Ils sont déjà près de soixante à s’être déclarés. Mais pourquoi donc les législatives attirent-elles autant de candidats?
Les trois-quarts des candidats n’ont aucune chance de gagner. Au mieux, ils pourront prétendre au remboursement de leurs frais de campagne s’ils atteignent 5% des suffrages. Certains font leurs armes, tentent de se faire connaitre pour une élection ultérieure, d’autres croient en leur destinée, poussés qu’ils sont par quelques camarades rencontrés dans le chemin, et qui se présentent devant les électeurs « à leur demande ». Mais il y a une motivation que personne n’oublie.
À partir de 1988, le législateur a adopté de nombreuses dispositions en matière de financement de la vie politique et des campagnes électorales, destinées à en assurer la transparence. Les partis politiques reçoivent une aide de l’État, qui constitue désormais leur principale source de financement et dépend de leurs résultats aux élections législatives pour l’essentiel. En contrepartie, les dons des autres personnes morales sont interdits.
Pour moitié, en France hexagonale, ce seront les résultats au premier tour des dernières élections législatives qui en définiront le montant : cette fraction des crédits publics bénéficie aux partis ayant présenté, dans au moins 50 circonscriptions ou dans au moins un département ou une collectivité d’outre-mer, des candidats ayant obtenu au moins 1 % des suffrages exprimés.
Outre-mer, chaque candidat compte
La modalité dans l’Hexagone qui vise à limiter le nombre de candidatures n’existe donc pas dans les territoires ultramarins. Chaque candidat, chez nous, peut légitimement espérer atteindre les un pour cent des votes, et se constituer un petit pécule en vue d’une échéance à venir. Chaque voix rapporte à son candidat 1,64 euro par an.
L’autre moitié des quelque 66 millions d’euros dépensés annuellement par l’Etat pour le financement des partis politique iront aux partis représentés au Parlement, en proportion du nombre de députés : seuls les partis bénéficiant de la première fraction sont éligibles à la seconde. Mais ça, c’est une autre histoire.
PhN