CRITIQUE
Plus qu’un roman, un plaidoyer autour de la protection des arbres
Bien sûr, il s’agit d’une fiction, mais le réchauffement climatique est au centre de ce roman. Au-delà de cette fiction autour d’une saga familiale (4 générations), le roman s’inspire de sources scientifiques parfaitement fiables, évoque la disparition progressive de nombreuses espèces d’arbres (surexploitation, maladies), les incendies, les insectes ravageurs, … et pose de vraies questions écologiques sur l’avenir de notre planète.
L’écrivain …
Michaël Christie habite le Canada, sur l’île Galiano, au large de Vancouver. Quand on lui parle de science-fiction, il explique (journal La Croix) : « La disparition de certaines essences d’arbres a déjà commencé. Les incendies de l’été sur la côte ouest des États-Unis et en Australie, la prolifération d’insectes ravageurs sont liés au réchauffement climatique. Cet été, en Colombie-Britannique, la province où je vis, nous avons battu des records de températures. Ce n’est pas de la science-fiction mais une réalité » et ajoute « j’ai cherché à comprendre comment des personnes interagissent sur plusieurs générations et les conséquences qu’ont leurs actes, notamment, sur l’environnement ».
L’intrigue en quelques mots
Le roman commence en 2038. Notre planète étouffe sous la poussière en grande partie parce-qu’au fil des ans, les arbres ont disparu, abattage intensif pour l’exploitation du bois et pour bâtir par exemple, mais aussi en raison de maladies diverses…. L’île de Greenwood au large de Vancouver en Colombie britannique est l’un des rares îlots où l’on trouve encore des espèces rares. Jake y travaille comme guide touristique et y gagne très modestement sa vie. Mais elle finit par découvrir qu’elle serait la dernière descendante de Harris Greenwood, homme qui construisit sa fortune grâce … à l’industrie du bois. L’histoire familiale des Greenwood se dévoile ainsi au travers de quatre générations.
Une petite mise en bouche…
« A mesure que succombent et disparaissent les forêts primaires partout sur le globe, le sol se dessèche, faute d’arbres pour protéger la terre des rayons implacables du soleil, ce qui entraîne la formation de nuages de poussière assassins, dont les particules extrêmement fines étouffent la terre. […] Les plus grandes fermes industrielles se retrouvent ensevelies et des villes entières étranglées. […] Les fermes industrielles font faillite, les marchés financiers suffoquent, le chômage galope, les incendies non maîtrisés et les émeutes de la faim se multiplient : il n’y a désormais comme seule réponse rationnelle que le désespoir le plus total ».
La vie des arbres, tous les personnages du roman y sont étroitement liés par leur histoire. Et l’auteur connaît parfaitement son sujet, de nombreuses informations souvent à caractéristique scientifique parsèment son roman. L’intrigue est intéressante, mais toutes ces informations scientifiques lui donnent davantage de sens et de profondeur.
Quand on a lu ce roman, on porte un autre regard sur les arbres, mais aussi sur ce réchauffement climatique dont on parle beaucoup, mais dont nos dirigeants ne se préoccupent guère !
Dominique Blumberger
Ce roman a été édité cette année en livre de poche et a été élu roman de l’année
Un lien intéressant concernant le peu d’efforts des grands pays du globe concernant le réchauffement climatique et les émissions carbone :