Le Mouvman Lantant Koudmin (MLK) réagit à la publication du Plan stratégique académique 2025-2029, un document élaboré par les autorités académiques sans présentation préalable au Conseil académique des langues régionales (CALR), contrairement à ce que prévoient les textes. Le MLK dénonce un manque de transparence et une prise en compte jugée insuffisante des enjeux linguistiques réunionnais.
Les semaine passent depuis la révélation par Parallèle Sud de la décision du recteur de La Réunion de rejeter le Projet pour l’enseignement de la langue et de la culture réunionnaises (PELCR). Dernière info en date, la présentation par le rectorat du PSA 2025-2029 sans aucune consultation préalable. Une décision qui fait réagir le MLK, par la voix de Nadia Sintomer et Mickaël Crochet, alors que le recteur n’est toujours pas revenu sur ces propos, lui qui avaient qualifié le PELCR de « projet politique » pour l’écarter et alors qu’ils ont convié ce vendredi l’ensemble des membres du collectif rédacteur à une réunion de travail.
Une politique linguistique jugée minimale
Selon le communiqué, la « politique linguistique académique » inscrite dans le plan ne se résume qu’à quelques lignes présentées dans les actions 23 et 27 : « poursuivre la valorisation du créole dans les écoles et les établissements pour une meilleure connaissance et prise en compte du contexte territorial dans les apprentissages » et « promouvoir la culture locale à travers des partenariats renforcés avec les acteurs locaux. »
Le MLK estime que la formulation est manque de clarté pour un document censé définir des orientations structurantes. Selon le mouvement, les engagements pris par le Recteur, notamment l’intégration des fondamentaux du PELCR, ne sont pas respectés.
Un plan d’action LCR non conforme aux enjeux
Le communiqué annonce également que le Plan d’actions académiques LCR – Créole réunionnais 2025-2029, qui doit être examiné le 12 décembre, ne répond pas aux besoins linguistiques, éducatifs, culturels et sociaux de La Réunion.
Le MLK prévoit de le soumettre à des experts linguistes externes dont les conclusions seront présentées au prochain CALR. Selon le mouvement, ce plan « ignore le rôle central du bilinguisme », pourtant essentiel pour une politique linguistique cohérente dans le péi.
Appel au boycott et dénonciation d’une vision centralisatrice
Face à cette situation, le MLK annonce son boycott des travaux de la commission chargée d’évaluer le plan. Le mouvement refuse de « cautionner une politique linguistique » dont les orientations viseraient à promouvoir une identité nationale, européenne et internationale au détriment de la culture réunionnaise.
Le communiqué cite un extrait du rapport d’étape du PSA 2021-2025 : « mieux se connaître pour construire une identité nationale, européenne et internationale. » Le collectif voit dans cette position, une menace directe pour l’avenir du créole réunionnais et « nout kalité rényoné. »
Un appel à la mobilisation en 2026
Le mouvement affirme que la Réunion se trouve à un tournant historique pour la défense de ses droits linguistiques et culturels. Une grande mobilisation sera lancée au début de l’année 2026 afin d’« anlériz nout kalité rényoné ». Une réunion d’organisation est déjà prévue le 13 janvier 2026.
La rédaction de Parallèle Sud

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