP, a essayé de se débrouiller seul avec l’aide de quelques camarades ‹‹ Le début des travaux c’était le 15 décembre 2024, que le weekend pour moi, et un peu le soir car je travaille en même temps. La semaine, il y a un camarade qui travaille sur le chantier. ›› ‹‹ Michaël il sait tout faire : maçonnerie, électricité, fosse septique, je vois pas à quoi il n’a pas touché ›› répond sa femme Jessica.

Que prévoir quand on décide de construire un gite à Mafate ?

Tous les matériaux dont le couple a besoin arrivent en hélicoptère, comme quasiment tout à Mafate. Le bois, le métal, le parquet, les vis, le mobilier, les canalisations, la nourriture, tout. ‹‹ Il faut vraiment bien calculer tout ce qu’on fait, ne rien oublier dans les bas car l’hélicoptère c’est cher et si il te manque des vis par exemple, là, c’est compliqué. Au total, pour le bungalow et l’espace salle à manger, on a dû payer 15 charges en hélicoptère. Une charge c’est dans les 200 euros. ››

Concernant l’électricité, ils utilisent des panneaux solaires comme la plupart des gens dans le cirque. Aussi, peut-être, un groupe électrogène sera nécessaire pour alimenter le four ou d’autres équipements qui demandent beaucoup d’énergie. Peut-être car c’est encore un investissement de plusieurs milliers d’euros, sans compter l’hélicoptère et une assurance pour le vol, au cas où il soit abimé pendant le vol.

Quelles étaient leurs motivations pour créer un 18ème gite à La Nouvelle ? Jessica et Michaël racontent vouloir désormais travailler pour eux-mêmes, pouvoir organiser leur emploi du temps comme ils le veulent. Un raz le bol de travailler pour les autres, alors qu’ils ont la capacité sur leur terrain pour tenir leur propre affaire.

Au milieu de ce terrain se trouve un lieu-dit, la Mare Guelain, qui est devenu le nom du gite. C’est un espace qui crée une piscine naturelle lors des fortes pluies, mais qui ne présente aucun danger pour le premier bungalow et ceux qui viendront. En effet, car ces derniers sont construits sur pilotis, une idée originale pour peut-être se démarquer de la concurrence. ‹‹ Le repas aussi, on va faire quelque chose qui n’est pas fait sur la Nouvelle, mais on ne va pas en dire plus pour le moment… ››

À termes, le gîte verra deux autres bungalows sortir de terre, et un kiosque sur pilotis toujours, au milieu de la mare. Une capacité de 12 couchages en plus sur La Nouvelle, de quoi diversifier encore plus l’offre sur place.

Etienne Satre

A propos de l'auteur

Etienne Satre | Etudiant en journalisme

Etienne Satre a rejoint l'équipe en janvier 2024 en tant qu'apprenti journaliste. Il étudie à l'Institut de l'image de l'océan indien (Iloi) basé au Port.

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