LIBRE EXPRESSION
En cette journée mondiale de la Maltraitance des personnes âgées, alors que la campagne législative bat son plein, les débats qui intéressent nos candidats sont de savoir qui lave plus blanc que blanc, qui a la culotte la plus propre pour monter au cocotier !? …
Laissant de côté les enjeux importants de notre société, par exemple, celui des personnes âgées : précaires, silencieuses et invisibles, en souffrance et abandonnées.
Début janvier 2022, Victor CASTANET, dans son livre « les Fossoyeurs » , dénonçait de graves défaillances, le scandale de la maltraitance , dans les maisons de retraite et des EHPAD du groupe ORPEA.Il faisait le triste constat de personnes âgées maltraitées, de salariés malmenés, d’argent public dilapidé…
Ce récit émouvant mettait au grand jour de multiples dérives, bien loin du dévouement des équipes d’aidants et de soignants.
200 000 personnes âgées en 2042
Des mois après ce choc, ce problème de la maltraitance de nos aînés ne semble préoccuper personne, alors qu’à la Réunion, l’évolution démographique prévoit que dans deux décennies, notre île va compter plus de 200 000 personnes de plus de 65 ans.
La crise sanitaire de la Covid a mis encore plus en lumière le fort sentiment d’abandon grandissant qui fragilise le troisième âge. Et pourtant, les débats actuels ne proposent rien pour nos aînés, pour leur offrir des conditions de logement et de prise en charge dignes.
Quelles sont les propositions prioritaires pour accompagner nos parents en leur procurant un environnement sécurisé et sécurisant ? Silence total !
Et pourtant, une forte volonté politique et une capacité de prévision pour anticiper les besoins et innover dans des solutions intégrantes et plus solidaires, est nécessaire.
Le prolongement de l’espérance de vie est une conquête qui nous engage devant l’humanité.
La vieillesse synonyme de sagesse
Si dans certaines civilisations, la vieillesse est synonyme de sagesse et de respect, dans nos sociétés occidentales, les pratiques sociales et/ou familiales relèvent de plus en plus de l’insouciance, de l’inconséquence, voire de l’indifférence, vis-à-vis de ceux qui détiennent une part de notre mémoire. Ces derniers se retrouvent éjectés de notre histoire à laquelle ils ont pourtant contribué.
Et ce serait faire preuve d’humanité, de solidarité et de bon sens que d’exercer à cet égard toutes nos responsabilités.
Comment les électeurs peuvent-ils s’intéresser aux débats qui ne les concernent pas et qui se muent en combat de coqs ?
Il est temps de parler de projets de société, d’humains, de problèmes quotidiens liés à la prise en charge de nos gramounes, à la valorisation de nos soignants … Tant de sujets absents d’un vrai débat, que nous espérons profondément…
Jean Gaël ANDA
Conseiller municipal d’opposition à SAINT PIERRE, et Conseiller à la Civis
Chaque contribution publiée sur le média nous semble répondre aux critères élémentaires de respect des personnes et des communautés. Elle reflète l’opinion de son ou ses signataires, pas forcément celle du comité de lecture de Parallèle Sud.