Dans quelques semaines, le NHAVIR (Nouvel Hébergement pour les Auteurs de Violences Intrafamiliales à La Réunion)ouvrira ses portes à La Ravine-des-Cabris pour accueillir des auteurs de Violences Intra-Familiales (VIF) . Ce centre de prise en charge a pour vocation de réduire la récidive, d’éloigner le conjoint violent du domicile, et d’accompagner les auteurs vers la réinsertion. Le projet est notamment porté par l’association Réseau VIF.
La Réunion occupe une place sur un triste podium, c’est le deuxième département français le plus touché par les VIF (Violences intrafamiliales). Et c’est de pire en pire puisque, en 2024, le nombre de cas a augmenté de 16%.
L’association Réseau VIF créée en 2013, engagée dans la lutte contre la récidive, sera chargée de mener le dispositif NHAVIR qui est dans les cartons depuis 2021.
Pour Dominique Tanguy, directeur du service pénitentiaire d’insertion et de probation (SPIP), il faut que les auteurs comprennent pourquoi ils sont violents avec l’objectif de promouvoir l’aménagement de peine tout en éloignant l’auteur des violences du domicile, en permettant un accompagnement continu et en s’assurant du respect des obligations légales (ordonnance d’éloignement, obligation de soins etc.) . « Ce dispositif de placement à l’extérieur coche les cases de la prévention de la récidive, la sécurité publique et la protection des victimes », indique-t-il.
Le centre comportera 8 places pour l’ensemble de l’île. C’est peu, mais la Justice espère développer ce genre d’initiatives. Ce dispositif considéré comme un aménagement de peine concernera des personnes condamnées, normalement pour des peines de moins d’un an , mais il n’est pas exclu que des fins de longues peines puissent être aménagées au sein du centre. Le centre devrait être en capacité d’adapter son organisation à des horaires de travail.
Un changement de paradigme
Nathalie Le Clerc’h, substitut général de la Cour d’appel de La Réunion rappelle : « Trop longtemps, on a considéré que les femmes devaient partir du domicile en cas de violences . Ce n’était pas juste. Il faut désormais travailler pour éloigner les auteurs plutôt que les victimes. »
Ce centre qui a vocation à réduire la récidive, ne sera pas juste un hébergement mais permettra une prise en charge globale avec des psychologues, des éducateurs et intervenants extérieurs.
Pour Carine Volvert, présidente de Réseau VIF , le plus important est de faire comprendre aux auteurs pourquoi ils sont violents. « Sinon, ils font leur peine et ils recommencent. »
Le vendredi 7 février aura lieu un journée portes ouvertes pour les professionnels qui se sentent concernés par la cause.
Léa Morineau
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