Vous pensez peut-être qu’à La Réunion, on ne peut trouver des vignes qu’à Cilaos de la variété du raisin Isabelle. Et pourtant à Saint-Leu , Stéphane et Florian Thébaudin ont réussi depuis quelques années à cultiver un petit karo d’une variété de raisin blanc : le muscat de Saint-Valliers.
Parallèle sud vous emmène en reportage sur cette initiative d’un père et son fils qui rêvent de développer un petit élevage sous une treille de raisin et tout ça sans produits phytosanitaires.
Lorsqu’ils se consacrent à leur exploitation agricole — c’est-à-dire la plupart du temps — Stéphane et Florian vivent dans un container, tout près du karo, situé en contrebas de la route des Tamarins à Colimaçons (Saint-Leu). Dans leur cours, on retrouve des boutures de vigne en pots destinés à la vente sur les brocantes. C’est pour l’instant leur principale source de revenus.
« On a trois variétés, deux de raisin blanc : le muscat de Saint Valliers et une autre non identifiée dont la souche est Saint-Leusienne et une de rouge, le fameux raisin Isabelle » nous explique Stéphane, le père. Stéphane Thébaudin a été à la pointe de l’innovation de la filière spiruline à La Réunion dans les années 2010. Aujourd’hui, il expérimente la vigne dans les hauts de Saint-Leu où il transmet son savoir et sa passion à son fils fraichement bachelier du lycée agricole de Saint-Joseph. Stéphane surmonte son handicap grâce à son quad tous-terrains qui lui permet d’accompagner Florian sur la vigne.
En quelques saisons, les Thébaudin ont pu observer le développement et l’acclimatation de leurs ceps. Leur démarche est scientifique et ils mettent leurs réflexion en application sur un terrain naguère envahi des piquants « zépinars » de la Pointe des Châteaux. Le raisin, peu gourmand en eau, leur est apparu tout à fait adapté à l’aridité du site.
« Pas de -cide ici !»
Toute l’exploitation est bio, et les engrais sont naturels. Pas de pesticides, pas d’herbicides… Ils ont remarqué que cailles, faisans et perdrix se nourrissent des mouches des fruits. Ils protègent ainsi les premières grappes. L’idée, désormais est de mettre cette lutte biologique contre les nuisibles des culture au service d’un élevage de petit gibier.
Stéphane et Florian ont déjà imaginé faire pousser leur vigne en pergolas sous lesquelles s’ébattraient les galliformes comestibles. Pour rester dans l’esprit écologique de leur démarche, ils comptent se passer d’aliments importés et ont pensé développer un élevage de mouches soldats noires (Black soldier fly) pour donner les larves à manger aux volailles.
Pour cela, ils souhaitent faire appel à un financement participatif qui permettraient aux donateurs d’obtenir des productions de l’exploitation comme un pied de vigne ou une gelée.
Découvrez la suite du reportage en vidéo.
Léa Morineau et Franck Cellier
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