Dans un courrier adressé à la rédaction de Parallèle Sud, le recteur de l’académie de La Réunion, Rostane Mehdi, s’explique quant à l’utilisation du terme « politique » pour justifier le rejet du Plan pour l’enseignement de la langue et de la culture réunionnaises (PELCR).
Fin septembre, le collectif 20 ans de créole à l’école et Droits des enfants réunionnais avait demandé, par la voix de plusieurs de ses membres, à ce que le PELCR, « plan d’information qui a pour objectif principal de faire connaître les différentes offres d’enseignement concernant le créole réunionnais et d’informer la communauté éducative sur l’importance de la langue maternelle dans le processus d’apprentissage » soit soumis au vote consultatif du Conseil académique de la langue créole.
Comme expliqué dans l’article paru ce matin, le recteur avait rejeté la demande considérant qu’il s’agissait « d’un texte à caractère politique (qui) ne saurait être soumis à validation ou adoption lors d’un instance académique. » Dans un courrier adressé à la rédaction ce matin, il s’explique sur l’utilisation de ce terme :
« Je veux lever toute ambiguïté sur l’utilisation du mot « politique ». C’est du reste, ce que j’ai rappelé lors de la réunion du conseil académique de la langue créole qui s’est tenue au rectorat le 27 octobre dernier. Ce que je voulais dire par là, c’est que ce Plan pour l’enseignement de la langue et de la culture réunionnaises (PELCR) est le résultat d’un travail conduit par des acteurs associatifs, dont les propositions sont avant tout en lien avec le combat culturel qui est le leur, porté par la volonté de faire bouger les lignes dans la société.
« Cette action ne relève pas tout à fait du même registre que celui de l’action académique, dont les orientations en matière de politique de la langue régionale sont arrêtées après consultation du comité social d’administration et du conseil académique de l’éducation nationale. Le rectorat de l’académie est une administration d’État, qui porte des projets qui doivent s’inscrire dans une logique liée à l’administration d’une académie. Dans ce cadre, le conseil académique de la langue régionale est consulté sur les conditions du développement de l’enseignement de ces langues et cultures régionales dans le cadre de l’élaboration d’un plan pluriannuel.
« Pour autant, je l’ai dit aux membres du conseil académique de la langue régionale et je le répète, je suis convaincu que l’École doit, si elle veut remplir efficacement et complètement ses missions, être ancrée dans son environnement social et culturel, et je veux également insister sur le fait que si nos démarches partent de prémisses qui ne sont pas exactement les mêmes, cela n’exclut en rien la possibilité qu’il y ait des convergences puissantes et substantielles quant aux propositions qui sont faites par les uns et par les autres. Et c’est effectivement le cas : si je devais établir un tableau de correspondance, on se rendrait compte que 70 à 80 % des propositions faites ou des actions envisagées par le PELCR apparaissent sous une forme conforme aux exigences d’expression rectorale et académique, dans le plan d’action académique sur la langue créole régionale 2025-2029 en cours d’élaboration. »
Olivier Ceccaldi


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