[Kiltir] Sakifo, entre lumière et ombre

RETOUR EN IMAGES SUR L’ÉDITION 2024

Pour le 20ème anniversaire, la programmation était encore très diverse. Des têtes d’affiche comme IAM, Hamza ou Grand Corps Malade, mais aussi 50 % d’artistes locaux avec Baster, Lindigo, Danyèl Waro, Patrice Legros et la jeune Emma Nona et d’autres encore. Le festival s’est déroulé du 7 au 9 juin sur le front de mer de Saint-Pierre, comme à son habitude. “Ce fut une édition réussie”, nous dit Jérôme Galabert, directeur du festival. Près de 37 000 entrées enregistrées sur trois jours, 5 000 de moins que l’année dernière. ” 2023 était une année record, et je trouve qu’on a fait un bel atterrissage cette année. Cela ne met pas le festival en danger “.

Hamza, qui avait pris le dernier créneau de la grande scène pour le premier soir, était très attendu, surtout par les jeunes. Il n’a pourtant pas fait l’unanimité en arrivant sur scène en retard puis en quittant pile à l’heure. Pas d’interaction voire peu avec le public pour le rappeur belge. Avant lui sur la même scène, Ibrahim Maalouf, trompettiste international, venait une fois de plus au Sakifo. Son concert a été écourté, semblerait-il à cause de spectateurs qui criaient « Hamza ! » entre ses morceaux. L’artiste a donc quitté la scène avant la fin. Une déception pour ceux qui étaient venus exprès pour lui. En plus, une pause d’une heure séparait les deux artistes. L’attente était encore longue pour les fans venus voir le rappeur.

Pour ceux qui aiment le Shatta et qui attendaient impatiemment Natoxie, l’artiste est resté bloqué à Paris samedi, le jour de son concert. Son premier vol en retard lui a fait manquer son deuxième avion direction Saint-Denis, dit Jérôme Galabert. À sa place, c’est Dj Sebb qui a mis le feu sur la scène “Ti bird on the beach”. Il avait un set de deux heures juste après Natoxie, mais il a finalement mixé plus longtemps pour le bonheur des festivaliers déçus. Performance aussi remarquable : celle de D-Lisha qui a su faire danser tout le monde avec ses platines et son énergie.

Le directeur du Sakifo tenait à souligner la performance de Protoje, le reggae man jamaïcain qui est pour lui le futur grand nom dans ce domaine. On peut aussi souligner le flow de Benjamin Epps et l’énergie de Jain. Cette édition, selon Jérôme Galabert, était constituée de “petites pépites”. Il ne voulait pas faire comme le 10ème anniversaire du Sakifo où Manu Chao avait accaparé l’évènement. Bon, il y avait quand même cette année IAM, Grand corps malade, Jain ou Hamza, Biga Ranx…

Baster : « On s’est fait plaisir »

Dombrance a fait danser tout le monde avec son style rétro, électro, disco et funk. Seul avec ses deux machines sur scène, on remarque la complexité de sa musique. Il a même recommencé un morceau, peut-être à cause d’un problème technique ou une erreur de sa part. Sa patte se distingue dans son projet “Présidentielle”, où il compose des morceaux portant le nom de politiciens français, injectant une dose d’humour dans ses morceaux. Les illustrations sur scène ont été très bien reçues par les festivaliers, rendant vivante sa musique atypique.

Pour le “Risofé” du dimanche matin, le maloya était à l’honneur. Baster était au rendez-vous, pour un concert marquant les 40 ans du groupe. D’autant plus pour Thierry Gauliris, chanteur et natif de Saint-Pierre. “Jouer dans les quartiers comme Terre-Sainte, c’est une symbolique forte. On est une bande de copains, maintenant on s’amuse. C’était un super partage avec le public. On était là pour faire la fête avec des textes engagés, et là, c’était top, on s’est fait plaisir.”

Cette année comme nouveauté dans le parc, on pouvait apercevoir une boîte de nuit éphémère, qui a beaucoup fait parler d’elle. On pouvait y entrer par une cabine de toilette. Original comme idée, mais pas facile d’accès quand on sait qu’elle n’était ouverte qu’une heure par soir. Cette idée surprenante ne reviendra pas, encore selon le directeur de l’évènement, mais l’envie de surprendre, elle, sera évidemment au rendez-vous pour les éditions prochaines.

Etienne Satre

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Sakifo 2024

A propos de l'auteur

Etienne Satre | Etudiant en journalisme

Etienne Satre a rejoint l'équipe en janvier 2024 en tant qu'apprenti journaliste. Il étudie à l'Institut de l'image de l'océan indien (Iloi) basé au Port.

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