POLITIQUE
Projets en retard, dépenses contestées, arrêtés limitant les libertés… Depuis plusieurs mois, la gouvernance de la ville rurale de Bras-Panon ne fait pas l’unanimité dans la population.
La mairie de Bras-Panon a annoncé beaucoup de projets. Qu’en est-il à l’heure d’un premier bilan? Malgré des besoins urgents, plusieurs chantiers accusent des retards significatifs.
Le nouveau poste de police municipale et son Centre de Surveillance Urbain (CSU) accusent 2 ans de retard. 3 ans de retard pour la rénovation de l’école primaire de Narrassiguin. 1 an de retard pour la pose de 53 caméras de vidéoprotection. Les Panonnais attendent toujours l’ouverture d’une chambre funéraire municipale.
Les habitants du cœur de ville ne cachent plus leur agacement face aux travaux interminables du poste de police, qui semblent ne jamais trouver de fin. Les riverains et les commerçants déplorent les nuisances constantes, entre les bruits, les déviations de circulation, et la poussière.
Interdictions sur les berges de la Rivière des Roches
Pour beaucoup, ces travaux sont devenus un véritable fardeau au quotidien. « Cela dure depuis trop longtemps, et cela impacte vraiment la vie de quartier », explique un commerçant du centre-ville, qui préfère rester anonyme. « Les clients fuient à cause des désagréments. On dirait que la ville ne se soucie pas de l’impact sur les commerces locaux. »
Parallèlement, une autre source de mécontentement concerne un arrêté municipal récemment pris par le maire, interdisant les manifestations et l’utilisation de chapiteaux, enceintes ou barbecues sur les berges de la Rivière des Roches.
Lors d’un pique-nique sur ces mêmes berges, nous avons recueilli le témoignage de plusieurs riverains, profondément déçus par cette décision. « Néna des immeubles mais peu d’infrastructures pour que nos marmailles ou familles puissent se défouler le week-end », souligne l’un d’eux. « Le bord de la rivière, c’est notre histoire, notre patrimoine. Nous avons le droit de profiter de cet espace. »
1,2 millions d’euros pour le squash
Les riverains déplorent cette décision qu’ils jugent « liberticide », estimant que l’arrêté prive les familles d’un lieu symbolique de détente et de rassemblement. Beaucoup s’interrogent également sur la nécessité de ce type d’interdiction dans un cadre où les espaces publics manquent déjà cruellement.
En revanche, l’inauguration d’un terrain de squash pour 1,2 million d’euros financés à 90% par le Conseil Régional, destiné à une vingtaine de pratiquants, suscite des critiques, perçue comme une dépense non prioritaire alors que les impôts fonciers augmentent.
Par ailleurs, le budget des PEC, financé à 80 % par l’État pour un temps partiel de 20 heures, est souvent étendu à 30 heures à la charge des fonds communaux, alourdissant les dépenses publiques. Ce choix, bien que librement décidé par la municipalité, impacte directement la masse salariale. Certains habitants craignent ainsi qu’il n’entraîne une nouvelle augmentation des taxes foncières.
Des dépenses festives controversées
Enfin, pour la première fois une journée récréative pour les employés municipaux le 30 octobre 2024 a coûté 16 000 euros, en plus du repas traditionnel du personnel. Bien que destinées à renforcer la cohésion, ces dépenses sont critiquées pour leur timing avant les municipales de 2026.
Face à ces dysfonctionnements, l’opposition et les habitants s’interrogent. Entre mauvaise gestion, retards de projets et absence de communication, la gouvernance semble en crise.
Pourtant, malgré ces critiques, les organisations syndicales saluent une amélioration du dialogue social au sein de la mairie. Après un début de mandat tendu, elles constatent une meilleure prise en compte de leurs doléances.
Sébastien Autale
(Contribution bénévole)
Une petite pression municipale en réponse
Sollicitée depuis plusieurs semaines, la mairie de Bras-Panon n’a pas répondu directement aux questions du journaliste. En revanche elle a envoyé à Parallèle Sud un « Signalement de conflit d’intérêt potentiel ». Et le maire, sous la signature de son adjoint Mario Edmond, de nous suggérer : « dans un souci d’éthique journalistique, il pourrait être opportun de considérer un autre journaliste pour la couverture de sujets impliquant notre collectivité ». Ce qui relève d’une atteinte à la liberté du journaliste en question d’exercer son métier.
Rappelons donc ici que ce n’est pas aux élus de choisir leurs journalistes. En tout cas pas à Parallèle Sud. Dans nos publications, le code de déontologie journalistique garantit une approche rigoureuse et équilibrée, vérification des faits et enquête contradictoire, proscrivant toute tentative d’influence.
La rédaction de Parallèle Sud
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