Le vendredi 4 avril, à Saint-Denis, Radio Coco, nouvelle webradio dédiée à la jeunesse réunionnaise, a été présentée au grand public. Première station du réseau Radio Campus à émettre depuis un territoire d’Outre-mer, cette radio associative étudiante sera entre les mains des jeunes, pour les jeunes, parmi lesquels quelques un·e·s pourront aussi s’y former en tant que stagiaires.
Lundi 7 avril, à midi, est diffusée en direct la première édition de l’émission Coco Flash, un flash info 100 % local, réalisé par les étudiants de la webradio émergente Radio Coco. Ce format vient s’ajouter aux autres émissions publiées en ligne, en format podcast. Radio Coco, radio locale et indépendante, rejoint Radio Campus France, le réseau national des radios associatives étudiantes, fédérées depuis 1996. Radio Coco rejoint donc les 29 autres radios locales de ce réseau, aux côtés des deux autres partenaires du projet : le Théâtre Canter (Crous Réunion-Mayotte) et le festival Les Electropicales.
Au programme sur les ondes : des thématiques qui intéressent les 18-30 ans. Actualité, formation, emploi, art et culture, sport, environnement et société seront les grands sujets abordés, mais sous le regard des jeunes Réunionnais·e·s, une première dans le paysage médiatique local.
Une webradio pour les jeunes, et par les jeunes
Gaëlle Lhonneur a 22 ans. Elle est étudiante en deuxième année de master en Information-Communication et a rejoint Radio Coco pour un stage de trois mois. En binôme avec Anas, un autre stagiaire, et accompagnés par Éloïse Bonnan, chargée de la coordination éditoriale et de la programmation pour la webradio, elle prépare l’émission d’actualité Coco Flash, diffusée en direct, du lundi au vendredi. La place qu’elle occupe maintenant résonne avec ses ambitions journalistiques.
« Pour mon stage, je cherchais particulièrement à faire de la radio. Ce que j’aime là-dedans, c’est de captiver par la voix, sans être vue, car je suis timide. J’aime bien le fait de pouvoir faire plein de trucs juste avec sa voix, et jouer avec les fonds sonores. »
Depuis petite, Gaëlle Lhonneur regarde le journal télévisé, puis elle s’est mise à lire la presse écrite, et à partir du lycée, elle commence à regarder ce qui se fait sur Internet. C’est à partir de la fac qu’elle se plonge vraiment dans l’univers des médias numériques.
« C’est vrai que ce que l’on nous propose, c’est en majorité de l’information générique, et il manquait ce côté jeune. Ce qui est intéressant avec Radio Coco, c’est qu’on laisse la place à une créativité, il n’y a pas forcément une ligne directive à ne pas dépasser, et on nous donne une voix, à nous les jeunes. »
Une programmation variée pour mettre en valeur les « pépites du territoire »
À l’émission Coco Flash s’ajoute l’émission Les Flamboyant·e·s, qui abordera le passé et l’actualité des communautés queer à La Réunion, tous les lundis, mais aussi Coco Fesse, sous format micro-trottoir, pour parler de sexualité sur fond de témoignages, tous les jeudis.
Pour ce qui est de la musique, Thomas Bordese, le directeur des Electropicales, invitera des artistes et collectifs tous les vendredis pour discuter de l’évolution des scènes musicales à La Réunion avec l’émission Tropical Coco Club. Juste après, avec le Coco mix, Radio Coco propose un créneau musical, avec une sélection de mixes réalisée pour « mettre en avant les pépites du territoire », explique Éloïse Bonnan, chargée de la coordination éditoriale et de la programmation pour la webradio. Elle ajoute, « Avec le réseau Electropicales, on a accès à beaucoup d’artistes locaux, notamment des rappeurs qui ont été accompagnés. »
La programmation ira de l’électro au sound system reggae, en passant par le rap, l’électro pop, mais aussi de la musique plus locale.
Rejoindre Radio Campus et avoir une « caisse de résonance »
Ce nouveau média associatif, qui a choisi les ondes pour se développer, a rejoint le réseau Radio Campus, véritable « caisse de résonance au-delà de La Réunion », selon Éloïse Bonnan. « C’est un moyen pour les journalistes réunionnais d’être écouté·e·s jusque dans l’Hexagone, et à l’inverse, pour les étudiants réunionnais partis dans l’Hexagone, d’avoir un lien avec leurs racines en écoutant Radio Coco. »
Espace dédié à générer des vocations journalistiques pour les jeunes, la webradio tend aussi à se développer dans l’esprit d’un « laboratoire », en constante évolution, dans lequel les collaborations seront initiées au maximum. « L’idée est de travailler aussi avec d’autres radios indépendantes, comme Parle à zot, qui est un chantier d’insertion, et de donner une chance aux jeunes d’apprendre à faire de la radio », explique Éloïse Bonnan.
Sarah Cortier
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