LIBRE EXPRESSION
Selon les articles parus dans la presse, la CIREST envisagerait de voter en juillet prochain, l’augmentation de la taxe d’eau potable pour la commune de Saint André. « Une augmentation de 21% de la facture pour les 22 500 abonnés saint andréens » selon les informations transmises ! Cela nous interpelle et nous amène à réagir !
Nous tenons à rappeler que durant les 6 années de mandature, de 2008 à 2014 (la compétence n’était pas encore transférée), il n’y a jamais eu d’augmentation des taxes d’eau potable et d’assainissement à Saint André. Nous avions mis un point d’honneur à veiller à ne pas diminuer le budget des ménages des familles saint andréennes déjà très affectées par le coût de la vie.
Lors de la dernière campagne municipale, des promesses ont été faites. Notamment celles de ne pas augmenter le prix de l’eau. Il convient maintenant que la municipalité de Saint André tienne les engagements pris. Les saint andréens subissent sûrement la perte d’influence de l’actuelle majorité municipale au sein de l’intercommunalité, ce qui fragilise la ville. En dépit du climat peu consensuel au sein de cette collectivité, les élus communautaires de Saint André, qui représentent près de 60 000 habitants, avaient la responsabilité et mandat pour diriger l’intercommunalité et garantir des orientations conformes aux engagements électoraux. Ils en avaient même le devoir. Quelle sera leur capacité aujourd’hui à s’opposer à une mesure dégradante pour les consommateurs et à empêcher toute augmentation de taxe ? La dénonciation par le maire de Saint André de ceux qui aujourd’hui assument la compétence et la délégation n’est pas suffisante. Saint André doit se faire entendre et les promesses doivent être tenues !
En outre, et au-delà de la contestation, il conviendrait, dans un esprit de dialogue et de concertation, de voir beaucoup plus loin. Nous demandons une mise à plat des différents contrats afin de faire toute la transparence sur les avancées, les échéances et les prix qui varient en fonction des communes avant que toute décision soit prise et validée.
Enfin, sur ce dossier important de la politique de l’eau, nous attirons fortement l’attention des collectivités (l’intercommunalité [compétente en matière de gestion de la politique de l’eau sur son territoire], le département [compétent dans la mise en place du SDAGE] et la Région [autorité de gestion des fonds européens]). Il est urgent de prévoir l’émergence d’une politique garantissant la préservation et une répartition équitable de la ressource en eau. De même, nous pensons qu’un prix unique de l’eau à la Réunion, passe par l’émergence de projets d’envergure et à la hauteur des enjeux sociaux et économiques. Dans ce sens, nous plaidons pour l’émergence rapide du projet MEREN (mobilisation de la ressource en eau sur la région Nord et Est), en complément de ce qui se fait déjà en matière d’interconnexion.
Eric Fruteau
Chaque contribution publiée sur le média nous semble répondre aux critères élémentaires de respect des personnes et des communautés. Elle reflète l’opinion de son ou ses signataires, pas forcément celle du comité de lecture de Parallèle Sud.