NON À LA RETRAITE À 64 ANS
La bataille est perdue, mais sans doute pas la guerre. Jeudi, la présidente de l’Assemblée nationale a sorti son article 40 et la messe était dite.
Quatorzième jour de mobilisation contre la loi qui porte l’âge de départ à la retraite à 64 ans. Avec des manifestations qui ont moins rassemblé que les précédentes. A Saint-Pierre, mardi, la préfecture a compté 330 manifestants. Sans doute y en avait-il un peu plus, mais ce n’était pas la foule des grands soirs.
Pour autant, les présents sont motivés. Syndicalistes pour la plupart, ils portent haut leurs drapeaux et leurs chants. L’intersyndicale est unie, c’est ce qui compte.
Malgré cette mobilisation, le projet de loi Liot visant à abroger l’âge légal de départ à la retraite à 64 ans n’a pas pu être débattu et encore moins voté jeudi à l’Assemblée nationale. Le Gouvernement aura utilisé toutes les astuces de la Constitution possibles, tous les articles de 40 à 50 et leurs décimales pour éviter que sa contre-réforme des retraites ne soit soumise au vote des députés. Cette fois, c’est la présidente de l’Assemblée, Yaël Braun-Pivet, qui a déclaré le texte du groupe parlementaire Liot inconstitutionnel. Une première dans ce cadre.
Mais la guerre, puisqu’on a parlé de bataille, n’est pas finie. Déjà, une ou plusieurs motions de censure seront déposées, une nouvelle demande de référendum est prévue, et les syndicats n’ont pas dit leur dernier mot.
En France, la colère reste immense et quasi unanime. Pour preuve, quand Justine Triet remporte la Palme d’or, c’est une clameur d’applaudissements qui répond à sa critique du Gouvernement.
Philippe Nanpon