Faire de l’étang Saint-Paul un pôle économique sans en dénaturer son côté traditionnel, permettre à ses habitants d’entreprendre dans le respect de la nature, tel est le projet du PTCE Tour Létan Sin Pol porté par Coralie Hoarau.

« Dans l’étang Saint-Paul, la plus grosse des pollutions c’est la boue, qui fait baisser le taux d’oxygène dans l’eau, avant les fosses septiques défaillantes et les intrants agricoles », indique Coralie Hoarau, coprésidente du PTCE (pôle territorial de coopération économique) Tour Létan Sin Pol. Devant une petite assemblée d’une trentaine de personnes, le 14 avril à la salle polyvalente de Grande-Fontaine, la jeune femme expose son projet de valorisation de l’étang Saint-Paul et ses habitants. Un quartier qu’elle connait bien, elle a dirigé auparavant les Jardins de Fond Imar, à quelques pas de là.
Tout le propos était de montrer que « c’est possible ». Quoi ? Créer de l’emploi dans un quartier, celui de l’étang côté Tour des Roches à Saint-Paul, particulièrement défavorisé. « Soixante pour cent des habitants de ce quartier sont illettrés », souligne Coralie Hoarau. Le tout à partir du PTCE insufflé par la mairie de Saint-Paul après une première étude de territoire, en associant les habitants, les associations, les agriculteurs, les entreprises, les commerces, les institutions qui s’occupent d’emploi, les organismes de recherche. Il s’agit de développer un tourisme durable autour de l’étang. Mais, pour développer l’activité économique, il faut protéger et exploiter sans abîmer, tant autour de l’étang qu’en amont, puisque la presque totalité des ravines saint-pauloises finissent par se déverser dans l’étang Saint-Paul. « Des ravines qui, précise Coralie Hoarau, coulaient en permanence à l’arrivée de l’homme sur l’île, avant qu’il ne rase les forêts. »
Planter des arbres dans les Hauts

« Planter des arbres ou du vétiver le long des ravines, retrouver un sol vivant, conserver les andains, créer des bassins d’orage, ralentir le chemin de l’eau, planter le long des courbes de niveaux… » sont autant de propositions que porte Coralie Hoarau pour les Hauts. Et « construire des chambres d’hôtes », ou valoriser les mangues, fruits à pain, noni, piment, coco, tamarins et même le papyrus abondants autour de l’étang et « encore sous exploités », via des laboratoires de transformation.
Un marché de producteurs existe déjà, il sera bientôt déplacé à la grotte des Premiers habitants le deuxième dimanche de chaque mois. Il sera possible de découvrir le projet de Coralie Hoarau le 24 mai le Jour de la nuit au Fond Imar (*) avec le parc national, ou encore le 10 mai chez Franswa Tibère (**) et son université Zarboutan.
Philippe Nanpon
(*) Chemin du Tour des Roches.
(**) 519 chemin Feoga 2, route du Maïdo à Saint-Paul.
⚠︎ Cet espace d'échange mis à disposition de nos lectrices et lecteurs ne reflète pas l'avis du média mais ceux des commentateurs. Les commentaires doivent être respectueux des individus et de la loi. Tout commentaire ne respectant pas ceux-ci ne sera pas publié. Consultez nos conditions générales d'utilisation. Vous souhaitez signaler un commentaire abusif, cliquez ici.