[Musique] Maronaz : le groupe 100% sud

TOUS LES MUSICIENS HABITENT SAINT-JOSEPH

Maronaz c’est d’abord et surtout une histoire d’amitiés. Les six musiciens se connaissent et travaillent ensemble depuis 15 ans. Mais l’amitié va bien au-delà de la musique, ce qui permet souvent de gommer rapidement quelques petits désaccords !

Les six musiciens sont originaires de Saint-Joseph (Vincendo et Parc à Moutons). Au départ, c’est une rencontre. « In dalon lu di a nou, vyin la boutik du coin na in zorey i jou djembé kom in malad. Ek Teddy et Sandro, nous sympathise ek lu, nou va jouer sa kaz . Maronaz i komans in pé par in sort antouraz pintad » confie Stéphane, le chanteur du groupe. Le « zorey » c’est Patrice, passionné de percussions. Il est l’un des éléments déclencheurs de la création du groupe.

Ils se réunissent pour partager leur passion de la musique avec des percussions traditionnelles autour de maloyas qui se jouaient à droite à gauche dans divers kabars (Daniel Waro, Alain Peters,…). D’autres musiciens se greffent progressivement. Ils seront un moment jusqu’à neuf. Depuis de longues années, ils sont six. Ils ont toujours le même plaisir à jouer ensemble. Et, comme le dit Sami, « le groupe plutôt basé sur les percussions, a évolué avec l’arrivée de Bruno et de David, vers des musiques plus électro acoustique qui apportent une énergie un peu plus rock».  

Un style musical « à part »

Maronaz c’est un style musical à part dans le paysage réunionnais. Les textes sont en créole, mais les influences musicales très diverses (reggae, rock, sega, maloya, ska, funk, blues). Et la musique est au service du texte et de la voix de Stéphane. Sergio Grondin a écrit un texte, les autres sont écrits par Stéphane qui puise son inspiration « dans la vie de tous les jours : une émotion, une rencontre, un saisissement… (le texte « chez Mémé » en est une belle illustration). Mon premier texte « Delivranz » a été joué la première fois chez l’ami Teddy, à Jacques Payet, dans les hauts de Saint-Joseph avec roulér, kayamb…»… Et de fil en aiguille, Maronaz a grandi et fait évoluer son univers musical. 

Pas des musiciens professionnels

« Notre richesse musicale c’est une certaine naïveté, explique Bruno le guitariste du groupe. Nous ne sommes pas forcément des grands musiciens. On construit ensemble. Chacun a sa place dans le groupe, apporte sa petite touche, et on se met d’accord. Quand ça nous plaît, on garde, et le public semble bien aimer ce qu’on fait ». Stéphane ajoute « la quantité i intéresse pas nous, on ne vit pas de ça, on a tous une activité professionnelle, on prend le temps de faire comme on sait faire ».

La scène, un plaisir unique et rare

« On n’a pas de tourneur » dit Stéphane, Bruno ajoute : « le démarchage c’est nous qui le faisons, il faudrait relancer pour se produire, et on n’a pas toujours le temps de le faire ». Et Sami complète en disant : « on n’est pas des musiciens professionnels, eux, c’est dans leur ADN, c’est leur métier de faire de la scène, nous on a tous un travail, mais on devrait quand même essayer de faire davantage de scènes car c’est sur scène qu’on donne le meilleur de nous ». Tout est dit… Maronaz tourne peu, et pourtant : Sakifo en 2018, plusieurs scènes au Manapany Surf Festival, des scènes aux rondavelles à St Leu,… Et surtout un prix Alain Peters en 2011, un prix du 20 décembre en 2017, ce qui, ici, sont de sérieuses références !

La chance d’avoir connu Pierre Macquard

Quand le groupe se produisait au club à tapas à St Pierre, ils ont rencontré Pierre Macquard qui leur a donné l’occasion de se produire à plusieurs reprises au Manapany Surf Festival. Didier (le patron du bar) a beaucoup contribué à faire connaître Maronaz. Pierre Macquard, lui, a offert au groupe ses premières scènes, donné des conseils éclairés. Stéphane explique que c’est quelqu’un qui a beaucoup compté pour eux et contribué à faire mieux connaître le groupe. C’est d’ailleurs à la suite de ces concerts que sortira le premier album huit titres : L’ambéli (2015). Un véritable aboutissement pour ce groupe de musiciens amateurs. Un autre album suivra en 2018 (Péï l eden).

L’envie de recréer, de se produire plus souvent

Aujourd’hui, le groupe répète moins souvent, car les obligations, notamment professionnelles, des uns et des autres, ne sont pas toujours compatibles avec des répétitions régulières. Mais le plaisir et l’envie sont toujours là. « Aujourd’hui, dit Stéphane, c’est plus difficile de faire des scènes quand vous avez des artistes qui viennent juste avec une clé USB ou d’une platine. Pour un organisateur, c’est du pain béni, quasiment du clé en mains. Pas de d’instruments et de micros à brancher, de longues heures, de balance… Mais on continue notre route, on va réécrire, recréer, avec l’envie de refaire de la scène dès que possible, avec de nouveaux textes ». « Se produire sur scène, pour des musiciens même amateurs, c’est quand ça qui compte vraiment » ajoute Bruno.

Avis donc aux organisateurs de spectacles ou de soirées kabar, Maronaz est toujours prêt à monter sur scène !

Prochain concert le 14 Octobre dans le cadre d’un concert programmé par l’AREC* à Petite -Ile.

Dominique Blumberger

* AREC : Cette animation propose chaque samedi matin un marché au niveau du Rond-Point de Grande Anse. Parallèle Sud en avait parlé dans un article paru le 05 Août de l’année dernière (https://parallelesud.com/?s=march%C3%A9+Bio+de+l%27AREC&id=15317)

liens youtube :

Po Kosa : https://www.musicinafrica.net/fr/directory/maronaz#

Fête de la musique 2023 : https://www.youtube.com/watch?v=L6X5C75O2M0

A propos de l'auteur

Dominique Blumberger | Reporter citoyen

Ancien enseignant et directeur à la retraite, Dominique Blumberger a rejoint les rangs de Parallèle Sud quelques mois après son lancement. Passionné de musique, gros lecteur, il propose d’ailleurs souvent des avis sur ce qu’il a lu, il affectionne plus particulièrement les portraits et les reportages.

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