Le festival Komidi en dix mots-clés

THÉÂTRE

Plus que quelques jours avant le début du festival Komidi, qui aura lieu du 23 Avril au 3 Mai. C’est l’un des festivals les plus importants de France et sans doute le plus « original » !

Comme l’ont rappelé Patrick Lebreton, Maire de Saint-Joseph et Philippe Guirado, président de l’Association Komidi, lundi 14 en conférence de Presse, c’est la 17^e édition de ce festival. D’abord proposé uniquement sur Saint-Joseph, il se décline aujourd’hui dans sept communes de l’île grâce à des partenariats, institutionnels et privés, avec des salles et des communes. Les troupes sont invitées pendant deux semaines (hébergement, voiture, repas du soir), cela ne se voit quasiment nulle part ailleurs. Spectacles à petit prix (5€ ou 12€ et même 2€ pour les places « familles » proposées par l’intermédiaire des élèves) mais aussi plus de 50 spectacles offerts aux scolaires de la maternelle au lycée.

En une dizaine de mots clés, évoquons ce festival pas comme les autres…

Saint-Joseph : Bien entendu, c’est « le berceau de Komidi ». C’est ici que le festival est né en 2008, « son zombri lé koupé a Saint Joseph », comme le dit le maire le sourire aux lèvres. Grâce au soutien de la Ville, les spectacles vont dans les écarts, dans des petites salles, à la rencontre des gens y compris dans les écarts. « La culture est un bien commun […]. Komidi est incontournable à Saint-Joseph mais aussi à La Réunion. C’est la fête de la culture pour tous. […] Les valeurs de proximité, de démocratisation de la culture pour tous et partout sont nos priorités » ajoute Patrick Lebreton

Bénévoles : Le festival ne fonctionne qu’avec des bénévoles (135 cette année), c’est unique pour ce type de festival ! Seuls les comédiens et les techniciens sont salariés, car ce sont des professionnels. Ils sont plus d’une centaine à fabriquer des décors, à rechercher et assurer des hébergements, s’occuper du choix des spectacles, des contacts avec les troupes, de la programmation, de la recherche d’accessoires, et de la gestion des spectacles. Les gradins du Centre Social qui accueille la conférence de presse ont été fabriqués par les bénévoles le week-end des 12 et 13 avril !

Caverne des Hirondelles :  Située sur le site de la Rivière des Remparts près de l’ancienne usine du piton (féculerie-distillerie). C’est dans l’ancienne usine que Komidi établit ses quartiers pendant toute la durée du festival. C’est sur le stade qu’est monté le chapiteau où sont présentés les « plus gros » spectacles. Le soir, bénévoles et comédiens s’y retrouvent pour partager un repas, échanger, et … écouter les concerts mis en place par les organisateurs. C’est un peu le centre névralgique du festival. Ce lieu et ses abords, la ville envisage à terme de les aménager et d’en faire une sorte de « sanctuaire culturel ».

Spectateurs : Sans spectateurs, pas de spectacle ! 35 000 spectateurs sont encore attendus cette année. Entre les spectacles tous publics et les spectacles scolaires, plusieurs dizaines de milliers de spectateurs chaque année. La plupart se jouent à guichet fermé. Les amateurs de théâtre savent désormais comment il faut procéder pour obtenir des places : dalons (sympathisants), puis une première vente en ligne avec des billets à 12€, et une deuxième vente en ligne avec des billets à 5€. On peut aussi le soir des spectacles, attendre à l’entrée, il reste parfois quelques places ! Le fonctionnement s’est bien rodé au fil des années.

Scolaires : Plus de 50 spectacles à destination d’environ 12 000 élèves sont proposés sur Saint-Joseph, de la maternelle au lycée. Plusieurs salles accueillent ces spectacles dans les bas mais aussi dans certains écarts. Les enseignants s’inscrivent, préparent le plus souvent leurs élèves en amont afin qu’ils puissent pleinement profiter du spectacle proposé. Parfois, notamment avec des collégiens et des lycéens, les acteurs acceptent d’échanger à la fin du spectacle.

Salles : Il y en a chaque année quelques-unes supplémentaires, dont la petite salle du centre social où a eu lieu la conférence de presse. Elle accueillera essentiellement des gens du quartier pour les différents spectacles proposés. Une dizaine de salles donc sur Saint-Joseph, mais aussi à Petite-Ile, aux Avirons, à l’Etang-Salé, à Saint-Pierre, au Tampon, à Saint-Paul et à Saint-Denis. Quel que soit l’endroit où l’on habite, on devrait pouvoir trouver un spectacle auquel assister !

Décors : Tous les décors ou presque sont fabriqués sur place. Cela évite des frais de transport et d’immobilisation (certaines troupes jouent juste avant ou juste après Komidi). Cela permet aussi de fabriquer des décors conformes aux possibilités de stockage et de transport et facilement démontables. Il suffit de voir le décor de la pièce « Courgette » pour imaginer en quoi consiste le travail des bénévoles chargés de la construction des décors ! 

Comédiens : Plus d’une centaine de comédiens venus pour beaucoup de l’hexagone (28 troupes) et d’Europe, mais aussi des comédiens locaux (15 troupes locales) qui trouvent l’occasion de mettre en valeur leur pièce, ou de la roder avant d’être jouée dans l’hexagone. Le festival Komidi est devenu incontournable pour beaucoup, un tremplin pour d’autres. La plupart des acteurs ont envie d’y venir, beaucoup d’ailleurs reviennent !

Places : Certains spectacles affichent complet sur le site, mais cela ne veut pas dire qu’il ne reste pas de places ! Il reste des places sur le site sur de nombreux spectacles et Philippe Guirado rappelle qu’ « on peut encore trouver une place à l’entrée si l’on vient tôt, rarement nous avons refoulé des gens à l’entrée » (une jauge de 10% environ est réservée pour les spectateurs « de dernière minute ».

Avignon : C’est essentiellement au festival d’Avignon que les contacts avec les troupes sont pris. Un groupe de bénévoles se partage les spectacles. Chacun en voit parfois jusqu’à cinq par jour ! Une fois les contacts établis, il reste à planifier les dates, à organiser déplacement et hébergement. Pas toujours une mince affaire pour des bénévoles qui pour la plupart ont une activité professionnelle parfois très chargée !

Lakadémi Komidi : Projet conçu sur trois ans, « il montre cette volonté de l’association à former et accompagner de jeunes comédiens, comme l’a fort justement souligné la directrice régionale des affaires culturelles, rappelant que la culture est un formidable facteur de cohésion sociale ». Auditions pendant près d’une semaine il y a deux ans à Léspas Saint Paul, résidence d’une semaine tout début avril au même endroit. Au passage une belle collaboration entre Komidi et le responsable de Léspas ! Le spectacle « Un songe » a déjà été joué à Léspas, sera joué plusieurs fois pendant le Komidi, puis au Festival d’Avignon et surtout dans les grandes écuries du Château de Versailles pour la clôture du Mois Molière !

Début de la 17^e édition dans une grosse semaine, n’hésitez pas à réserver des places si par malheur, vous ne l’avez pas encore fait !

Dominique Blumberger