LE TROISIEME TOUR
Depuis une semaine, nous assistons à une pièce dont nous sommes toutes et tous les spectateurs. Il y aurait de quoi rire si les enjeux et les attentes des citoyens n’étaient pas si importants.
Si l’on regarde du côté de la présidence de la République, il est évident que les résultats des législatives et des européennes n’ont pas été pris en compte. La démission du gouvernement remise par le Premier ministre est l’acte minimum qui pouvait être attendu. Ce gouvernement démissionnaire va rester en place jusqu’à la nomination du prochain, ce qui peut prendre des semaines ou plus. Ainsi, les perdants vont gérer les affaires courantes et les événements tels que les Jeux Olympiques.
Dans le même temps, le groupe macroniste travaille ardemment à la création d’une coalition qui les mettrait au centre du jeu. Cette tentative ratée lors de la précédente législature, leur permettrait de conserver le pouvoir, en grande partie, alors même que leur politique a été rejetée par une majorité de Français. Un vrai tour de passe-passe.
À l’extrême droite, le Rassemblement national joue les victimes et s’opposera à toute majorité ou toute coalition. Par cette manœuvre, ils pensent capitaliser en vue des prochaines élections et n’agiront probablement pas pour l’intérêt général.
La droite dite « ciottiste » s’oppose à toute coalition mais leur faible poids politique n’intéresse personne. La droite républicaine est partagée entre ceux qui souhaitent rester indépendants et ceux qui sont prêts à s’associer au camp d’Emmanuel Macron. Mais pour ces derniers, il s’agit davantage d’en retirer des bénéfices personnels, des nominations, qu’autre chose.
Au Nouveau Front populaire, ce sont bien d’anciennes querelles qui se font face. Entre la France Insoumise, le Parti Socialiste, les écologistes, les communistes, cela manque de liant. En plus des divergences philosophiques ou idéologiques, les égos prennent le dessus. Le spectacle donné par les intervenants successifs dans les médias est à pleurer. Que pouvait espérer de mieux le Président de la République ?
Nos représentants font honte aux citoyens qui se sont déplacés aux urnes. Que ce soit des votes d’adhésion ou de rejet, nos élus ont le devoir de travailler pour l’intérêt général en respectant leurs convictions.
Avec un déplacement aux urnes inattendu et important, de nombreuses personnes attendent des réponses à leurs problèmes et difficultés quotidiennes. Ce grand cirque politique, s’il dure, ne peut développer que rancœur, amertume et dégoût et ainsi servir le parti de la colère. Tout n’est pas perdu, il est encore temps d’agir.
Jean Fauconnet
